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Allocution de Jacques Chirac après l'assassinat du préfet Érignac

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 07 févr. 1998 | Date d'évènement : 1998

Le 6 février 1998, à Ajaccio (région Corse), le préfet Claude Érignac est assassiné. Le JT de France 2 consacre une partie de son édition du lendemain soir à l’événement. Un reportage devant le perron du palais de l’Élysée permet d’entendre la déclaration officielle du président de la République, Jacques Chirac, qui condamne l’attentat.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de l'évènement :
1998
Date de diffusion du média :
07 févr. 1998
Production :
@ 1998 -  France 2
Page publiée le :
01 mars 2024
Modifiée le :
15 mars 2024
Référence :
00000005968

Contexte historique

Par Isabelle Garcin-MarrouProfesseure des universités en Sciences de l'information et de la communication, Sciences Po Lyon, ELICO )

L’assassinat du préfet de la région Corse, Claude Érignac, a lieu au soir du 6 février 1998, à Ajaccio. Le préfet se rendait à pied, avec son épouse Dominique, à un concert. Il avait l’habitude de se déplacer sans escorte, que ce soit pour des occasions officielles ou privées. Il est tué de trois balles dans la tête. L’arme qui a servi sera identifiée comme ayant été volée dans une gendarmerie de Corse, lors d’un attentat en septembre 1997. 

L’assassinat peut entrer dans la catégorie d’actes terroristes car, s’il n’est pas destiné à semer la terreur directement auprès des populations, il prend pour cible un représentant de l’État et oppose une violence extrême à un préfet qui souhaitait faire avancer le processus institutionnel en s’opposant au terrorisme, ici indépendantiste ou nationaliste corse. Par ailleurs, l’assassinat du préfet ébranle profondément la société civile, notamment corse, qui exprime très clairement son refus d’une violence devenue presque endémique dans l’Île.

L’acte est d’abord attribué à de jeunes Marocains, arrêtés une heure après les faits. Ces jeunes gens sont relâchés et c’est un groupe de 6 militants nationalistes corses qui est ensuite recherché, puis arrêté, en mai 1999. L’un des hommes arrêtés désigne celui qui serait le tueur du préfet, Yvan Colonna, qui disparaît dans le maquis pendant quatre ans avant d’être à son tour arrêté en juillet 2003.

Au terme de plusieurs procédures, Yvan Colonna est définitivement condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en décembre 2016 (à l’issue d’une requête devant la Cour européenne des droits de l’homme, CEDH). Yvan Colonna réclame pendant des années son transfèrement dans une prison corse. Il meurt le 21 mars 2021 après avoir été violemment agressé par un codétenu de la prison d’Arles (Bouches-du-Rhône). Sa mort provoque d’importantes manifestations en Corse.

Éclairage média

Par Isabelle Garcin-MarrouProfesseure des universités en Sciences de l'information et de la communication, Sciences Po Lyon, ELICO )

Dans son récit de l’assassinat du préfet Claude Érignac, le JT de France 2 présente une troisième séquence importante pour le récit global : la captation en images et en sons d’une déclaration officielle du président de la République, Jacques Chirac, sur le perron de l’Élysée. 

Il faut noter que le JT, qui consacre en tout quinze minutes à l’événement, montre aussi (en plusieurs séquences) les déplacements en Corse du ministre de l’Intérieur, Jean-Pierre Chevènement, et du Premier ministre, Lionel Jospin, puis donne à entendre les déclarations d’élus corses. 

La séquence avec le président de la République permet au média de convoquer, dans le récit, la plus haute figure de l’État, qui commence son allocution en exprimant son émotion et ses condoléances à la femme et aux enfants du préfet assassiné, puis poursuit en garantissant sa « détermination » pour que « l’autorité de l’État soit respectée ».

Le média montre donc le visage grave de Jacques Chirac, qui exprime une double position : en exprimant son émotion, le président de la République est à l’unisson du peuple ; en disant sa détermination, il se porte garant de la continuité du contrat social face à la violence. Dans le récit médiatique, cette séquence permet de monter aussi que les auteurs de la violence ont en face d’eux un État solide, garant de l’ordre public et de la sécurité du peuple.

 

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