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Témoignage d'une survivante du génocide des Arméniens

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 22 avr. 2005 | Date d'évènement : 1915

Ce reportage du journal de 20 heures de France 2, diffusé en 2005, revient sur le génocide des Arméniens, 90 ans après l’événement. Osvana Kaloustian, âgée de 10 ans à l’époque, raconte la déportation et les massacres.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Générique :
Cochard Dorothée (Journaliste)
Date de l'évènement :
1915
Date de diffusion du média :
22 avr. 2005
Production :
@ 2005 -  France 2
Page publiée le :
28 déc. 2023
Modifiée le :
30 janv. 2024
Référence :
00000005879

Contexte historique

Par Raphaëlle BellonResponsable des activités pédagogiques de la Fondation de la Résistance )

À la fin du XIXe siècle, le peuple arménien est réparti entre l’Empire ottoman, la Perse et la Russie. Dans l’Empire ottoman, les Arméniens sont à peu près 2 millions, installés principalement à Constantinople et dans l’est de la Turquie actuelle (en Anatolie orientale). Comme toutes les minorités de l’Empire, les Arméniens sont regroupés dans un millet (une « nation », communauté ayant une appartenance religieuse commune reconnue par le pouvoir) et ont le statut de dhimmi, qui leur accorde une protection de l’État ottoman : chrétiens, ils peuvent pratiquer leur culte ; mais sont soumis à certaines obligations dont le paiement d’un impôt spécifique. Comme les autres minorités religieuses, ils ne peuvent pas être persécutés et ont donc une relative autonomie de gestion interne. En revanche, ils sont discriminés au quotidien. Les deux dernières décennies du XIXe siècle sont une période de bouleversements politiques dans l’Empire ottoman, bouleversements qui vont avoir des conséquences graves pour les Arméniens. 

À la suite de la défaite des Ottomans face à la Russie lors de la guerre de 1877-1878, le sultan Abdülhamid II promet – à la demande du vainqueur lors du congrès de paix de Berlin de 1878 – de mettre en place des réformes destinées à mieux protéger les Arméniens. Mais il ne tient pas parole et, au contraire, la primauté des musulmans sur les non-musulmans se renforce.

Les Arméniens sont désormais perçus comme une cinquième colonne au service de la Russie. Les premiers massacres de masse ont lieu dans les années 1894-1896, faisant plus de 200 000 victimes. En 1908, l’arrivée au pouvoir du mouvement Jeunes-Turcs marque une rupture. Le régime évolue rapidement vers une dictature nationaliste, voire « turquiste ». La situation se dégrade encore une fois pour les minorités.

C’est alors qu’éclate la Première Guerre mondiale : l’Empire ottoman rejoint les rangs des puissances centrales, formées par l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie. Dans le contexte d’un affrontement avec la Russie, les Arméniens sont particulièrement suspects aux yeux des Ottomans. Aussi, dès la fin janvier 1915, les conscrits arméniens ne peuvent plus porter les armes, puis sont exécutés. En avril 1915 ont lieu les premières rafles et assassinats de notables avant que ne commencent les déportations massives. Les massacres se multiplient jusqu’à la fin décembre 1916. Les femmes sont violées ou vendues comme esclaves (ainsi que certains enfants).

Le génocide fait entre 1,2 et 1,5 million de victimes, soit les 2/3 de la population arménienne de l’Empire. Près de 100 000 enfants se retrouvent seuls et sont placés dans des orphelinats par des organisations caritatives. Aujourd’hui, si certains pays reconnaissent le génocide arménien, comme la France (loi de 2001), ce n’est pas le cas de tous, notamment de la Turquie.

Éclairage média

Par Raphaëlle BellonResponsable des activités pédagogiques de la Fondation de la Résistance )

Le reportage est bâti autour du témoignage d’Osvana Kaloustian, survivante du génocide des Arméniens. C’est sur son image au port de Marseille, où elle a débarqué lors de son arrivée en France, que s’ouvre le reportage. 

Le sujet alterne entre son récit et des images d’archives, commentées par la journaliste, qui replacent son propos dans son contexte historique. Alors qu’Osvana Kaloustian rappelle la situation difficile des Arméniens dans l’Empire ottoman, des photographies d’époque (non sourcées ni datées) présentent des scènes de vie, comme pour redonner un visage et une histoire à cette communauté aujourd’hui disparue On y voit ainsi que les Arméniens étaient pour beaucoup agriculteurs ou artisans.

Le reportage rappelle ensuite le tournant qu’a représenté la Première Guerre mondiale pour les Arméniens, sur fond d’images du conflit, permettant d’enchaîner sur le deuxième temps du reportage : l’évocation du génocide. Osvana Kaloustian raconte l’annonce du départ par le prêtre et le trajet en train. Son récit permet de saisir les événements à hauteur d’individu, voire d’enfant : leur caractère terrible, insaisissables. C’est la journaliste qui précise les itinéraires des déplacements forcés (illustrés par une carte) et le déroulé du génocide alors que des photographies des massacres défilent. La musique, volontairement dramatique, évoque le caractère tragique des événements.

Le reportage se clôt sur la parole des descendants et sur une cérémonie du souvenir, qui rappellent l’impératif du travail de mémoire autour du génocide des Arméniens, comme un message à destination du téléspectateur. En France, une loi du 29 janvier 2001 précise que la France reconnaît publiquement le génocide arménien de 1915.

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