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Stalingrad, bataille décisive de la Seconde Guerre mondiale

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 05 mars 1968 | Date d'évènement : 1943

À l’occasion des commémorations du 25ème anniversaire de la bataille, le journal national des Actualités françaises évoque dans son édition du 5 mars 1968 l’importance qu’a représenté la défaite allemande de Stalingrad dans le cours de la Seconde Guerre mondiale.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de l'évènement :
1943
Date de diffusion du média :
05 mars 1968
Copyright :
1968
Année de production :
1968
Page publiée le :
24 janv. 2024
Modifiée le :
30 janv. 2024
Référence :
00000005880

Contexte historique

Par Fabrice GrenardAgrégé et docteur en histoire, chef du département Recherche et pédagogie de la Fondation de la Résistance )

Le 22 juin 1941, deux millions de soldats allemands, 3200 avions et 10 000 chars franchissent la frontière russo-polonaise pour déferler sur les plaines russes. Le déclenchement de l’opération « Barbarossa » brise le pacte de non-agression signé en août 1939 entre le Reich et l’URSS qui n’était pour Hitler qu’une simple manœuvre visant à gagner du temps pour éviter de combattre sur deux fronts, comme ce fut le cas pour l’Allemagne en 1914. L’URSS restait bien aux yeux du chancelier allemand un ennemi à abattre pour permettre au Reich à la fois d’éliminer la menace communiste en Europe et d’étendre le Lebensraum – l’espace vital – vers l’Est.

L’opération Barbarossa bouleverse la donne stratégique du conflit. L’offensive allemande est dans un premier temps un succès. En six mois, la Wehrmacht est aux portes de Moscou. L’hiver stoppe toutefois cette avancée fulgurante, sauvant la capitale soviétique. La Wehrmacht entreprend au cours du printemps et de l’été 1942 une seconde offensive en direction du Caucase et de ses champs pétrolifères. Huit divisions soviétiques sont repoussées jusqu’à la mer d’Azov et le 20 mai, ce qui reste de l’Armée rouge dans la partie nord de la Crimée se retire vers le détroit séparant la mer Noire de la mer d’Azov en perdant 170 000 prisonniers. Le général Paulus et sa VIᵉ armée atteignent début août 1942 Stalingrad.

Mais la bataille de Stalingrad va se transformer en véritable piège pour les Allemands. Pour tenter de conquérir la ville quartier par quartier, la VIᵉ armée s’enlise dans une bataille de rue, dont les caractéristiques sont bien éloignées d’un affrontement entre deux armées régulières et où les atouts de la Wehrmacht depuis 1940 (sa puissance de feu, la mobilité et la rapidité de ses troupes) ne lui sont que peu d’utilité. Dans le même temps, les Soviétiques rassemblent d’importantes troupes à l’est, sur la rive droite de la Volga. À la mi-novembre 1942, l’Armée rouge déclenche une gigantesque contre-offensive. Encerclée, la VIᵉ armée n’a plus d’autre choix que de capituler début février 1943. La bataille de Stalingrad et la perte d’une armée de 100 000 hommes peuvent être considérées comme la première grande défaite du Reich et marquent le début d’une offensive soviétique qui allait mener l’Armée rouge jusqu’à Berlin en février 1945. Son impact est considérable, car elle met fin au mythe de l’invincibilité de l’armée allemande qui s’était développé depuis les victoires remportées par le Reich en 1939-1940.

Éclairage média

Par Fabrice GrenardAgrégé et docteur en histoire, chef du département Recherche et pédagogie de la Fondation de la Résistance )

Les images proposées dans le reportage sont issues de films de propagande provenant des deux camps en présence, allemand et soviétique. Les Actualités allemandes sont mobilisées pour illustrer la première phase victorieuse de l’offensive en URSS, qui se traduit dans un premier temps par une avancée de la Wehrmacht jusqu’aux portes de Moscou entre juin et décembre 1941 puis, entre mai et aout 1942, plus au sud jusqu’à Stalingrad. Les images proposées illustrent la force que semble dégager l’armée allemande, qui utilise la même stratégie de la Blitzkrieg – guerre éclair – que celle qui avait permis de remporter la victoire contre la France en 1940, avec une mobilisation importante de l’aviation et des forces blindées. Les images soviétiques utilisées montrent pour leur part comment le pays a réussi à éviter l’effondrement, grâce à une mobilisation sans précédent de l’arrière en faveur de l’effort de guerre. Elles montrent également comment a été préparée la contre-offensive depuis la rive droite de la Volga et le piège qui s’est totalement refermé sur la VIᵉ armée allemande de Paulus, totalement encerclée.

Les extraits des Actualités soviétiques permettent de voir que les troupes soviétiques étaient beaucoup mieux équipées pour combattre dans le froid et la neige que les troupes allemandes, coupées de toute aide extérieure. Les images de la reddition de Paulus et des longues colonnes de prisonniers allemands soulignent bien l’impact considérable qu’a pu représenter cette victoire remportée par les Soviétiques à Stalingrad. Paulus a l’air complètement hagard. Hitler l’a élevé quelques jours plus tôt au grade le plus élevé, celui de maréchal, sans doute pour le pousser à un suicide et éviter que sa reddition ne puisse alimenter la propagande soviétique. Pour la première fois dans l’histoire militaire allemande, un maréchal était fait prisonnier. L’événement allait bien provoquer un choc considérable, à la fois en Allemagne où la défaite retentissante oblige Goebbels – ministre de la Propagande – à décréter la mobilisation générale et le passage à la guerre totale lors d’un discours au Palais des Sports de Berlin le 18 février 1943, mais aussi dans les pays occupés par le Reich, où la possibilité d’une victoire alliée et donc d’une libération prochaine se précisent.

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