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Attentat rue de Rennes à Paris

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 17 sept. 1986 | Date d'évènement : 1986

Le 17 septembre 1986, à Paris, un attentat à la grenade est commis devant le magasin Tati de la rue de Rennes. Le journal télévisé d’Antenne 2 envoie son équipe sur place juste après l’attentat. Les journalistes filment les lieux et interviewent différentes personnes (témoins rescapés, pompiers, ambulanciers, policiers).

Niveaux et disciplines

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de l'évènement :
1986
Date de diffusion du média :
17 sept. 1986
Production :
@ 1986 -  Antenne 2  |  Télévision Française 1
Page publiée le :
01 mars 2024
Modifiée le :
13 mars 2024
Référence :
00000005965

Contexte historique

Par Isabelle Garcin-MarrouProfesseure des universités en Sciences de l'information et de la communication, Sciences Po Lyon, ELICO )

L’attentat de la rue de Rennes est un attentat à la bombe survenu le 17 septembre 1986 en fin d’après-midi, devant le magasin Tati situé rue de Rennes à Paris (VIe arrondissement).

Ce mercredi, la foule se pressait dans les magasins Fnac et Tati. L’explosion de la bombe, placée dans une poubelle de rue sur le trottoir à l’angle des magasins, tue 7 personnes et en blesse 55. 

L’attentat est revendiqué par le Comité de solidarité avec les prisonniers politiques arabes et du Proche-Orient. Ce, groupe, créé par le Hezbollah,  frappe en revendiquant la libération d’un homme, Georges Ibrahim Abdallah, emprisonné en France pour avoir été à l’origine d’une autre organisation ayant commis des violences, la Fraction armée révolutionnaire libanaise (FARL).

Le Hezbollah libanais, un groupe islamiste chiite, a commis un premier attentat en décembre 1985, dans des grands magasins du quartier de l’Opéra, faisant des dizaines de blessés, puis 12 autres attentats avant celui de la rue de Rennes, qui sera le dernier. 

L’homme responsable de la campagne d’actes terroristes menée sur le sol français en 1985 et 1986 s’appelle Fouad Ali Salah. Il est arrêté en mars 1987 et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une peine de sûreté de dix-huit ans, le 14 avril 1992.

Éclairage média

Par Isabelle Garcin-MarrouProfesseure des universités en Sciences de l'information et de la communication, Sciences Po Lyon, ELICO )

Le flash spécial d’Antenne 2 commence par le lancement, en plateau, d’un journaliste qui annonce l’attentat de la rue de Rennes.

Puis le reportage propose une vue générale de la scène prise d’un hélicoptère avant de revenir au sol avec des caméras très proches du lieu même de l’explosion. Les policiers, les pompiers, les personnels soignants sont filmés de près et l’on distingue très nettement les débris de l’explosion, les draps des brancards jetés au sol avec des soignants qui courent. Puis la caméra suit, là encore de très près, l’évacuation d’une personne blessée, que l’on aperçoit presque nue sur le brancard, puis une autre civière où l’on distingue un corps sous une couverture de survie. La caméra bouge beaucoup, opère des changements d’angles assez brusques, pour tenter de saisir les détails. La confusion de la scène est explicite, mais les images sont accompagnées d’une musique de fond, qui fait penser aux musiques accompagnant les images d’obsèques. 

Puis le flash spécial montre un retour plateau manifestement non anticipé par le journaliste qui répond en même temps à un téléphone interne. Le commentaire est dit par un autre journaliste présent en plateau, sur lequel la caméra revient ensuite. Le présentateur annonce que le Premier ministre, Jacques Chirac, réunit le Conseil de sécurité intérieure. À nouveau des images très rapprochées montrent les dégâts, une victime, les pompiers, les soignants, les policiers, des badauds agglutinés près de la scène….

Il y a donc en 1986 une très grande proximité des journalistes avec la scène de l’attentat. Il n’y a pas de procédure de préservation (des lieux touchés, des victimes et de leur anonymat, voire des secouristes). Les téléspectateurs et les téléspectatrices sont donc confrontés sans avertissement (y compris de la part du présentateur en plateau) à une façon de montrer les conséquences d’un attentat avec des images très explicites, qui montrent frontalement les conséquences d’une violence terroriste. 

Il faut indiquer que le JT de 20 heures d’Antenne 2 montrera des images encore plus dures, filmées par une chaîne de télévision coréenne. Dans ce sujet, le son fait entendre les cris des victimes.

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