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La mémoire de Jean Moulin à Chartres, dernière ville où il fut préfet

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 17 juin 2010

Dans ce reportage du journal télévisé régional de la région Centre-Val-de-Loire du 17 juin 2010, le journaliste montre comment la mémoire de Jean Moulin, qui était préfet d’Eure-et-Loir en 1939 au moment du déclenchement de la guerre, s’inscrit dans les lieux à Chartres. 70 ans après la tentative de suicide de Moulin après son refus de signer un texte accusant à tort des soldats africains de l’armée française de massacres de civils, il illustre la manière dont la ville lui rend hommage, et le sens que prend pour les Chartrains l’engagement de Jean Moulin.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
17 juin 2010
Page publiée le :
15 juin 2023
Modifiée le :
18 sept. 2023
Référence :
00000005525

Contexte historique

Par Raphaëlle BellonResponsable des activités pédagogiques de la Fondation de la Résistance )

En septembre 1939, quand la guerre éclate, Jean Moulin, devenu préfet en 1937, est en poste à Chartres. Durant la « drôle de guerre », il met en œuvre les directives gouvernementales concernant la défense passive et la mobilisation. Le 10 mai 1940, les Allemands lancent leur offensive à l’Ouest. En quelques semaines, ils sont à Paris (c’est la Blitzkrieg). Les Chartrains voient défiler le flot des populations fuyant l’avancée allemande lors de l’exode. Jean Moulin, qui a pourtant reçu l’ordre de quitter son poste, fait face à la situation. Aidé de quelques volontaires il réussit, malgré la désorganisation du pays et les pénuries, dans une ville désertée par ses habitants mais qui croule sous l’arrivée des réfugiés, à assurer l’approvisionnement et à apporter les premiers soins. Le 16 juin 1940, les Allemands sont à Chartres : Moulin est à son poste, soucieux d’incarner un État français qui se maintient dans la dignité malgré la défaite. Mais le 17, deux officiers de la Wehrmacht lui demandent de signer un protocole spécifiant que des femmes et des enfants retrouvés morts ont été tués par des soldats africains de l’armée française. Or, l’état des corps montre qu’ils ont été victimes de bombardements. Moulin refuse de signer : emprisonné, il tente de se suicider en se tranchant la gorge de crainte de céder.

Sauvé in extremis, il reprend ses fonctions. Sans doute pense-t-il être ainsi le plus utile à ses administrés. Chartres est en zone occupée : conformément aux dispositions de la convention d’armistice, en tant que membre de l’administration française, il lui faut coopérer avec la puissance occupante. Il applique également les premières mesures prises par le régime de Vichy dans le cadre de la « Révolution nationale », dont le statut des Juifs du 3 octobre 1940. Jean Moulin est finalement révoqué par le nouveau pouvoir en place le 2 novembre 1940, lors d’une vague d’épuration qui touche l’administration. C’est dans la Résistance qu’il portera ensuite son sens de l’État et ses convictions républicaines.

Éclairage média

Par Raphaëlle BellonResponsable des activités pédagogiques de la Fondation de la Résistance )

Ce reportage du journal télévisé régional se concentre sur la manière dont la mémoire de Jean Moulin s’incarne à Chartres, dernière ville où le préfet Moulin fut en poste. Le reportage date du 17 juin 2010 : il marque donc l’anniversaire, 70 ans après, de ce refus de commettre l’acte déshonorant demandé par des officiers de la Wehrmacht.

C’est sur cet événement que le présentateur choisit d’introduire le reportage, pour capter l’intérêt du spectateur chartrain. On ne rappelle que rapidement, en ouverture et en conclusion du reportage, qu’il fut résistant : l’approche locale prédomine, dans cette ville présentée comme le lieu du « premier acte de Résistance » de Moulin.

Le reportage insiste sur la manière dont la mémoire de Jean Moulin s’inscrit dans la ville. De nombreuses images, en ouverture et au cours du reportage, montrent des lieux portant son nom ou des plaques ou monument en son honneur. Il s’agit donc de rendre visible pour le spectateur ce que rappelle le commentaire : Jean Moulin est une figure « emblématique » à Chartres.

Une interview de Virginie Le Buhan, guide touristique, rappelle l’action à Chartres de l’ancien préfet d’Eure-et-Loir pendant la drôle de guerre. Le ton est factuel, mais le décor est choisi : c’est celui du mémorial en hommage à Jean Moulin. D’ailleurs, c’est bien l’aspect mémoriel qui intéresse le journaliste, comme le montre le contenu et le montage des témoignages qui suivent. Virginie Le Buhan explique ce que représente pour elle les qualités morales de Jean Moulin, alors qu’apparaissent à l’écran le portrait iconique de l’unificateur de la Résistance et une plaque en sa mémoire. Filmé dans sa préfecture, à l’hôtel de Ligneris, où sont conservés des objets ayant appartenu à l’ancien préfet, et où son portrait est omniprésent, le préfet de Chartres en poste lors du reportage évoque son sens de l’État. Il montre avec fierté l’ancien bureau de Jean Moulin et son encrier, retrouvé au sein de la préfecture lors d’un déménagement et significativement remis en place. Comme pour illustrer ses propos, le reportage se clôt sur des images de la grange présentée comme l’endroit où Jean Moulin, prisonnier, fut torturé.

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