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Décès de Rosa Parks, pionnière du mouvement des droits civiques aux États-Unis

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 25 oct. 2005 | Date d'évènement : 24 oct. 2005

Rétrospective de l’action de Rosa Parks à l’occasion de son décès, le 24 octobre 2005. En 1955, à Montgomery, elle avait refusé de céder sa place dans un bus à un Blanc, ce qui lui avait valu d’être arrêtée. La communauté noire de la ville avait alors boycotté la compagnie de bus. Kwame Kilpatrick, le maire de Detroit, et Condoleeza Rice, secrétaire d’État, rendent hommage à Rosa Parks.

Niveaux et disciplines

Ressources pédagogiques utilisant ce média

  • Niveaux: Cycle 4 - Lycée général et technologique - Lycée professionnel

    Qui était Rosa Parks ?

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de l'évènement :
24 oct. 2005
Date de diffusion du média :
25 oct. 2005
Production :
@ 2005 -  France 3
Page publiée le :
31 juil. 2023
Modifiée le :
12 févr. 2024
Référence :
00000005611

Contexte historique

Par Christophe GracieuxProfesseur agrégé en classes préparatoires littéraires au lycée Watteau de Valenciennes )

Fille d’un charpentier et d’une institutrice, Rosa Parks, née McCauley, voit le jour le 4 février 1931 à Tuskegee, dans l’Alabama. Dès son enfance, elle est marquée par les violences raciales, omniprésentes dans cet État ségrégationniste du sud des États-Unis. Elle raconte ainsi dans son autobiographie (My Story, « Mon histoire », 1992) que son école a été incendiée à deux reprises par le Ku Klux Klan. Elle relate aussi les veilles nocturnes de son grand-père pour garder la maison familiale de peur d’attaques de ce même Ku Klux Klan.

En 1932, elle épouse Raymond Parks, barbier et militant pour les droits civiques. Comme lui, elle rejoint la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP). Elle aide notamment son mari à collecter de l’argent pour venir en aide aux « Scottsboro Boys », un groupe de neuf Noirs accusés à tort de viol sur deux femmes blanches. Après avoir achevé ses études secondaires, elle devient couturière à Montgomery, dans l’Alabama.

C’est dans cette ville marquée par une ségrégation très dure que, le 1ᵉʳ décembre 1955, elle refuse de céder sa place dans un bus à un passager blanc. Dans My Story, elle explique son geste : Les gens ont dit que j’avais refusé mon siège parce que j’étais fatiguée. La vérité, c’est que je n’étais pas fatiguée physiquement, mais simplement lassée de me soumettre. Rosa Parks est alors arrêtée, puis condamnée, le 5 décembre 1955, après un procès expéditif, à une amende pour désordre public et pour violation de la loi de l’État de l’Alabama.

Mais, dès le lendemain de son arrestation, les responsables de la communauté noire de Montgomery réagissent : ils décident d’organiser le boycott des bus de la compagnie de Montgomery par les Noirs de la ville. Trois revendications sont émises : que les passagers noirs puissent s’asseoir à la place de leur choix dans l’autobus, que les chauffeurs se montrent plus courtois à l’égard de tous les passagers et que des chauffeurs noirs soient engagés.

Débuté le 5 décembre 1955, le boycott dure 381 jours. Pendant toute cette période, les bus demeurent quasiment vides. Les Noirs de Montgomery effectuent désormais tous leurs trajets à pied, à bicyclette, dans des taxis conduits par des chauffeurs noirs à des tarifs réduits ou grâce à un système de covoiturage. Ce boycott, qui met la compagnie de bus de Montgomery au bord la faillite, est mis en œuvre par une nouvelle organisation : la Montgomery Improvement Association (MIA). Un jeune pasteur baptiste, Martin Luther King, est placé à sa tête. Il devient rapidement une personnalité nationale en dirigeant le boycott avec Edgar D. Nixon, le leader local de la NAACP.

Le boycott porte ses fruits : le 13 novembre 1956, la Cour suprême des États-Unis juge anticonstitutionnelle la ségrégation dans les bus. Le boycott cesse alors le 21 décembre 1956.

Par son refus de céder sa place dans un bus à un passager blanc, Rosa Parks a ainsi déclenché une grande vague de protestation qui donne naissance au mouvement des droits civiques. Elle est toutefois contrainte de quitter Montgomery en raison des nombreuses menaces qu’elle subit. Établie à Detroit (Michigan), elle y reprend son activité de couturière avant d’être employée, de 1965 à 1988, dans l’équipe de John Conyers, représentant démocrate afro-américain du Michigan.

En 1996, le président Bill Clinton lui remet la médaille présidentielle de la Liberté. Rosa Parks s’éteint le 24 octobre 2005, à l’âge de 92 ans, à Detroit. Des obsèques nationales sont célébrées pour rendre hommage à cette figure emblématique du mouvement des droits civiques.

Éclairage média

Par Christophe GracieuxProfesseur agrégé en classes préparatoires littéraires au lycée Watteau de Valenciennes )

Ce sujet fait l’ouverture du Soir 3, le journal télévisé de la soirée sur France 3, le 25 octobre 2005. À l’occasion du décès de Rosa Parks, survenu la veille à son domicile de Detroit à l’âge de 92 ans, France 3 propose une rétrospective retraçant le combat de celle que Marie Drucker, la présentatrice du Soir 3, qualifie d’« héroïne américaine ».

Cette rétrospective se compose en grande partie d’images d’archives. La plupart, captées en 1955 et 1956, donnent à voir l’action de Rosa Parks après son refus de céder sa place à un Blanc dans un bus de Montgomery, ainsi que la campagne de boycott des bus qui a suivi cet acte.

Deux extraits de discours sont également proposés dans le sujet : le premier, très bref, a été prononcé par Rosa Parks elle-même, après son arrestation en 1955 ; le second l’a été en 1956 par le jeune pasteur Martin Luther King, alors l’un des leaders du boycott des bus de Montgomery.

La dernière partie du sujet de France 3 comporte deux déclarations de personnalités politiques afro-américaines rendant hommage à Rosa Parks après sa mort. La première est une interview de Kwame Kilpatrick, alors maire de Detroit (2002-2008), ville dans laquelle Rosa Parks résidait depuis la fin des années 1950. La deuxième est une déclaration de Condoleeza Rice, alors secrétaire d’État des États-Unis sous la présidence de George W. Bush.

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