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Jean Moulin : l’homme, le préfet, l’artiste, le résistant

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 24 mai 2003

Ce reportage sur Jean Moulin pour l’émission Le mag du 24 mai 2003, trois jours avant le soixantième anniversaire de la première réunion du Conseil national de la Résistance (CNRD), fait des allers-retours entre hier et aujourd’hui, entre l’histoire et la mémoire. Il mêle images d’archives, témoignages d’hommes et de femmes qui l’ont connu (Daniel Cordier, sa famille), ou interviews, revient sur l’homme derrière le résistant : l’enfant, le frère ou le cousin, le préfet, l’artiste, et par touches sur son parcours dans la Résistance.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
24 mai 2003
Page publiée le :
15 juin 2023
Modifiée le :
18 sept. 2023
Référence :
00000005524

Contexte historique

Par Raphaëlle BellonResponsable des activités pédagogiques de la Fondation de la Résistance )

Jean Moulin est né à Béziers en 1899, d’un père professeur d’histoire, militant de gauche, républicain, dreyfusard. Elève médiocre – il aime dessiner – ce n’est pas vers l’art qu’il se tourne à l’âge de choisir une carrière, mais vers l’administration. Son père réussit à le faire entrer à la préfecture de l’Hérault, où il devient attaché au cabinet du préfet. Serviteur de l’État, profondément républicain, il excelle d’ailleurs dans ses fonctions. Sa carrière est fulgurante : il devient plus jeune sous-préfet de France en 1925 à 26 ans, lorsqu’il est nommé à Albertville. Il est ensuite envoyé à la préfecture de Châteaulin dans le Finistère (1930-1933) puis à Thonon-les-Bains en Haute-Savoie (1933). Après un passage au cabinet de Pierre Cot, ministre de l’Air au sein du gouvernement du Front populaire, il devient préfet, de nouveau le plus jeune de France, en 1937. Nommé dans l’Aveyron, il est préfet d’Eure-et-Loir au moment où commence la guerre, en septembre 1939.

Révoqué par Vichy en novembre 1940, il fait ensuite le choix de la Résistance. Mandaté par de Gaulle qu’il rencontre à Londres en octobre 1941, il joue à partir de 1942 un rôle clé dans le processus d’unification de la Résistance, d’abord en zone Sud avec la création des Mouvements unis de Résistance en janvier 1943, puis à l’échelle de la France avec la création du CNR. Derrière le visage au sourire légèrement esquissé dont la photographie emblématique reprise partout a figé l’éternelle jeunesse pour la postérité, Jean Moulin est aussi un homme : un bon vivant, un skieur, un artiste qui sous le pseudonyme de Romanin, publie eaux-fortes, gravures, caricatures. Dans la clandestinité, il utilisera d’ailleurs comme couverture une galerie d’art, nommée galerie Romanin.

Éclairage média

Par Raphaëlle BellonResponsable des activités pédagogiques de la Fondation de la Résistance )

Le 24 mai 2003, à quelques jours du 60e anniversaire de la première réunion du Conseil national de la Résistance  (CNR) le 27 mai 1943, le magazine télévisé Le Mag consacre son émission du jour à Jean Moulin. L’ancien préfet, unificateur de la Résistance, un temps relativement oublié après la guerre, a acquis le rang de héros national depuis son entrée au Panthéon en 1964. C’est désormais un homme dont le nom est largement connu, et une figure consensuelle, familière au peuple français. Au-delà des grandes lignes de son action dans la Résistance, il reste pourtant méconnu : on connaît le Jean Moulin de Malraux, mais assez peu l’enfant, l’artiste, le préfet, encore moins l’homme, derrière « Max ». Ce reportage permet donc au public de le découvrir dans toute son épaisseur humaine et historique.

En ouverture, le présentateur revient en quelques mots sur le résistant que fut Jean Moulin : il rappelle qui était « Max », en insistant sur son destin tragique, pour éveiller l’intérêt du spectateur.

Les premiers moments du reportage montrent le jeune Jean Moulin : ce sont des images pleines de vie, où il est souriant et replacé dans son contexte « familial », par la succession de photos de familles. Tout, renvoie à la jeunesse et au bonheur de vivre, soulignant par contraste le destin tragique de l’homme, qui a été évoqué au début. Le commentaire et les témoignages évoquent sa personnalité de l’homme « rieur », qui déclenchait « une fête chaque fois qu’il venait ». Un court extrait d’un de ses discours permet d’entendre sa voix, dont c’est le seul enregistrement. Tout contribue à essayer de faire saisir l’épaisseur humaine du personnage.

Le reportage reconstitue son parcours par touche, évoquant l’enfant, le préfet, le résistant, le héros national. Le montage montre la volonté de dévoiler l’homme derrière le résistant. Partant d’une déconstruction de la photo iconique, dont on sait désormais qu’elle fut prise en février 1939 mais qui est toujours associée au résistant, il alterne passages racontant sa jeunesse, sa carrière de préfet, son activité d’artiste et ceux narrant son action dans la Résistance. Au commentaire se superposent des documents d’archive (photographie, œuvres,…) qui permettent une approche plus intime. Les témoignages de son secrétaire Daniel Cordier, de ses cousines (Suzanne Escofier/Andrée Dubois) vont dans le même sens : on aborde son action dans la Résistance par le regard de ses proches. Sa fin tragique est longuement évoquée, remise dans le contexte historique, par l’historienne Christine Levisse-Touzé.

Le reportage se clôt sur sa panthéonisation et sur le travail mené dans une classe, montrant sa place centrale dans la mémoire collective.

Ce reportage est une biographie qui prend parfois les allures d’une hagiographie, montrant à quel point Jean Moulin est devenu un mythe national.

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