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La mobilisation des partisans de l’école privée provoque l’échec de la loi Savary

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 13 juil. 1984

Rétrospective du projet de constitution d'un service public de l'enseignement, incluant l'enseignement privé, mené par le ministre de l'Éducation nationale Alain Savary, entre 1981 et 1984. Face à la fronde grandissante des partisans de l'enseignement privé et dans le contexte de « guerre scolaire » mené par l'opposition, le projet sera finalement abandonné en juillet 1984.

Niveaux et disciplines

Ressources pédagogiques utilisant ce média

  • Niveaux: Cycle 4 - Lycée général et technologique - Lycée professionnel

    L'école et la laïcité en France

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
13 juil. 1984
Production :
@ 1984 -  Antenne 2
Page publiée le :
31 oct. 2023
Modifiée le :
28 déc. 2023
Référence :
00000005866

Contexte historique

Par Nicolas Françoisjournaliste spécialisé en histoire )

En mai 1981, le socialiste François Mitterrand est élu président de la République. Dans son programme, une proposition d’ampleur : la réunion des enseignements privé et public au sein d’un « service public unifié et laïque de l’Éducation nationale ». Le ministre de l’Éducation nationale Alain Savary multiplie les concertations sans convaincre les responsables de l’enseignement privé. Le projet se veut équilibré et garantissant la liberté de choix. Mais la proposition de titularisation, donc de fonctionnarisation, des enseignants du privé fait craindre une perte d’autonomie pour les établissements privés. À l’époque, ces derniers accueillent 2 millions d’élèves du premier et du second degré, soit environ 16 % de la population scolarisée. La « guerre scolaire » entre l’Église et l’État, le confessionnel et le laïc, le privé et le public, est ravivée. Pendant l’année 1984, les partisans des deux camps manifestent. Le 24 juin, un million de personnes défilent à Paris pour défendre l’école libre. On y trouve des responsables religieux, mais aussi des membres de l’opposition de droite. Liberté de choix contre défense de l’école publique : c’est la guerre scolaire du début du XXe siècle, à l’époque de l’application des lois de Jules Ferry et d'Aristide Briand, qui semble revenir sur le devant de la scène. En chute libre dans les sondages depuis 1983 et le tournant de la rigueur économique – la politique de relance ayant entraîné une détérioration des finances publiques –, le président met un terme à l’épreuve de force et le projet est retiré.

Éclairage média

Par Nicolas Françoisjournaliste spécialisé en histoire )

Le 12 juillet 1984, le président de la République François Mitterrand annonce le retrait de la loi Savary. Le lendemain, le journal télévisé d’Antenne 2 revient sur deux années de remous provoqués par le projet depuis son annonce en 1982. « Querelle », « controverses » « climat de plus en plus malsain » : ces termes utilisés dans le reportage soulignent les tensions provoquées par le projet de loi du ministre de l’Éducation nationale Alain Savary, souhaitant réunir privé et public au sein d’un « service public unifié et laïque de l’Éducation nationale ». Le sujet revient sur l’origine de ce projet  et donne la parole à différentes opinions. Sont notamment cités le ministre Alain Savary qui tente de défendre sa réforme, l’archevêque de Paris Jean-Marie Lustiger, pourfendeur du projet, le Premier ministre Pierre Mauroy qui, au contraire, clame son soutien. La dernière minute du sujet souligne l’accroissement important de la mobilisation des deux camps : alors que les premières réunions comptent jusqu’à 100 000 participants, les manifestations de 1984 sont qualifiées d’« imposantes » en avril 1984, puis de « monstres » en  juin 1984 (plus d’un million de personnes à Paris). Un effet amplifié par les prises de vue aériennes montrant l’immensité des cortèges. Le reportage ne manque pas de souligner le rôle joué par la droite et le centre qui y voient « un terrain favorable », c’est-à-dire l’opportunité de s’opposer efficacement au gouvernement.

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