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Arthur Rimbaud : Soleil et Chair, un poème envoyé à Théodore de Banville

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 06 sept. 1965

À ses débuts, Arthur Rimbaud souhaite être publié dans Le Parnasse contemporain. Il envoie une lettre et trois poèmes (Sensations, Credo in unam et Soleil et Chair) à Théodore de Banville, considéré de son vivant comme l'un des plus éminents poètes de son époque. Lecture de cette lettre, puis d'un extrait du poème Soleil et Chair par Laurent Terzieff.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Date de diffusion du média :
06 sept. 1965
Production :
Office national de radiodiffusion télévision française
Page publiée le :
08 août 2023
Modifiée le :
12 mars 2024
Référence :
00000005694

Contexte historique

Par Jean-Clément Martin BorellaJournaliste histoire et culture )

Le 24 mai 1870, Arthur Rimbaud, âgé de 15 ans (qui prétend pourtant ici en avoir 17), écrit une lettre au maître des Parnassiens, Théodore de Banville, représentant d’une poésie pure, fondée sur le culte de la Beauté et le travail minutieux. 

C’est la première fois que le jeune Ardennais s’adresse à un poète établi. Dans cette lettre pleine d’admiration, Rimbaud joint trois poèmes : le premier est sans titre, le deuxième est Ophélie et le troisième – celui dont il semble le plus satisfait – est Credo in unam, qui deviendra Soleil et Chair dans Le Cahier de Douai. Arthur Rimbaud demande sans fausse pudeur à Théodore de Banville si ce dernier poème n’aurait pas sa place au Parnasse contemporain. Le Parnasse contemporain est la publication poétique à la mode du moment, dans laquelle tous les poètes ambitieux veulent publier. Or, à cette époque, Rimbaud désire s’intégrer dans le monde littéraire parisien.

En août 1871, il enverra une deuxième lettre à Théodore de Banville – accompagnée de nouveaux poèmes – dans laquelle il écrit, avec une pointe d’ironie : J’ai dix-huit ans – J’aimerai toujours les vers de Banville. L’an passé je n’avais que dix-sept ans ! Ai-je progressé ?. Si le maître répond à ses lettres, il n’insèrera jamais ses poèmes dans Le Parnasse contemporain, percevant certainement que Rimbaud ne pourrait jamais être l’un des leurs. L’auteur du Bateau ivre ne fréquentera d’ailleurs que très peu le cercle parnassien, méprisant la plupart de ses membres, jusqu’à se fâcher avec eux, au début du mois de mars 1872.

Éclairage média

Par Jean-Clément Martin BorellaJournaliste histoire et culture )

Avec « Terre des arts », le poète et homme de télévision Max-Pol Fouchet est le producteur de la première série d’émissions de l’ORTF consacrée entièrement à l’art. Entre 1959 et 1971, des documentaires seront proposés aux téléspectateurs. C’est celui du 6 septembre 1965, intitulé Poursuite d’Arthur Rimbaud, qui nous intéresse ici. Toute la vie du poète y est évoquée, illustrée par de nombreuses archives (textes, photographies…) et entrecoupée de récitations de poèmes. Dans le passage sont évoqués ses premiers pas de poète, quand il écrit à Théodore de Banville, (le film nous montre un portrait de l’auteur des Cariatides datant de l’époque où Rimbaud le contacte) afin de se faire publier dans Le Parnasse contemporain, revue phare de la poésie nouvelle dont nous voyons la page de titre de l’édition publiée en 1869.

Nous lisons, ensuite, avec l’acteur Laurent Terzieff – grand amateur et déclamateur de poèmes – le début de la lettre de Rimbaud, dont on remarque l’écriture soignée de l’écolier qu’il est encore. La caméra s’attarde sur ce précieux document, effectuant un zoom serré comme on rapprocherait nos yeux si on l’avait en face. La deuxième partie de l’extrait est consacrée à la récitation, par Laurent Terzieff – ici ressemblant au célèbre portrait de Rimbaud – de l’un des trois poèmes envoyés à Banville : Credo un unam ou Soleil et Chair, si l’on considère le titre finalement retenu. Regard au loin, comme une promesse d’avenir, tête apposée sur un arbre, puisque les vers récités convoquent les forces de la nature, Terzieff stimule notre imagination en vidéo et nous montre, le temps d’un instant, Rimbaud à 15 ans. Impression confirmée par l’image suivant la déclamation : un dessin véritable représentant le poète à l’adolescence.

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