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1981 : Centenaire des lois Jules Ferry sur l'école laïque

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 28 mars 1981 | Date d'évènement : 16 juin 1881

Obligation, gratuité et laïcité. Tels sont les axes de l'école voulue par le ministre de l'Instruction publique Jules Ferry, tout d'abord avec la loi du 16 juin 1881 instituant la gratuité de l'enseignement primaire pour tous, puis avec la loi du 28 mars 1882 rendant l'instruction obligatoire. Une école dont les idéaux sont empreints de la Révolution de 1789 et qui verra longtemps se dresser contre elle le cléricalisme de l'Église.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de l'évènement :
16 juin 1881
Date de diffusion du média :
28 mars 1981
Copyright :
1981
Année de production :
1981
Page publiée le :
31 oct. 2023
Modifiée le :
28 déc. 2023
Référence :
00000005860

Contexte historique

Par Nicolas Françoisjournaliste spécialisé en histoire )

Les lois de 1881 et 1882 du ministre de l’Instruction publique Jules Ferry ont rendu l’instruction obligatoire et les écoles publiques laïques et gratuites. Jusque-là, la loi Guizot (1833) offrait la gratuité de l’enseignement aux seules familles pauvres et la loi Falloux (1850) permettait aux clercs et aux congrégations religieuses d’assurer l’enseignement secondaire (la loi Guizot le permettant déjà dans le primaire). À l’école publique, les élèves suivaient des cours d’instruction religieuse. Mais avec les lois Ferry, la République veut débarrasser l’école de l’influence religieuse. En quelques années, les clercs n’ont plus le droit d’enseigner à l’école publique, les crucifix sont retirés des salles de classe et le catéchisme est remplacé par l’instruction civique et morale. L’Église, condamne cette « école sans Dieu » et des tensions apparaissent dans certaines communes de France entre les partisans de l’instituteur et ceux du curé. À travers l’enseignement, deux conceptions politiques s’affrontent : les tenants de l’école publique, convaincus par les idées républicaines, et ceux et l’école confessionnelle, souvent plus proches du mouvement conservateur, voire monarchiste.

La loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État, portée par Aristide Briand, ravive les tensions. Le pape Pie X condamne la réforme et les inventaires des lieux de culte consécutifs à cette loi finissent parfois en affrontement physique. En 1914-1918, la Grande Guerre est l’occasion d’un mouvement de fraternisation entre les Français – sur les champs de bataille comme à l’arrière. La discorde s’apaise et l’enjeu de la laïcité occupe moins les débats. Cependant, après la Seconde Guerre mondiale, les partisans des deux camps s’opposent à nouveau en raison de la loi Debré de 1959, qui autorise le financement public de l’école privée. 

Au moment où l’archive ci-dessus est diffusée, en mars 1981, la campagne pour l’élection présidentielle de mai est en cours. Candidat du parti socialiste, François Mitterrand a publié un texte d’orientation politique intitulé 110 propositions pour la France. La 90e proposition porte sur la création d'« un grand service public, unifié et laïque de l'éducation nationale ». Bien qu’élu le 10 mai 1981, il ne pourra pas mener à bien son projet. En effet, en 1983, le projet de loi Savary pour réunir l’enseignement public et privé au sein d’une même entité mobilise en masse les partisans du privé : ils sont plus d’un million à défiler à Paris le 24 juin 1984 contre le projet. Le gouvernement renonce à sa réforme. 

Éclairage média

Par Nicolas Françoisjournaliste spécialisé en histoire )

Ce samedi 28 mars 1981, FR3 Picardie consacre une grande partie de son journal télévisé de 19 heures au centenaire des lois de Jules Ferry instituant l’école publique, laïque, gratuite et obligatoire. Au premier sujet, le commentaire en voix off précise que l’on est « aujourd’hui étonné » des mentions politiques sur les dossiers des postulants à l’École normale en 1886. Une façon d’insister sur la partition politique que provoquèrent les lois Ferry et de suggérer que, aujourd’hui, le principe de laïcité qu’elles portent est totalement entré dans les mœurs au point d’en fêter le centenaire. La journaliste réalisant le commentaire pointe également la faiblesse du système scolaire lorsqu’il était sous contrôle de l’Église en évoquant dans certains départements « 15 % de conscrits analphabètes ». Ce chiffre est à nuancer : la progression nationale de l’alphabétisation au cours du XIXe siècle est spectaculaire, puisque le nombre d’individus lettrés passe d’environ 38 % en 1830 à près de 70 % en 1881. Un envol notamment dû aux lois Guizot (1833) et Falloux (1850), qui ont permis l’augmentation de la scolarisation dans le primaire et le secondaire, notamment dans les écoles religieuses.

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