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Témoignage de Christiane Borras, déportée à Auschwitz

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 29 janv. 2005

Christiane Borras, résistante, a été déportée à Auschwitz. En 2005, lors du 60e anniversaire de l’ouverture du camp, elle revient sur les lieux et raconte ce que fut Auschwitz, l’inhumanité et l’horreur du quotidien, le difficile retour après, l’impératif de transmettre. Elle témoigne aussi de l’importance de la solidarité, et des gestes de défi, comme la Marseillaise chantée à l’arrivée au camp.

Niveaux et disciplines

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
29 janv. 2005
Production :
@ 2005 -  France 3 Bretagne
Page publiée le :
21 sept. 2023
Modifiée le :
05 déc. 2023
Référence :
00000005699

Contexte historique

Par Raphaëlle BellonResponsable des activités pédagogiques de la Fondation de la Résistance )

À son apogée, le système concentrationnaire nazi compte plusieurs dizaines de camps de concentration, dont beaucoup sont dotés de Kommandos (détachement de détenus répartis dans des détachements de travail, par extension nom donné à leur lieu de travail et notamment aux camps secondaires où ces détenus étaient affectés), dépendant d’un plus grand camp. Y sont déportés les victimes de persécutions (Juifs, Tsiganes, Témoins de Jéhovah et homosexuels) et celles et ceux touchés par la répression (opposants et opposantes politiques, résistants et résistantes…), ainsi que des prisonniers de droit commun dans certains cas.

La mise en place de la solution finale entre l’été 1941 et le printemps 1942 conduit à la déportation massive d’hommes, de femmes et d’enfants juifs vers des centres de mise à mort : Chelmno, Belzec, Sobibor, Treblinka, Majdanek, Belzec, Auschwitz-Birkenau. Si des milliers de déportés ont trouvé la mort des suites de maladie, d’épuisement, de mauvais traitements dans les camps de concentration, les centres de mise à mort sont dédiés à l’assassinat immédiat.

Le complexe concentrationnaire d’Auschwitz-Birkenau, en Pologne, nom devenu presque métonymique du génocide des Juifs, est singulier. C’est à la fois un camp de concentration et un centre de mise à mort, où furent déportés 1,3 million de personnes, dont 1,1 million de Juifs. Auschwitz I, construit en 1940, regroupe plusieurs activités, pour lesquelles est utilisée une main d’œuvre forcée. Des expérimentations médicales y ont aussi lieu sur des déportés transformés en cobayes humains. Monowitz (Auschwitz III) est un centre industriel dans lequel environ 15 000 internés travaillent pour le compte de l’entreprise IG Farben. Auschwitz II (Birkenau) ouvre au printemps 1942. C’est le lieu de mise à mort immédiate des Juifs. Une sélection est opérée à l’arrivée des convois, venus de toute l’Europe : 900 000 Juifs sont directement envoyés vers les chambres à gaz, les autres sont dirigés vers le camp de concentration.

Devenu lieu de mémoire, ouvert à la visite, Auschwitz est central dans l’hommage rendu aux victimes du génocide. Le 27 janvier 1945, jour où les Soviétiques sont entrés dans le camp évacué lors des marches de la mort, est devenu en France et en Allemagne la journée du souvenir de l’Holocauste et de prévention des crimes contre l’humanité. Depuis 2005, cette date est aussi, pour l’ONU, la Journée internationale de mémoire des victimes de l’Holocauste.

Éclairage média

Par Raphaëlle BellonResponsable des activités pédagogiques de la Fondation de la Résistance )

À l’occasion de la commémoration des 60 ans de l’entrée des Soviétiques au camp d’Auschwitz-Birkenau le 27 janvier 1945, le Journal Télévisé de France 3 Rennes réalise un reportage diffusé le 29 janvier 2005, centré sur la figure de Christiane Borras revenant sur les lieux où elle fut déportée.

Celle qui fut appelée « Cécile » dans la clandestinité a rejoint la Résistance aux côtés du Parti communiste (auquel elle adhère en 1937) et a participé notamment à des activités de propagande (impression et diffusion de L’Humanité clandestine). Arrêtée, elle est transférée en août 1942 au fort de Romainville (situé aux Lilas, dans le Val-d’Oise), puis à Compiègne (Oise) en janvier 1943. Elle arrive le 26 janvier à Auschwitz, où elle est affectée à divers kommandos de travail, avant d’être transférée à Ravensbrück, puis au kommando de Beendorf, dépendant du KL (Konzentrationlager, camp de concentration en allemand) Neuengamme. Avec d’autres déportées, elle entre dans le camp en chantant La Marseillaise. Ce geste de Résistance dans l’univers concentrationnaire, sur lequel elle revient dans son témoignage, rend compte d’un courage exceptionnel, étant donné les risques de répression.

Christiane Borras fredonnant La Marseillaise soixante ans plus tard : cette musique ouvre et clôt le reportage, comme pour mieux mettre en valeur ce geste de défi, ce refus moral. La caméra s’arrête longuement sur elle, soit en plans larges la montrant sur les lieux du camp, soit en plans resserrés sur son visage : elle donne à voir toute l’émotion contenue, qui transparaît aussi dans sa voix. Parfois, des vues du camp viennent illustrer le propos et rappeler le lieu dont on parle : Auschwitz, devenu emblématique de l’horreur nazie.

Christiane Borras raconte, les mots parfois se précipitent – sous le poids des souvenirs et de l’émotion. Elle dit la déshumanisation, les terribles conditions de vie dans les baraques, la nécessaire solidarité entre les détenues, l’odeur du four crématoire. Le commentaire, lui, pose le contexte historique de ces souvenirs ou fait le lien entre eux. Christiane Borras évoque aussi le difficile retour à la vie et l’importance du témoignage auprès des jeunes générations. Le reportage se clôt avec son message : celui d’un appel à la tolérance.

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