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Grenade au drugstore de Saint-Germain-des-Prés

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 15 sept. 1974 | Date d'évènement : 1974

En France, à Paris, un attentat à la grenade est commis au drugstore de Saint-Germain-des-Prés. Le journal télévisé de la 2e chaîne envoie son équipe sur place juste après l’attentat. Les journalistes filment les lieux et interviewent différentes personnes (témoin rescapé, pompier, ambulanciers, policiers).

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de l'évènement :
1974
Date de diffusion du média :
15 sept. 1974
Production :
@ 1974 -  Office national de radiodiffusion télévision française
Page publiée le :
01 mars 2024
Modifiée le :
06 mars 2024
Référence :
00000005964

Contexte historique

Par Isabelle Garcin-MarrouProfesseure des universités en Sciences de l'information et de la communication, Sciences Po Lyon, ELICO )

L’attentat dit du Drugstore Saint-Germain est un attentat à la grenade défensive survenu en fin d’après-midi le 15 septembre 1974, dans la galerie commerciale du Drugstore Publicis située boulevard Saint-Germain à Paris (Ve arrondissement).

Le 15 septembre est un dimanche ensoleillé de veille de rentrée scolaire ; de nombreuses personnes se trouvent dans le drugstore et sur les trottoirs. La grenade est lancée depuis l’étage en mezzanine sur le café-restaurant situé juste dessous. L’explosion tue 2 personnes et en blesse 34, dont plusieurs grièvement.

L’attentat n’est revendiqué que cinq ans plus tard, en 1979, par un militant du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), du nom de Ilich Ramirez Sanchez, plus connu sous le nom de Carlos. La procédure judiciaire, très longue et comprenant plusieurs rebondissements – clôture de l’enquête en 1983, réouverture pour charges nouvelles en 1996, plusieurs procès dont le dernier, devant la cour d’assises d’appel – condamnera Carlos à la prison à vie à perpétuité le 21 septembre 2021.

Condamné à trois reprises à la peine de réclusion criminelle à perpétuité pour ces faits, dont il est reconnu coupable en 2017, 2018 et 2021, Carlos a toujours nié être l’auteur des faits (l’homme décrit comme étant celui qui a lancé la grenade n’a pas été arrêté sur le moment).

L’attentat s’inscrit dans une série mettant en cause le FPLP : le vol de grenades dans une base américaine en Allemagne, en 1972, puis l’arrestation à Orly, en juillet 1974, d’un homme porteur de ces grenades et appartenant à un mouvement lié au FPLP (l’Armée rouge japonaise). Cette arrestation entraîne une prise d’otages de l’ambassade de France aux Pays-Bas, menée par trois membres de l’Armée rouge japonaise et du FPLP, et destinée à faire libérer l’homme arrêté à Orly. Les autorités françaises refusent de céder et n’accèderont aux revendications des preneurs d’otages qu’après l’attentat du Drugstore.

Contexte historique

Par Isabelle Garcin-MarrouProfesseure des universités en Sciences de l'information et de la communication, Sciences Po Lyon, ELICO )

Les images de l’attentat au Drugstore Publicis, diffusée sur la 2e chaîne ce 15 septembre 1974, sont assez inédites du point de vue de ce qu’elles choisissent de montrer et de faire entendre.

Les journalistes sont sur le lieu même de l’explosion due à une grenade qui a été lancée dans l’établissement ; ils filment la terrasse du café et le sang au sol, mais ne montrent pas de victimes gravement atteintes. Cependant, les images montrent des ambulances, des brancards et des soignants. Le journaliste interroge directement un homme rescapé, dont le blouson est tâché de sang à l’épaule. Ce témoin anonyme est celui qui donne les premiers détails factuels avant d’être relayé, dans le cours du sujet, par l’interview d’un pompier (dont le nom n’est pas cité) et qui explique la connaissance qu’il a du nombre a priori de victimes de l’attentat (« une quinzaine de victimes dont une dizaine grièvement »). 

Il y a donc une très grande proximité des journalistes avec la scène de l’attentat. Ce que montrent aussi les images, c’est la foule qui se presse, les policiers qui déambulent, sans cordon de sécurité, sans restriction. La France et ses médias audiovisuels en sont au début de la médiatisation des attentats et il n’y a pas encore de procédure de préservation (des lieux touchés, des victimes et de leur anonymat, voire des secouristes). Les téléspectateurs et téléspectatrices, adultes et enfants, sont donc confrontés sans avertissement à une façon de montrer les conséquences d’un attentat (le sang, la foule, les embouteillages sur le boulevard) et si ce sont bien des « images [qui] parlent » - comme le disait le ministre de l'information Alain Peyrefitte -, elles le font frontalement, avec toute l’inquiétude que cela peut amener.

 

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