Rencontre avec les nièces d'Arthur Rimbaud

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 25 nov. 1954

En 1954, dans l'émission Lectures pour tous, deux nièces d'Arthur Rimbaud, mesdames Tessier et Lecourt, racontent leurs souvenirs d'enfance. Elles évoquent la méchanceté de leur grand-mère, Vitalie Rimbaud, et celle de leur tante Isabelle. Elles avouent peu connaître l'œuvre de leur oncle.

Niveaux et disciplines

Ressources pédagogiques utilisant ce média

  • Niveaux: Cycle 3 - Cycle 4 - Lycée général et technologique - Lycée professionnel

    Rimbaud et sa famille

  • Niveaux: Cycle 3 - Cycle 4 - Lycée général et technologique - Lycée professionnel

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Lectures pour tous
Date de diffusion du média :
25 nov. 1954
Production :
Radiodiffusion Télévision Française
Page publiée le :
12 mars 2024
Modifiée le :
26 mars 2024
Référence :
00000005991

Contexte historique

Par Jean-Clément Martin BorellaJournaliste histoire et culture )

Émilie Teyssier et Nelly Lecourt sont, en 1954, les descendantes les plus proches d’Arthur Rimbaud. Elles sont en effet ses nièces, filles de Frédéric Rimbaud, frère aîné du poète (1853-1911). Si, enfants, les deux garçons partageaient bien des jeux et des confidences, ils n’entretiendront plus de relations une fois adultes. Arthur écrira même à sa mère, en 1884, depuis Aden, que son frère est « un parfait idiot ». Un avis que Vitalie Rimbaud partage tout à fait. Elle mène la vie dure à ce fils qu’elle considère comme un raté parce qu’il occupe un poste de charretier et parce qu'il a épousé une fille de cabaretier, autrement dit sans le sou. Par sa mère, mais aussi par sa sœur et son beau-frère, Frédéric est mis au ban de la famille : déshérité, découpé sur les photos, non invité aux obsèques d’Arthur… Détestant ce fils qu’elle juge simplet, Vitalie ira jusqu’à ignorer l’existence de ses deux petites-filles, Émilie et Nelly, avec qui elle ne voudra jamais échanger la moindre parole. Les deux sœurs seront tenues longtemps dans l’ignorance du génie de leur oncle, affirmant que jamais leur père, leur tante (Isabelle, sœur des frères Rimbaud) ou bien Paterne Berrichon (poète et mari d’Isabelle) ne leur en ont parlé. Et c’est par l’intermédiaire d'Ernest Delahaye, ami et premier biographe de Rimbaud, qu’elles apprendront leur glorieux lignage.

Éclairage média

Par Jean-Clément Martin BorellaJournaliste histoire et culture )

Première émission littéraire de l’histoire de la télévision française, Lectures pour tous part, le 25 novembre 1954, dans les Ardennes, sur les traces d’Arthur Rimbaud. Une partie du programme est notamment consacrée à la rencontre des deux nièces du poète, Émilie Teissier et Nelly Lecourt, filles de Frédéric Rimbaud, frère d’Arthur. Dans la cuisine de la maison où vit alors Émilie Teissier, dans le hameau ardennais du Mont-Dieu, trois hommes, dont les journalistes littéraires Pierre Desgraupes et Pierre Dumayet, interrogent les deux sœurs sur leurs souvenirs.

Autour de tasses à café, qui confèrent à l’entretien une ambiance de confessions amicales, seule Émilie Tessier prend la parole, expliquant aux trois hommes surpris comment elle et sa sœur ont passé les trente premières années de leur vie sans savoir que leur oncle était un grand poète. Filmée presque continuellement, cette dame énergique de plus de 70 ans ne cache pas, avec un parler franc et rural, l’hostilité qu’elle inspirait à sa grand-mère, Vitalie Rimbaud. Avec humour, Émilie raconte son désir de quitter au plus vite le cercle familial en épousant le premier homme venu, « qu’il soit bossu ou bancal ». Par son témoignage, nous comprenons mieux l’austère carcan dans lequel le rebelle Arthur Rimbaud a passé ses années adolescentes, qui l’ont poussé, adulte, à fuir vers de lointains pays.

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