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L’école laïque du début du XXe siècle, par d'anciens instituteurs et l’historien Antoine Prost

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 29 mars 1981

Dans cet extrait de l'émission Les Hussards noirs de la République, issue de la collection « Vive l'histoire », l'école laïque du début du XXe siècle est envisagée sous l'angle de ses rapports, souvent conflictuels, avec l'Église catholique. Avec les témoignages de Solange Langlois, ancienne institutrice, de Roger Denux, ancien instituteur, et les éclairages de l'historien Antoine Prost.

Niveaux et disciplines

Ressources pédagogiques utilisant ce média

  • Niveaux: Cycle 4 - Lycée général et technologique - Lycée professionnel

    L'école et la laïcité en France

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Réalisation :
Gallo Jean-Pierre
Générique :
Stéphane Roger (Producteur), Bringuier Jean-Claude (Producteur)
Date de diffusion du média :
29 mars 1981
Production :
@ 1981 -  France Régions 3
Page publiée le :
31 oct. 2023
Modifiée le :
28 déc. 2023
Référence :
00000005863

Contexte historique

Par Nicolas Françoisjournaliste spécialisé en histoire )

Depuis l’adoption des lois Ferry en 1881 et 1882, l’école publique est laïque. Catéchisme et crucifix sont proscrits des salles de classe. Désormais, ce n’est plus le prêtre, mais l’instituteur qui est chargé des cours de morale à l'école primaire, baptisés « cours d’ instruction morale et civique », comme le proclame la loi du 28 mars 1882.

Dans une circulaire envoyée aux instituteurs le 17 novembre 1883, Jules Ferry précise l'intention de la loi du 28 mars. Celle-ci « affirme la volonté de fonder chez nous une éducation nationale et de la fonder sur des notions du devoir et du droit […]. Pour cette partie capitale de l’éducation, […] il a paru tout naturel que l’instituteur, en même temps qu’il apprend aux enfants à lire et à écrire, leur enseigne aussi ces règles élémentaires de la vie morale qui ne sont pas moins universellement acceptées que celles du langage et du calcul ».

Débute alors une querelle scolaire entre partisans de l’école religieuse et ceux de l’école publique, qui va perdurer pendant des décennies. Mais le conflit n’adopte pas toujours la même intensité. Dans ses instructions ministérielles, Jules Ferry insiste pour que les instituteurs ne se substituent «  ni au prêtre ni au père de famille ; il joint ses efforts aux leurs pour faire de chaque enfant un honnête homme ». À « l’école sans Dieu », comme la surnomment ses détracteurs, les « devoirs envers Dieu » font parfois partie des leçons de morale des instituteurs. Ce ne sont pas des cours de religion, mais on peut y indiquer qu’il ne faut pas « prononcer légèrement le nom de Dieu ». En revanche, point de catéchisme ou d'histoire des saints.

Au tournant du XXe siècle, l’affaire Dreyfus fait basculer le gouvernement républicain dans une politique anticléricale, notamment sous le gouvernement d’Émile Combes (1902-1905). Le pouvoir refuse à nombre de congrégations l’autorisation d’enseigner, entraînant la fermeture de 10 000 écoles religieuses. En 1904, Combes va plus loin en interdisant l’enseignement ou la direction d’un établissement scolaire à tout congréganiste. Ce même Combes poussera le conflit jusqu’à rompre les relations diplomatiques avec le Vatican en 1904, ce qui préparera la voie à une loi de séparation des Églises et de l’État. Mais après l’affaire des fiches – une opération de fichage des opinions politiques et religieuses des officiers français –, Combes est contraint à la démission avant le vote de son projet. C'est celui d'Aristide Briand, plus libéral qu'anticlérical, qui sera adopté par la Chambre. Après la guerre 1914-1918, le système des « deux écoles », publique et privée, est finalement restauré.  

Éclairage média

Par Nicolas Françoisjournaliste spécialisé en histoire )

L’émission « Vive l’histoire », diffusée en 1981 à l’occasion du centenaire des lois Jules Ferry sur l’école, est consacrée aux « hussards noirs de la République », ancien surnom des instituteurs. Dans cette émission, plusieurs anciens professeurs sont interviewés, comme Solange Langlois et Roger Denux. La première affirme son attachement à l’école publique pour sa droiture morale quand le second prône « l’ouverture » que constitue la laïcité. « Il ne faut pas voir dans la laïcité un esprit de combat, explique-t-il. On déforme le sens du mot "laïcité", on en fait un mot offensif. Non, c’est l’école de la tolérance, l’école ou chacun peut s’épanouir. » La passion se dégage des témoignages de ces professeurs qui ont consacré leur carrière à l’école laïque. L’historien Antoine Prost, qui apporte régulièrement son éclairage au cours de l’émission, offre un point de vue d’historien sur les querelles entre les deux camps pour illustrer les témoignages individuels.

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