Glières, l'esprit de résistance. 3/4 : Un combat, un idéal

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 10 mai 2007 | Date d'évènement : 1944

En 2007, à l’occasion des commémorations du 8 Mai et de la fin de la Seconde Guerre mondiale, France 3 Grenoble consacre une série sur l’histoire du maquis des Glières, en Haute-Savoie. Le troisième épisode, intitulé « Un combat, un idéal », évoque la création du maquis des Glières fin janvier 1944 et les conditions d’existence des maquisards sur le plateau.

Niveaux et disciplines

Ressources pédagogiques utilisant ce média

  • Niveaux: Cycle 4 - Lycée général et technologique - Lycée professionnel

    Libération de la France : aspects militaires

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Glières, l'esprit de résistance
Générique :
Morel Patrice (Journaliste)
Date de l'évènement :
1944
Date de diffusion du média :
10 mai 2007
Production :
@ 2007 -  France 3
Page publiée le :
07 mai 2024
Modifiée le :
02 août 2024
Référence :
00000006017

Contexte historique

Par Fabrice GrenardAgrégé et docteur en histoire, chef du département Recherche et pédagogie de la Fondation de la Résistance )

Début 1944, la perspective d’un débarquement allié se rapproche. Les Britanniques, qui décident d’intensifier les parachutages d’armes, choisissent le plateau des Glières comme terrain privilégié. Le site s’avère propice du fait de son accès difficile, de la présence de chalets pour accueillir les maquisards et de repères (lac Léman, lac d’Annecy) visibles pour orienter les pilotes. 

L’Armée secrète (AS) – mouvement de Résistance fondé en septembre 1942 – décide de constituer une équipe permanente sur le plateau, sous la direction du lieutenant Tom Morel. À la suite de la déclaration, en Haute-Savoie, fin janvier 1944, de l’état de siège par les autorités de Vichy, le rassemblement des Glières répond à un second objectif : il devient une base de repli alors que des forces considérables sont mobilisées à Annecy.

De l’arrivée des premiers groupes à l’aube du 31 janvier jusqu’à la dispersion décidée le 26 mars alors que les Allemands mènent leurs premières opérations en direction du plateau, le maquis des Glières connaît cinquante-cinq jours d’existence. Les groupes de l’Armée secrète sont rejoints en février par deux unités de Francs-tireurs et Partisans (FTP) et 56 Espagnols. Avec l’arrivée, en mars, des groupes des secteurs de Bonneville et de la vallée du Giffre, le total des combattants atteint 465 hommes. Les Glières constituent à cette date la plus forte concentration de maquisards en France.

Tom Morel consolide les défenses après le premier parachutage du 13 février. Il s’efforce de faire du maquis un véritable bataillon militaire, avec ses rituels (lever des couleurs, prises d’armes). Des filières de ravitaillement sont mises en place depuis les vallées. La vie des maquisards est difficile du fait des conditions hivernales et de la neige.

L’existence du maquis des Glières n’échappe pas aux autorités de Vichy. L’intendant de police Lelong, qui dirige les forces de l’ordre à Annecy, fait encercler le plateau. Le 12 février, une fusillade éclate entre gardes mobiles et maquisards. Après une entrevue entre Tom Morel et le commandant des Groupes mobiles de réserve (GMR), les forces de l’ordre maintiennent l’encerclement tout en laissant des sentiers libres pour le ravitaillement. L’entrée en scène de la Milice, organisation paramilitaire développée par Vichy pour lutter contre ses ennemis, change la donne. L’étau se resserre, mais les maquisards repoussent les tentatives miliciennes. Face à l’impuissance de Vichy pour démanteler le maquis, les Allemands décident d’intervenir directement et mobilisent leurs troupes à partir de la mi-mars.

 

Éclairage média

Par Fabrice GrenardAgrégé et docteur en histoire, chef du département Recherche et pédagogie de la Fondation de la Résistance )

En mars 2007, Nicolas Sarkozy, candidat à l’élection présidentielle, effectue une visite sur le plateau des Glières, à quelques semaines seulement du premier tour. Il donne ainsi une résonance importante aux commémorations qui se déroulent chaque année sur le site en hommage aux maquisards des Glières.

France 3 Grenoble décide à cette occasion de revenir sur l’histoire de ce maquis au travers d'une série en quatre épisodes. Le troisième volet, intitulé « Un combat, un idéal », évoque les conditions d’existence des maquisards sur le plateau des Glières de sa création fin janvier 1944 jusqu’à la mi-mars, lorsque commence à se préciser une attaque allemande. 

Les témoignages des rescapés, entrecoupés d’images du plateau enneigé, illustrent les difficiles conditions d’existence au cœur de l’hiver sur un plateau situé à près de 1 500 mètres d’altitude. Mais cela n’empêche pas les maquisards d’être optimistes, notamment grâce à la réception des parachutages d’armes qui gonflent leur moral, comme en témoigne Alphonse Métral, qui exerçait la fonction de secrétaire du lieutenant Tom Morel sur le plateau. Les extraits de son témoignage révèlent toutefois quelques inexactitudes historiques. En désignant l’amiral Darlan, l’ancien chef du gouvernement tué à Alger en décembre 1942, comme responsable de la répression, Alphonse Métral fait une confusion puisqu’il s’agissait en fait  de Joseph Darnand, le chef de la Milice, nommé par Pétain secrétaire d’État au maintien de l’ordre début janvier 1944. Et le nombre de 12 000 hommes encerclant le plateau, dont 9 000 à 10 000 Allemands, est exagéré par rapport à la réalité. La 157e division alpine du général Pflaum qui s’installe à Thônes à partir de la mi-mars se limite en fait à moins de 2000 hommes. Alphonse Métral reste influencé dans son témoignage par le récit des événements diffusés sur les ondes de la BBC par Maurice Schumann, le porte-parole de la France libre, qui, pour mieux exalter le courage des maquisards, surestime le nombre de soldats allemands engagés contre le plateau.

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