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Permaculture : la ferme biologique du Bec-Hellouin

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 23 sept. 2014

Reportage sur la ferme biologique du Bec-Hellouin, dans le département de l'Eure, en Normandie, qui pratique la permaculture et propose des formations. Charles et Perrine Hervé-Gruyer exposent les principes de la permaculture, tandis qu'un stagiaire, Rodolphe, vante les mérites de cette technique par rapport aux méthodes de l'agriculture intensive. Antonin Bonnet, chef du restaurant Le sergent recruteur insiste sur la qualité des produits issus de la ferme du Bec-Hellouin et sur l'importance de respecter la terre nourricière.

Niveaux et disciplines

Ressources pédagogiques utilisant ce média

  • Niveaux: Cycle 4 - Lycée général et technologique - Lycée professionnel

    Biodiversité : menaces et solutions

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Générique :
Broomberg Sibylle (Journaliste), Bouju Arnaud (Journaliste)
Date de diffusion du média :
23 sept. 2014
Production :
France 3
Page publiée le :
17 mai 2023
Modifiée le :
29 août 2023
Référence :
00000005499

Contexte historique

Par Michel Widmannprofesseur agrégé de Sciences de la Vie, de la Terre et de l'Univers au Gymnase Jean-Sturm à Strasbourg )

Aujourd’hui, la permaculture est davantage considérée comme une philosophie qu’un modèle de pratiques agricoles. Le cœur de la permaculture est de nourrir les humains sans détruire la nature, en employant une approche éthique et en visant à comprendre le fonctionnement naturel des écosystèmes pour s’en inspirer. Mais c’est un terme aux multiples facettes qui a été maintes fois repris et remodelé.

Bien que l’origine du terme permaculture soit attribuée sans ambiguïté aux biologistes australiens Bill Mollison et David Holmgren, les origines de cette pratique sont difficiles à situer.

Masanobu Fukuoka, microbiologiste japonais devenu fermier, est le premier à proposer un modèle agricole inspiré de la nature. Il expose ses principes en 1974 dans son ouvrage devenu une référence : La Révolution d’un seul brin de paille (Guy Trédaniel éditeur). Selon lui, le recours au labour et aux produits de la pétrochimie (engrais et pesticides) dans les cultures de riz est devenu nécessaire en raison de la mécanisation de l’agriculture moderne et de l’intensitification des productions, ne permettant plus aux cycles naturels d’être équilibrés. Il propose ainsi de s’affranchir de ces pratiques pour revenir à un système agricole qu’il nommera « agriculture naturelle ». Il démontra empiriquement qu’il est possible de maîtriser les insectes ravageurs et les espèces adventices (dites « mauvaises herbes ») tout en offrant d’excellents rendements.

À la même époque, Bill Mollison et David Holmgren, deux Australiens souhaitant proposer une alternative au système agricole intensif détruisant la biodiversité et les ressources du sol, étudient des modèles d’agriculture pérenne et inventent le terme permaculture dans leur ouvrage fondateur Permaculture 1 publié en 1978 (éditions Passerelle Eco). Le terme initialement proposé est « culture permanente », désignant l’état résilient et durable d’une agriculture où les cycles biochimiques s’auto-entretiennent et ne nécessitent ainsi plus d’intrants.

Le concept de permaculture s’est ensuite élargi et a notamment été repris par Rob Hopkins dans son mouvement de Villes en transition initié en 2006. Ce professeur britannique de permaculture a repris les concepts de David Holmgren pour proposer un modèle de villes résilientes et sobres en énergie fossile, à l’image d’un écosystème naturel.

Éclairage média

Par Michel Widmannprofesseur agrégé de Sciences de la Vie, de la Terre et de l'Univers au Gymnase Jean-Sturm à Strasbourg )

Cette séquence, issue du journal télévisé de France 3 et datée de septembre 2014, présente la ferme du Bec-Hellouin située dans l’Eure (27), en Normandie. Perrine et Charles Hervé-Gruyer y sont présentés comme des « pionniers de la permaculture » bien que ce modèle agricole ait vu le jour dans les années 1970. Cette ferme est une référence de la permaculture en France et accueille également un centre de formation à cette pratique. Les fruits et légumes produits sont notamment valorisés par des restaurateurs comme Antonin Bonnet, présenté à la fin de la vidéo.

L’INRA (Institut national de la recherche agronomique) a utilisé comme terrain d’étude la ferme du Bec-Hellouin afin d’estimer la viabilité économique de ce modèle agricole, en suivant production et vente sur 1 000 m2 entre 2011 et 2015. Le rapport des scientifiques met en évidence qu’il est possible de produire, sur un faible espace, des quantités de fruits et légumes permettant de salarier une personne à temps plein.

La ferme s’est fait connaître du grand public en 2015 en apparaissant dans le documentaire Demain de Cyril Dion et Mélanie Laurent, mettant en lumière des alternatives optimistes pour le monde de demain. Perrine et Charles Hervé-Gruyer ont ensuite publié en 2017 l’ouvrage Permaculture : guérir la Terre, nourrir les hommes : la ferme du Bec-Hellouin (Actes Sud).

Au début de la vidéo, la journaliste présente la permaculture comme un « retour à l’agriculture paysanne traditionnelle » mettant en œuvre « des techniques de jardinage ancestrales », alors qu’il s’agit bien de pratiques originales et nouvelles, guidées par des outils manuels ingénieux et à la lumière de la compréhension actuelle du fonctionnement des écosystèmes et offrant d’excellents rendements. Il s’agit donc bien d’innovations agricoles et non d’un retour en arrière. Le couple est ensuite interviewé dans le cadre idyllique de son jardin et explique sa démarche avec l’exemple de l’optimisation de l’espace par la culture étagée des courges. Des chants d’oiseaux sont ajoutés en fond sonore, ainsi que des gros plans sur des insectes pollinisateurs, renforçant la connexion de la ferme avec la biodiversité. Le reportage change ensuite de cadre pour mettre en lumière les stagiaires venus suivre la formation de la ferme et travaillant sur des buttes de culture ou à l’action avec une herse en traction animale. Enfin, le reportage se termine avec une séquence où les fruits et légumes de la ferme sont livrés à un chef parisien, ravi de toucher, sentir et goûter ces ingrédients. Il explique alors qu’il est indispensable de prendre soin des sols pour obtenir des aliments de qualité.

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