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Raymond Aubrac évoque les débuts de la Résistance

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 16 janv. 1994 | Date d'évènement : Octobre 1940

Dans cet extrait d’une interview diffusé en 1994, Raymond Aubrac évoque l’état de la France au printemps 1940 et les débuts de la Résistance à travers l’exemple de sa femme Lucie.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Réalisation :
Maigrot Bernard
Date de l'évènement :
Octobre 1940
Date de diffusion du média :
16 janv. 1994
Production :
@ 1994 -  France 3
Page publiée le :
13 juin 2023
Modifiée le :
09 févr. 2024
Référence :
00000005521

Contexte historique

Par Olivier PingalEnseignant d'histoire-géographie au collège Jean-Macé, Suresnes )

Au printemps 1940, la France doit faire face à l’effondrement inattendu de son armée face à l’attaque allemande de mai-juin (la débâcle) ainsi qu’à ses conséquences sur les civils avec la fuite de millions de Français devant l’avancée des troupes ennemies (l’exode).

Dans les premiers mois de l’Occupation, la contre-propagande à l’égard de l’occupant et de ceux qui collaborent avec lui est la forme d’action la plus répandue parmi ceux qui refusent la défaite. Dès l’été 1940, les autorités allemandes en zone occupée et la police de Vichy en zone non occupée voient se développer ici et là graffitis, lacérations d’affiches ou papillons (papiers de petites dimensions, tapés à la machine, ronéotés, voire manuscrits). Parmi les auteurs des premiers actes de résistance individuels, certains, comme les époux Aubrac, décident d’étendre leur activité pour former les cadres du mouvement plus global qui deviendra la Résistance.

Mariés depuis le 14 décembre 1939, Lucie et Raymond Samuel (Aubrac, un des pseudonymes de Raymond, n’est utilisé qu’à partir de 1944) sont pris dans le tourbillon de la défaite. Enseignante, Lucie Samuel vient de faire passer les épreuves du baccalauréat quand son mari, mobilisé dans l’armée, lui fait savoir qu’il est prisonnier de guerre à Sarrebourg (Moselle) depuis le 21 juin 1940. Elle aide alors Raymond à s’évader, puis tous deux gagnent Lyon, en zone non occupée.

C’est dans ce contexte, à l’été 1940, que le noyau de ce qui deviendra le mouvement Libération-Sud se structure autour d’Emmanuel d’Astier de La Vigerie, un ancien officier de marine. Ce dernier fonde tout d’abord une modeste organisation (La Dernière Colonne) qui placarde des tracts appelant au refus de l’armistice et à la poursuite des combats. À Lyon, il engage Raymond et Lucie, les incluant ainsi dans cette résistance pionnière de la zone sud. Les premiers actes de La Dernière Colonne sont des inscriptions furtivement tracées sur les murs, la rédaction de textes, la confection et le collage de papillons et de tracts, etc. Fort de différents appuis, dont celui des époux Aubrac, en juillet 1941, d’Astier fonde le mouvement Libération-Sud.

Éclairage média

Par Olivier PingalEnseignant d'histoire-géographie au collège Jean-Macé, Suresnes )

Cet extrait d’interview de Raymond Aubrac est tiré d’un portrait de Jean Moulin intitulé « Le préfet de l’ombre », réalisé à l’occasion du cinquantenaire de la mort de ce dernier et diffusé le 16 janvier 1994 sur France 3. L’émission retrace sa vie et son rôle dans l’organisation de la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale, au travers d’images d’archives et d’interviews. C’est dans ce cadre que Raymond Aubrac, un des fondateurs du mouvement Libération-Sud, arrêté avec Jean Moulin le 21 juin 1943 à Caluire, est ici interrogé sur les débuts de la Résistance en 1940. L’interview est filmée dans la résidence des Aubrac et s’ouvre sur un plan assez large qui se resserre progressivement sur Raymond Aubrac. Celui-ci commence par évoquer les premiers pas de sa femme, Lucie, dans la Résistance, à savoir la distribution de papillons dans les boîtes aux lettres et la réalisation d’inscriptions à la craie. Le plan s’élargit à nouveau ensuite et l’on aperçoit Lucie Aubrac, assise à une table en arrière-plan. D’abord dubitatif face à ce qu’il appelle un jeu, Raymond Aubrac précise ensuite qu’il a pourtant rapidement rejoint sa femme dans ses activités de résistance, conscient qu’il était nécessaire de faire sortir l’opinion publique d’une certaine hébétude et de rétablir des vérités face à la propagande officielle de Vichy et de l’occupant.

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