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La menace de la surpêche

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 17 nov. 2012

Yann Arthus-Bertrand, réalisateur du film Planète Océan, dénonce la surpêche : 1 % des bateaux pêchent 50 % du poisson que l'on consomme... Il faut arrêter de subventionner la pêche industrielle.

Niveaux et disciplines

Ressources pédagogiques utilisant ce média

  • Niveaux: Cycle 4 - Lycée général et technologique - Lycée professionnel

    Biodiversité : menaces et solutions

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
17 nov. 2012
Production :
France 2
Page publiée le :
15 mai 2023
Modifiée le :
29 sept. 2023
Référence :
00000005492

Contexte historique

Par Afsané SabouhiJournaliste scientifique )

On parle de surpêche quand la hausse des quantités pêchées entraîne à la fois une diminution du nombre de prises par pêche, une diminution de la taille et de l’âge moyen des poissons capturés et une diminution du nombre d’individus mâtures aptes à la reproduction. Cela signifie que le rythme et le volume des pêches ne permettent plus aux ressources halieutiques de se renouveler correctement.

Le phénomène n’est pas nouveau. Au XVIIIe siècle, on s’alarmait de la raréfaction de certaines espèces comme le hareng ou la morue, notamment dans les eaux de l’Atlantique. Mais la surpêche se généralise à l’échelle planétaire à partir des années 1950, lorsque la pêche industrielle de haute mer supplante progressivement la pêche artisanale côtière. L’augmentation de la taille des filets, le chalutage de grands fonds et la possibilité de congeler le poisson à bord pour le conserver permettent une transformation radicale des pratiques des pêcheurs et une explosion des quantités de poissons prélevées dans le milieu naturel. Selon les données de la FAO, l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, elles sont passées de 20 millions de tonnes dans les années 1950 à 90 millions aujourd’hui, après un pic de 96 millions de tonnes pêchées sur la planète en 2018. Cette pression sur les ressources halieutiques répond à une demande alimentaire de plus en plus forte sur toute la planète. La consommation de produits alimentaires issus d’animaux aquatiques est passée, toujours selon la FAO, de 9 kg par habitant et par an en 1960 à 20 kg en 2022, 21,5 prévus pour 2030.

La prise de conscience des conséquences problématiques de la surpêche est lente, malgré l’adoption par 170 pays depuis 1995 d’un code de bonne conduite pour une pêche responsable. La régulation par l’instauration de quotas par espèce et le développement de l’aquaculture se heurtent aux enjeux économiques de la filière. Sans parler de la pêche illégale très ancrée dans de nombreux pays, y compris avec des méthodes comme la pêche à la dynamite, qui ravage l’écosystème. Selon les dernières estimations de la FAO, la part des stocks halieutiques exploités à un niveau biologiquement non durable n’a cessé d’augmenter depuis la fin des années 1970, passant de 10 % en 1974 à 35,4 % en 2019.

En France, l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (IFREMER) note des progrès puisque 51 % des 327 000 tonnes de poissons débarqués dans l’Hexagone en 2021 proviennent de populations exploitées durablement contre 20 % en 2000. Des populations surpêchées ou effondrées il y a quelques années comme le merlu du golfe de Gascogne et de la mer Celtique ou encore le thon rouge de Méditerranée et de l’Atlantique se portent désormais bien. Mais près du quart des populations pêchées (cabillaud de la mer du Nord, sardine du golfe de Gascogne, maquereau de l’Atlantique) peinent toujours à se rétablir et demeurent surexploitées.

Éclairage média

Par Afsané SabouhiJournaliste scientifique )

Ce document est un extrait d’un sujet du journal télévisé de France 2 du samedi 17 novembre 2012. Il est diffusé à quelques jours d’un vote au Parlement européen sur le finning, une pratique de pêche visant à découper les nageoires d'un requin et à rejeter sa carcasse en mer. Elle a été totalement interdite dans les eaux européennes le 22 novembre 2012.

Au-delà de ce vote, cette période correspond à une mise en lumière des conséquences problématiques de la surpêche. Le photographe, réalisateur et militant écologiste Yann-Arthus Bertrand assure alors la promotion de son nouveau documentaire Planète Océan, co-réalisé avec Michael Pitiot. Consacré à l’incroyable richesse biologique des mers, le film pointe aussi les menaces auxquelles l’homme prédateur les exposent. Interrogé dans le sujet du JT après une présentation des données chiffrées de la surpêche, c’est Yann-Arthus Bertrand lui-même qui dénonce l’impact de la pêche industrielle sur les réserves marines. Son documentaire, présenté en avant-première à Rio de Janeiro, à la conférence des Nations unies pour le développement durable en juin 2012, a été diffusé par France 2 dans l’après-midi du 23 décembre 2012. Il figure parmi les 3 films documentaires les plus vendus à l’international entre 2009 et 2014 et est aujourd’hui en accès libre sur Internet.

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