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Des espèces végétales menacées de disparition

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 24 mai 2005

Une étude de l'Académie des Sciences américaine confirme la disparition probable d'espèces végétales dans les zones tempérées, à l'exemple de la Raymonda pyrenaïca, une fleur des Pyrénées, due au réchauffement climatique. Pour lutter contre cette extinction, des scientifiques développent des méthodes de conservation des graines par la congélation.

Niveaux et disciplines

Ressources pédagogiques utilisant ce média

  • Niveaux: Cycle 4 - Lycée général et technologique - Lycée professionnel

    Biodiversité : menaces et solutions

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Générique :
Decherf Laurence (Journaliste), Turpaud Philippe (Journaliste)
Date de diffusion du média :
24 mai 2005
Production :
France 2
Page publiée le :
29 juin 2023
Modifiée le :
27 oct. 2023
Référence :
00000005500

Contexte historique

Par Afsané SabouhiJournaliste scientifique )

Depuis le début des années 2000, les spécialistes de la biodiversité donnent l’alerte. Sous l’effet des activités humaines, la planète est entrée dans ce que les scientifiques désignent comme « la 6e extinction de masse ».  Le nombre d’espèces animales et végétales qui disparaissent s’accroît à une vitesse inquiétante. En 2019, l’IPBES, la plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques, souvent qualifiée de GIEC de la biodiversité, a employé dans son rapport officiel la formule choc « d’effondrement du vivant ». Or, les végétaux sont encore plus concernés que les autres espèces. Une vaste étude publiée dans la revue de référence Nature Ecology and Evolution en 2020 a identifié 571 espèces de plantes disparues entre 1753 et 2018, soit quatre fois plus qu’on ne le pensait jusqu’alors. Les plantes disparaissent deux fois plus vite que les espèces animales et, sans mesures de conservation, un huitième des espèces végétales risque de disparaître d’ici à 2050, selon les modélisations de ces spécialistes.

Le grand public a davantage de connaissances sur les animaux menacés, particulièrement les mammifères, comme l’ours brun, le lynx ou le loup en France. Mais, sur les 871 espèces actuellement inscrites par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) sur la liste rouge des espèces menacées sur le territoire métropolitain, près d’une sur deux (48 %) est une plante. Face à l’augmentation globale de la température et à la multiplication des sécheresses et des canicules, les plantes sont contraintes de migrer vers des conditions météorologiques moins hostiles. Mais une étude publiée en janvier 2022 dans la revue Nature souligne que la disparition progressive des populations d’oiseaux et de mammifères, qui contribuent grandement à la dissémination des graines, réduit d’au moins 60 % la capacité des plantes à s’adapter au changement climatique. C’est donc bien l’écosystème tout entier qui est menacé.

Éclairage média

Par Afsané SabouhiJournaliste scientifique )

Ce document est un reportage extrait du journal télévisé de 20 heures le 24 mai 2005. En lancement du sujet, le journaliste David Pujadas évoque la publication d’une étude américaine pointant la menace que fait peser le changement climatique sur la biodiversité végétale en Europe. Pour illustrer les données chiffrées de l’étude, le reportage choisit l’exemple d’une plante fleurie des Pyrénées, la ramondie. Elle est alors inscrite par l'Union internationale pour la conservation de la nature (et c’est encore le cas aujourd’hui) comme une espèce pour laquelle la préoccupation est mineure. La menace de disparition reste donc théorique, comme en témoigne l’emploi du conditionnel, aussi bien par la journaliste qui commente le sujet que par l’expert interviewé. D’autant plus que Jacques Moret, du Muséum d’Histoire naturelle, présente, dans la suite du reportage, le Conservatoire botanique qu’il a créé, évoquant une solution avec la conservation de graines des espèces menacées.

Le ton d’un reportage sur le même sujet serait aujourd’hui probablement plus alarmiste. De nombreux médias, écoles de journalisme et journalistes à titre personnel ont signé au printemps 2022 une Charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique qui souligne combien il est crucial de bien choisir les mots afin de décrire les faits avec précision et rendre compte de l’urgence, d’éviter les images éculées et les expressions faciles qui déforment et minimisent la gravité de la situation. Un spécialiste de la biodiversité interviewé aujourd’hui choisirait également des termes plus alarmistes. Ainsi, en début d’année 2023, une étude a montré que, sur le continent nord-américain, la couverture végétale s’est étendue en dix ans en moyenne à 67 mètres d’altitude supplémentaires, soit quatre fois plus vite que ce que prédisaient les modèles scientifiques. Les scientifiques interrogés dans les médias grand public ont qualifié cette fuite vers les hauteurs de véritable ascenseur pour l’extinction pour les plantes.

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