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Martin Luther King s'exprime en français sur l'égalité raciale

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 01 sept. 1964 | Date d'évènement : 1964

Bref extrait d’une déclaration en français de Martin Luther King s’exprimant, en 1964, à propos de l’égalité raciale : Je suis contre la violence. Je suis optimiste pour l’avenir des noirs de Birmingham. Nous gagnerons l’égalité raciale.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Date de l'évènement :
1964
Date de diffusion du média :
01 sept. 1964
Année de production :
1964
Page publiée le :
31 juil. 2023
Modifiée le :
10 nov. 2023
Référence :
00000005535

Contexte historique

Par Christophe GracieuxProfesseur agrégé en classes préparatoires littéraires au lycée Watteau de Valenciennes )

Martin Luther King est l’une des personnalités emblématiques du mouvement des droits civiques aux États-Unis dans les années 1950 et 1960. Pasteur baptiste à Montgomery (Alabama), il se fait connaître en 1955 : il mène alors le mouvement de protestation contre l’arrestation de Rosa Parks, une Afro-Américaine qui a refusé de céder sa place à un Blanc dans un bus de cette ville du Sud. Par la suite, en 1957, Martin Luther King cofonde la Southern Christian Leadership Conference (SCLC). Cette organisation, à la présidence de laquelle il est immédiatement porté, prône la désobéissance civile et non-violente pour lutter contre la ségrégation. Devenu pasteur à Atlanta en 1960, Martin Luther King se rend en 1963 à Birmingham (Alabama), probablement la ville où la ségrégation est la plus rigoureuse de tous les États-Unis (Lettre de la prison de Birmingham). Là, il dirige une campagne de dénonciation de la ségrégation locale. Fondée sur différentes actions non-violentes (sit-in, manifestations), cette « campagne de Birmingham », organisée par la SCLC, vise à attirer l’attention sur les inégalités de traitement subies par les Afro-Américains dans cette ville. Des centaines de militants sont arrêtés, dont King lui-même le 12 avril 1963.

Après sa libération, il poursuit la campagne de Birmingham, n’hésitant pas à enrôler des lycéens et des écoliers dans ces actions non-violentes. Le 3 mai 1963, une manifestation réunissant des adultes, mais aussi des adolescents et des enfants est sévèrement réprimée par la police à l’aide de lances à incendie, de gaz lacrymogènes et de chiens. Ces images de violences, qui font le tour de monde, choquent. Le 10 mai suivant, un accord est conclu entre les représentants de la communauté noire et les commerçants de Birmingham : plusieurs mesures sont adoptées afin de déségréguer les commerces. Peu après l’adoption de cet accord, le Ku Klux Klan fait exploser deux bombes, l’une devant le domicile du frère de Martin Luther King, l’autre devant un hôtel où celui-ci a séjourné. Le président John F. Kennedy envoie alors la garde nationale à Birmingham. Le maire de la ville démissionne et le chef de la police, Bull Connor, est renvoyé.

Les événements de Birmingham jouent un rôle important dans la mobilisation, aboutissant à la grande marche sur Washington du 28 août 1963 : 250 000 personnes se réunissent en faveur des droits civiques et Martin Luther King prononce un discours mémorable, I have a dream. Mais le 15 septembre 1963, quatre jeunes filles noires sont tuées dans un attentat commis par le Ku Klux Klan dans une église baptiste de la ville. Deux autres adolescents sont ensuite assassinés, cette fois par la police, durant la manifestation de protestation qui a lieu après. La lutte non-violente de Martin Luther King porte ses fruits : en juillet 1964, le Civil Rights Act, qui interdit toute discrimination et ségrégation dans les lieux publics, est promulgué. Son action vaut à Martin Luther King de devenir, en octobre 1964, le plus jeune lauréat du prix Nobel de la paix. Mais il est assassiné le 4 avril 1968 à Memphis (Tennessee).

Éclairage média

Par Christophe GracieuxProfesseur agrégé en classes préparatoires littéraires au lycée Watteau de Valenciennes )

Ce document sonore a été diffusé sur la Radiodiffusion Télévision française le 1ᵉʳ septembre 1964. Il s’agit d’un très bref extrait – il dure dix-huit secondes – d’une déclaration du pasteur Martin Luther King, figure emblématique du mouvement des droits civiques aux États-Unis depuis le milieu des années 1950. Cette déclaration a la particularité d’avoir été prononcée en français. Martin Luther King affirme son optimisme sur l’obtention des droits civiques pour les Noirs américains et la mise en place d’une égalité raciale : Je suis contre la violence. Je suis optimiste pour l’avenir des Noirs de Birmingham. Nous gagnerons l’égalité raciale, déclare-t-il.

Aucune information ne nous est donnée sur le contexte précis de cette déclaration ni sur la raison du choix de la prononcer en français. On ne sait pas non plus où se trouve Martin Luther King lorsqu’il l’a faite. Il n’est de toute façon alors pas en France : il ne s’est rendu à Paris qu’en 1965 et 1966. Le choix de faire sa déclaration en français a probablement été dicté par le souci de donner une résonance mondiale à son combat pour les droits civiques en s’adressant directement aux auditeurs français.

Cette déclaration a en tout cas été faite quelques semaines après la promulgation par le président américain Lyndon B. Johnson, le 2 juillet 1964, du Civil Rights Act. Elle a également été faite une année après la campagne de Birmingham, dans laquelle Martin Luther King a joué un rôle majeur. Il fait d’ailleurs ici référence à la situation des Noirs dans cette ville de l’Alabama. En effet, à partir d’avril 1963, Martin Luther King et la Southern Christian Leadership Conference avaient lutté, par diverses actions non-violentes contre la ségrégation qu’y subissaient les Noirs. La campagne de Birmingham avait porté ses fruits : la ségrégation y avait été supprimée dans les commerces puis dans les lieux publics.

Quelques semaines après cette déclaration, Martin Luther King se voit décerner, le 14 octobre 1964, le prix Nobel de la paix, récompensant son action en faveur des droits civiques.

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