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Tristan Mendès France sur les ressorts du complotisme climatique

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 12 nov. 2021

Sur France Inter, chronique du journaliste Tristan Mendès France consacrée au complotisme climatique, à ses mécanismes de fabrication et à ses audiences, notamment sur Internet. De par sa récupération et sa propagation par des leaders mondiaux de premier plan, tels Donald Trump ou Jair Bolsonaro, Tristan Mendès France pose la question : le complotisme climatique n'est-il pas devenu un marqueur politique du populisme contemporain ?

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Date de diffusion du média :
12 nov. 2021
Production :
@ 2021 -  RADIO FRANCE
Page publiée le :
31 oct. 2023
Modifiée le :
27 déc. 2023
Référence :
00000005855

Contexte historique

Par Axelle Szczygieljournaliste )

Les thèses conspirationnistes ont toutes un point commun : elles véhiculent l’idée qu’un petit groupe de personnes tire les ficelles dans l’ombre, pour son propre intérêt et contre celui du plus grand nombre. L’assassinat de John F. Kennedy en 1963, le virus du sida, les attentats contre les tours jumelles à New York en 2001, la pandémie de Covid-19… Chaque grande crise facilite l’apparition de théories du complot. Le réchauffement climatique, enjeu majeur du XXIe siècle, n’échappe évidemment pas à la règle : il s’agirait d’une invention ou, pour le moins, d’un prétexte utilisé par les « élites » pour mettre un œuvre un agenda caché, dont l’une des dimensions serait l’instauration d’une « dictature climatique ». En 2012, Donald Trump accusait par exemple les Chinois d’avoir créé le réchauffement climatique pour rendre l’industrie américaine moins compétitive !

Dans ce contexte, les réseaux sociaux offrent à ces thèses conspirationnistes une formidable caisse de résonance. En 2021, alors que, dans le premier volet de son 6e rapport – publié en août –, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) montre pour la première fois que le rôle des activités humaines sur le réchauffement climatique est « sans équivoque », la théorie du complot en vogue dans les discussions en ligne est celle des chemtrails, « traînées chimiques » : les complotistes publient de multiples photos des traînées blanches créées par le passage des avions dans le ciel. Ces avions répandraient délibérément des produits chimiques qui serviraient, selon les versions, à empoisonner la population à son insu ou à contrôler le climat avec des techniques de géo-ingénierie.

Éclairage média

Par Axelle Szczygieljournaliste )

Dans la rubrique Antidote, lancée en décembre 2020 dans la matinale de France Inter, Tristan Mendès France, essayiste, chroniqueur et enseignant dans le domaine du numérique, explique aux auditeurs les thèses conspirationnistes, leur genèse, les liens, les financements, les personnes qui les initient et celles qui les relaient.

Le 12 novembre 2021, dernier jour de la COP26 – la conférence sur le climat qui se déroule cette année-là à Glasgow, en Écosse –, le chroniqueur s'intéresse au complotisme autour du réchauffement climatique. Rapidement, il fait le parallèle avec les thèses conspirationnistes nées autour de la pandémie de Covid-19 en 2020 (certains ont alors affirmé que le virus avait été volontairement diffusé par Pékin ; d’autres, que la pandémie était en réalité une couverture pour installer des antennes 5G pour contrôler nos pensées). Le chroniqueur remarque en effet un phénomène de cumul de postures climatosceptiques et covido-sceptiques.

Il souligne ensuite le rôle des réseaux sociaux dans la désinformation climatique, ainsi que celui de certains responsables politiques. Donald Trump, le président républicain des États-Unis, mais également d’autres dirigeants populistes du moment, à l’instar de Jair Bolsonaro au Brésil ou du président philippin Rodrigo Duterte. « Au point qu'on peut se demander si ce complotisme climatique n'est pas d'ailleurs devenu un marqueur politique du populisme contemporain », conclut Tristan Mendès France. À noter que, dans l’Hexagone, si une personnalité comme Claude Allègre, ancien ministre de l’Éducation nationale, a pendant un temps réussi à instiller le doute sur l’origine humaine du changement climatique dans l’esprit du grand public, aucune grande figure politique ne s’affiche désormais ouvertement climatosceptique. Malgré des propos controversés par le passé (notamment lors de la campagne présidentielle en 2012), même Marine Le Pen (Rassemblement national) se défend aujourd’hui de tout climatoscepticisme.

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