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1963 : Martin Luther King et des chansons contre la ségrégation raciale en Alabama

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 28 oct. 1999 | Date d'évènement : 1963

Un extrait du discours de Martin Luther King, I have a dream, prononcé à Washington le 28 août 1963, est suivi de la diffusion de deux chansons emblématiques du mouvement des droits civiques aux États-Unis : I’m on My Way, interprété par l’Alabama Christian Movement Choir, et I love Your Dog, I love My Dog des Freedom Singers, chantée au festival de Newport en 1963.

Niveaux et disciplines

Ressources pédagogiques utilisant ce média

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Générique :
Szymczak François-Xavier (Productrice)
Date de l'évènement :
1963
Date de diffusion du média :
28 oct. 1999
Production :
@ 1999 -  RADIO FRANCE
Page publiée le :
31 juil. 2023
Modifiée le :
07 févr. 2024
Référence :
00000005610

Contexte historique

Par Christophe GracieuxProfesseur agrégé en classes préparatoires littéraires au lycée Watteau de Valenciennes )

Le mouvement des droits civiques s’est développé aux États-Unis dans les années 1950 et 1960 afin d’obtenir la fin de la ségrégation raciale subie par les Noirs : les militants des droits civiques se sont battus pour faire inscrire l’égalité des droits dans la loi comme dans les faits. Le pasteur Martin Luther King (1929-1968) est l’une des figures les plus emblématiques de ce mouvement. Le discours qu’il a prononcé le 28 août 1963, lors de la marche sur Washington, I have a dream, a ainsi constitué un moment fondamental de cette lutte. Devant 250 000 personnes, Martin Luther King a affirmé avec force son rêve d’une nation américaine fraternelle et respectueuse de l’égalité de tous : « Je fais un rêve qu’un jour mes quatre jeunes enfants vivront dans un pays où on ne les jugera pas à la couleur de leur peau, mais à la valeur de leur caractère. Je fais aujourd’hui un rêve ! ».

Les chansons et les chants ont également joué un rôle important dans le mouvement des droits civiques. Celui-ci a en particulier souvent eu recours au chant religieux, sous la forme de negro spirituals et de gospels, genres de musique vocale chrétienne des Afro-Américains. Le negro spiritual est né chez les esclaves noirs au XIXe siècle et a ensuite donné naissance au gospel. Véritables protest songs chansons protestataires »), ces chants ont servi à mobiliser et à unir les militants et les Afro-Américains durant les années 1950 et 1960. Ils sont alors chantés lors des actions de protestation – sit-in, marches, manifestations, etc. – ou en prison. Martin Luther King a lui-même souligné à plusieurs reprises l’importance de ces chants, notamment lors de la campagne de boycott des bus de Montgomery (Alabama) en 1955 et 1956.

La chanson We Shall Overcome Nous triompherons ») est ainsi devenu l’hymne principal du mouvement des droits civiques. Issu d’un gospel datant du début du XXe siècle, il est devenu célèbre par sa reprise et son adaptation par des ouvriers en grève dans les années 1940. De nombreux chanteurs militants du mouvement des droits civiques l’ont ensuite repris dans les années 1960. C’est notamment le cas des Freedom Singers au festival de Newport en 1963 ou de Joan Baez lors de la marche sur Washington la même année. Le chanteur folk Pete Seeger, ardent militant du mouvement des droits civiques, l’a également chanté en 1963. Il a même donné le titre We Shall Overcome à son album sorti cette année.

Éclairage média

Par Christophe GracieuxProfesseur agrégé en classes préparatoires littéraires au lycée Watteau de Valenciennes )

Ce sujet a fait l’ouverture de l’émission « Au rythme du siècle » diffusée le 28 octobre 1999 sur France Musique. « Au rythme du siècle » était une émission quotidienne, présentée en 1999 et 2000 par le musicologue et producteur de radio François-Xavier Szymczak. Elle proposait une rétrospective musicale du XXe siècle mêlant tous les genres musicaux. L’émission dont est extrait le sujet est l’une des trois consacrées à l’année 1963. Elle s’intéresse à Martin Luther King et aux chansons du mouvement des droits civiques aux États-Unis qui portent l’expression directe de la colère (François-Xavier Szymczak) des Noirs américains.

L'émission s’ouvre sur un extrait du fameux discours I have a dream prononcé le 28 août 1963 par Martin Luther King à l’occasion de la marche sur Washington en faveur des droits civiques. Après une contextualisation faite rapidement par François-Xavier Szymczak, l’émission donne à entendre successivement deux chansons emblématiques du mouvement des droits civiques : I’m on My Way et I love Your Dog, I love My Dog. La première est une chanson gospel, qui évoque le voyage vers la terre promise, I’m On My Way to The Freedom Land Je suis en route pour la terre promise »). Elle est ici interprétée par l’Alabama Christian Movement Choir. Ce chœur gospel a été fondé en 1956 à Birmingham (Alabama) par plusieurs pasteurs baptistes dont Fred Shuttlesworth, l’un des fondateurs de la Southern Christian Leadership Conference en 1957 et l’un des acteurs principaux de la campagne de Birmingham en 1963.

La seconde chanson, I love Your Dog, I love My Dog, chantée par les Freedom Singers, a été enregistrée le premier soir du festival de Newport, le 26 juillet 1963. D’autres artistes engagés s’étaient alors produits à ce festival, dont Joan Baez et Bob Dylan. Formés en 1962 par des étudiants d’Albany (Géorgie), membres du Student Nonviolent Coordinating Committee, les Freedom Singers étaient un ensemble vocal gospel composé de quatre chanteuses et chanteurs : Charles Neblett, Bernice Johnson Reagon, Cordell Reagon et Rutha Harris. Comme le précise François-Xavier Szymczak, I love Your Dog, I love My Dog J’aime ton chien, j’aime mon chien ») est une « chanson sociale et satirique » dans laquelle la capacité des chiens à vivre ensemble, quelles que soient leurs couleurs, est mise en avant. Les Freedom Singers chantèrent aussi notamment lors de la marche sur Washington, le 28 août 1963.

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