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Le programme du CNR et son application à la Libération

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 28 nov. 2013 | Date d'évènement : 1944

Ce reportage du journal télévisé de France 2, en date du 12 mai 2023, revient sur l’élaboration du programme du Conseil national de la Résistance (CNR) sous l’Occupation, quelques jours avant les 70 ans de sa première réunion. Alors que le CNR et son programme sont devenus un totem, certains des acquis sociaux de la Libération sont remis en question. Mêlant images d’archives et interviews, il fait intervenir Guy Krivoissko, conservateur du Musée de la Résistance nationale, qui rappelle le contexte. Laurent Douzou, historien, évoque les mesures proposées, notamment les mesures économiques et sociales, dont les principales sont mises en place à la Libération.

Niveaux et disciplines

Ressources pédagogiques utilisant ce média

  • Niveaux: Lycée général et technologique - Lycée professionnel

    Le Conseil national de la Résistance

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Générique :
Wolfromm Daniel (Journaliste), Husser Antoine (Journaliste)
Date de l'évènement :
1944
Date de diffusion du média :
28 nov. 2013
Production :
France 2
Page publiée le :
12 mai 2023
Modifiée le :
18 sept. 2023
Référence :
00000005481

Contexte historique

Par Raphaëlle BellonResponsable des activités pédagogiques de la Fondation de la Résistance )

Le Conseil national de la Résistance se réunit pour la première fois le 27 mai 1943, sous la présidence de Jean Moulin, chargé par le général de Gaulle de créer cette institution permettant d’unir la Résistance intérieure française sur l’ensemble du territoire, après avoir unifié avec succès les mouvements de zone Sud (création des Mouvements unis de Résistance en janvier 1943). Embryon de représentation nationale reconstituée dans la clandestinité, il regroupe des mouvements de Résistance mais aussi des représentants des partis non compromis avec Vichy et deux syndicats. Son existence est un temps menacée après l’arrestation de Jean Moulin le 21 juin 1943 à Caluire, alors que les mouvements cherchent à retrouver leur autonomie. Il garde cependant un rôle central en 1943 et 1944.

Au cours de la guerre, la presse clandestine est le lieu de l’élaboration de projets pour l’après-guerre. La réflexion porte notamment sur l’extension des droits économiques et sociaux. La première idée d’un programme commun est émise par Léon Blum en 1942. Les années 1943-1944 sont marquées par la rédaction de plusieurs programmes dans la clandestinité (dont trois par le Comité d’Action socialiste en 1943, un rédigé par Londres en juillet 1943, un par la CGT). À l’approche de la Libération, le Conseil national de la Résistance travaille à l’adoption d’un programme commun qui puisse faire consensus entre l’ensemble des organisations résistantes représentées dans ses rangs. Après plusieurs propositions, celui qui est adopté en mars 1944 a été longuement discuté à partir d’une proposition du Front national (seul mouvement présent dans les deux zones, créé par le parti  communiste français), ce malgré les contraintes de la clandestinité, et adopté à l’unanimité. Composé de deux parties, ce « programme d’action de la Résistance » propose un « plan d’action immédiate » pour la libération du territoire et des « mesures à appliquer » après celle-ci.

Beaucoup de ces propositions à mettre en œuvre après la Libération répondent aux attentes des Français et sont adoptées entre 1944 et 1946, votées presque à l’unanimité (sauf la droite libérale, 6 % des sièges à l’Assemblée) : nationalisations des secteurs clés comme l’énergie et les assurances, Sécurité sociale… Ce sont bien les bases de l’État-providence qui sont posées, dans un quasi-consensus national.

 

Éclairage média

Par Raphaëlle BellonResponsable des activités pédagogiques de la Fondation de la Résistance )

Le reportage s’ouvre sur le rappel de la postérité politique du Conseil national de la Résistance (CNR) : son programme, dont le présentateur souligne qu’il pose les bases de « l’État-providence » à la française. L’emploi de ce mot dès l’introduction montre bien ce qu’incarne ce texte, devenu, comme les mesures qui en sont issues, un totem pour les Français. Le rappel de la formule « les jours heureux », titre sous lequel a été publié le programme (en fait le titre est celui de l’opuscule imprimé par le mouvement « Libération Sud » qui seul le diffusa dans son intégralité) et qui est aussi l’intitulé du reportage, renvoie là encore à la force de cet imaginaire collectif.

Dans une visée pédagogique, le reportage rappelle rapidement le contexte et le rôle de la Résistance, militaire et politique, la création du CNR. Des vidéos d’archives permettent de souligner le propos, comme celle montrant Jean Moulin.

Le journaliste évoque ensuite l’élaboration du programme, dans un contexte de forte répression : des extraits en sont montrés, complétant ce qui est dit sur le contexte de rédaction, permettant de ne pas trop allonger le reportage en listant les mesures qui y sont proposées. Celles adoptées ensuite (nationalisations, Sécurité sociale), dont l’historien Laurent Douzou rappelle la portée, sont énumérées sur fond d’images d’archives décontextualisées à valeur illustrative plus que documentaire. Le commentaire s’efface pour laisser entendre le général de Gaulle évoquant les nationalisations, sur image en noir et blanc d’une foule à l’écoute. Le choix de l’image semble illustrer le consensus national qui a existé autour de ces mesures. 

Le reportage se clôt sur un rappel des acquis sociaux issus du programme du CNR, sur l’image de Français joyeux profitant des congés payés (donnant l’impression qu’ils sont créés à la Libération, alors qu’ils sont l’œuvre du Front populaire en 1936). La fin illustre le titre donné au reportage : le programme du CNR a rendu possible des « jours heureux ».

 
 [RB1]Je ne sais pas s’il fallait que je fasse quelque chose là-dessus… Si c’est juste une insertion de texte je suis ok

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