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La chute de Mossadegh en Iran en 1953

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 03 sept. 1953 | Date d'évènement : 1953

Ce reportage des Actualités françaises de septembre 1953 revient sur le renversement, en août 1953, du gouvernement de Mohammed Mossadegh. Ce dernier s'était emparé des pleins pouvoirs en Iran au détriment du souverain, le chah.  Les royalistes, appuyés par l'armée, reprennent le pouvoir en quelques jours.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de l'évènement :
1953
Date de diffusion du média :
03 sept. 1953
Copyright :
1953
Année de production :
1953
Page publiée le :
14 mars 2024
Modifiée le :
29 mars 2024
Référence :
00000005998

Contexte historique

Par Nicolas LepoutreProfesseur agrégé d'histoire au lycée Guy de Maupassant de Colombes )

La chute de Mossadegh en 1953 marque un tournant dans l’histoire contemporaine de l’Iran. Chah (c’est-à-dire roi) depuis 1941, Mohammad Reza Pahlavi ne gouverne pas concrètement le pays jusqu’à cette date.

En 1951 éclate une crise autour des ressources pétrolières du pays. Comme dans la plupart des pays de la région, c’est une compagnie étrangère qui exploite les hydrocarbures d’Iran et en tire l’essentiel des bénéfices : l’Anglo-Iranian Oil Company (AIOC). Confrontée à une baisse des redevances, le Parlement iranien décide de nationaliser l’AIOC en avril 1951 : Mohammad Mossadegh, un vétéran de la scène politique iranienne et l’un des principaux promoteurs de la mesure, est nommé Premier ministre dans la foulée. Les Britanniques s’opposent farouchement à cette mesure et mobilisent différentes instances internationales (comme la Cour internationale de Justice de La Haye ou le Conseil de sécurité de l’ONU). Les différentes négociations et médiations n’aboutissent pas tandis que les tensions croissent en parallèle entre Mossadegh et le chah. Bénéficiant d’un fort soutien populaire, Mossadegh obtient le ministère de la Guerre, purge l’armée et se voit accorder les pleins pouvoirs de la part du Parlement. En 1953, il fait dissoudre le Parlement tandis que le chah décide de s’exiler.

Mossadegh s’est toutefois aliéné par ses coups de force le principal allié de l’Iran : les États-Unis. Ces derniers craignent en effet que les communistes ne finissent par s’imposer dans le pays : ils décident donc de soutenir un coup d’État pour renverser Mossadegh. À l’intérieur même du pays, les partisans du chah, mais aussi une partie des religieux et certains partis politiques le considèrent également comme un danger. Mossadegh est renversé le 19 août 1953 et le chah revient en Iran quelques jours plus tard.

Éclairage média

Par Nicolas LepoutreProfesseur agrégé d'histoire au lycée Guy de Maupassant de Colombes )

Très court, cet extrait des « Actualités françaises » relate les soubresauts de la vie politique iranienne en 1953 et insiste sur le retournement « très [brutal] » de la situation en l’espace de quelques jours.

Des images du « triomphe éphémère » de Mossadegh sont d’abord diffusées : le nouvel homme fort d’Iran fait renverser une statue du père du chah. Les termes employés construisent une opposition entre les personnalités du Premier ministre et du chah : le premier est qualifié de « vieux renard » tandis que le second est un « jeune souverain » (sous-entendu inexpérimenté, alors qu’il est à la tête du pays depuis déjà plus de dix ans). Ils laissent également suggérer que Mossadegh tente d’instaurer un pouvoir autoritaire : il s’est ainsi rendu « maître de Téhéran » alors que le chah est en « exil ».

La suite du reportage est consacrée à la reprise de la capitale par les « royalistes appuyés par l’armée » et entend afficher la symbiose entre ces deux groupes. On peut en effet observer des foules d’hommes enthousiastes, qui portent par exemple un grand portrait de Mohammad Reza Pahlavi ou qui défilent sur un char d’assaut. Il convient de souligner que les acteurs mentionnés sont strictement iraniens, le rôle des puissances étrangères dans le renversement de Mossadegh n’est pas abordé.

Enfin, la violence du processus n’est pas évacuée puisque des images d’un partisan de Mossadegh frappé à terre par un royaliste sont intégrées au reportage et que le journaliste conclut en s’interrogeant sur l’attitude du gouvernement iranien après ces « heures dramatiques ».

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