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En 1963, des Américains à Paris préparent la marche sur Washington

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 18 août 1963 | Date d'évènement : 18 août 1963

Une marche pour l’emploi et la liberté est prévue à Washington le 28 août 1963. En soutien de cette manifestation, une marche doit également être organisée le même jour à Paris. Des Américains sont interviewés devant l’église américaine de Paris, dont l’écrivain James Baldwin, la chanteuse Mae Mercer, le chanteur Memphis Slim, l’acteur Anthony Quinn et plusieurs anonymes.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de l'évènement :
18 août 1963
Date de diffusion du média :
18 août 1963
Production :
@ 1963 -  Radiodiffusion Télévision Française
Page publiée le :
31 juil. 2023
Modifiée le :
14 sept. 2023
Référence :
00000005542

Contexte historique

Par Christophe GracieuxProfesseur agrégé en classes préparatoires littéraires au lycée Watteau de Valenciennes )

Le 28 août 1963, une grande marche sur Washington est organisée par les défenseurs des droits civiques aux États-Unis. Des actions de protestations locales ont déjà eu lieu au printemps et à l’été 1963 à Birmingham (Alabama) et dans des dizaines de villes du sud des États-Unis afin de dénoncer les violences et les discriminations subies par les Afro-Américains. 

L’idée d’une marche nationale en faveur des droits civiques est d’abord lancée par le syndicaliste Asa Philip Randolph. Cette proposition est acceptée par les dirigeants des grandes organisations de défense des droits civiques, dont le pasteur Martin Luther King pour la Southern Christian Leadership Conference (SCLC), Roy Wilkins pour la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP) ou John Lewis, pour le Student Nonviolent Coordinating Committe. Taisant momentanément leurs rivalités, ils préparent la marche sur Washington dans le but de faire pression sur l’administration Kennedy et le Congrès. Il s’agit notamment d’obtenir un nouveau Civil Rights Act, la fin de la ségrégation à l’école et l’interdiction de la discrimination raciale en matière d’emploi.

Venues de tous les États-Unis, 250 000 personnes participent, le 28 août 1963, à cette marche sur Washington pour l’emploi et la liberté. C’est à cette occasion que, après de nombreux orateurs, Martin Luther King prononce, devant le Lincoln Memorial, un discours enflammé, resté ensuite connu sous le nom de « I have a dream ». Il y  affirme son rêve d’une nation américaine respectueuse de l’égalité de tous : « Je fais un rêve qu’un jour mes quatre jeunes enfants vivront dans un pays où on ne les jugera pas à la couleur de leur peau, mais à la valeur de leur caractère. Je fais aujourd’hui un rêve ! ».

La marche est considérée comme un grand succès même si elle ne produit pas de résultats immédiats. Ayant bénéficié d’une large couverture médiatique, elle permet de placer les droits civiques au centre de l’attention aux États-Unis et dans le monde.

Éclairage média

Par Christophe GracieuxProfesseur agrégé en classes préparatoires littéraires au lycée Watteau de Valenciennes )

Ce reportage a été diffusé dans le journal télévisé de 20 heures de la Radiodiffusion-télévision française (RTF) le 18 août 1963. Il est consacré aux préparatifs de la marche pour l’emploi et la liberté, organisée dix jours plus tard à Washington, le 28 août 1963, par les militants du mouvement des droits civiques aux États-Unis. 

La première séquence du sujet traite des préparatifs de la marche de Washington en évoquant le climat de tensions qui l’accompagne. Cette « fièvre » dont parle le journaliste Daniel Cazal est illustrée par des images d’archives non datées et non explicitées : il s’agit de plans montrant des manifestants des droits civiques et des policiers les réprimant.

La deuxième séquence, qui constitue la grande majorité du sujet, a quant à elle été tournée en France devant l’église américaine de Paris. En effet, des Américains établis à Paris avaient exprimé leur volonté de manifester leur solidarité avec les militants des droits civiques aux États-Unis : ils avaient prévu d’organiser le jour même de la marche sur Washington une marche identique à Paris contre la ségrégation raciale. Envisagée par l’église américaine de Paris et préparée par l’écrivain afro-américain et militant des droits civiques James Baldwin, elle devait relier l’église américaine de Paris à l’ambassade américaine en France. 

L’équipe de la RTF a donc interviewé plusieurs Américains installés à Paris et présents à l’Église américaine de Paris. Outre quelques anonymes, plusieurs personnalités ont été interrogées, livrant leur opinion sur la situation des Afro-Américains aux États-Unis : James Baldwin, deux chanteurs de blues, Mae Marcer et Memphis Slim, tous deux alors établis à Paris, ainsi que l’acteur Anthony Quinn.

Finalement, la marche parisienne n’a pas eu lieu. Elle a été remplacée par une réunion à l’ambassade des États-Unis le 21 août 1963 au cours de laquelle 500 citoyens américains de Paris ont pu signer le texte d’une pétition de solidarité avec les futurs marcheurs de Washington.

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