Glières, l'esprit de résistance. 2/4 : une poignée d'insoumis

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 09 mai 2007 | Date d'évènement : 1944

En 2007, à l’occasion des commémorations du 8 Mai et de la fin de la Seconde Guerre mondiale, France 3 Grenoble consacre une série sur l’histoire du maquis des Glières, en Haute-Savoie. Le deuxième épisode, intitulé « Une poignée d’insoumis », évoque la montée en puissance de la Résistance dans le département et les principales actions menées au début de 1944.

Niveaux et disciplines

Ressources pédagogiques utilisant ce média

  • Niveaux: Cycle 4 - Lycée général et technologique - Lycée professionnel

    Libération de la France : aspects militaires

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Glières, l'esprit de résistance
Générique :
Morel Patrice (Journaliste)
Date de l'évènement :
1944
Date de diffusion du média :
09 mai 2007
Production :
@ 2007 -  France 3
Page publiée le :
07 mai 2024
Modifiée le :
02 août 2024
Référence :
00000006018

Contexte historique

Par Fabrice GrenardAgrégé et docteur en histoire, chef du département Recherche et pédagogie de la Fondation de la Résistance )

Le département de la Haute-Savoie, qui se trouve en zone non occupée jusqu’en novembre 1942, voit se développer dès 1940 et 1941 différentes formes de résistance. Des petits groupes se constituent autour de personnalités locales qui se greffent ensuite à des organisations développées au niveau national, qu’il s’agisse de réseaux (dont l’activité est essentiellement tournée vers le renseignement) ou de mouvements (dont les objectifs sont plus politiques). L’une des personnalités locales qui incarne le mieux cette résistance est François de Menthon, professeur de droit et d’économie politique, figure du catholicisme progressiste et social dans l’entre-deux-guerres. Il fonde à Annecy le mouvement Liberté à la fin de 1940. 

Dans le contexte de l’occupation italienne (entre novembre 1942 et août 1943), puis de l’occupation allemande (à partir de septembre 1943), la résistance connaît un développement important dans ce territoire montagneux qui s’avère favorable à la création des maquis permettant d’accueillir les réfractaires au Service du travail obligatoire (STO). La proximité de la Suisse favorise par ailleurs le développement de filières de sauvetage pour les Juifs persécutés, à l’initiative notamment de l’abbé Camille Folliet, aumônier de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) à Annecy. La présence de services diplomatiques britanniques et américains à Genève et Berne entraîne aussi, depuis la Haute-Savoie, la constitution de réseaux collectant des renseignements à destination des Alliés.

Au début de 1944, la Résistance haut-savoyarde se montre de plus en plus entreprenante, comme le montre la progression importante du nombre d’actions. La plus spectaculaire est menée contre des policiers mobilisés par le régime de Vichy afin d’intensifier la traque contre les maquisards. Le 10 janvier 1944, huit policiers des Renseignements généraux (2 commissaires et 6 inspecteurs) sont enlevés par un commando FTP (Francs-tireurs et Partisans) à Bonneville. Quelques jours plus tard, le 14 janvier, dix autres policiers sont à nouveau enlevés à La Roche-sur-Foron. Le projet des FTP d’échanger leurs prisonniers avec des résistants internés échoue car Vichy refuse de négocier avec des « terroristes ». Comme les policiers deviennent des otages trop gênants compte-tenu de ce qu’ils ont appris sur le maquis durant leur captivité, il est décidé de les exécuter. Leurs corps sont ensuite enfouis dans des fosses. La disparition de ces policiers constitue l’un des éléments amenant le régime de Vichy à décréter la loi martiale et à mettre le département en état de siège à la fin du mois de janvier 1944.  

Éclairage média

Par Fabrice GrenardAgrégé et docteur en histoire, chef du département Recherche et pédagogie de la Fondation de la Résistance )

En mars 2007, Nicolas Sarkozy, candidat à l’élection présidentielle, effectue une visite sur le plateau des Glières, à quelques semaines du premier tour. Il donne ainsi une résonance importante aux commémorations qui se déroulent chaque année sur le site en hommage aux maquisards des Glières.

À cette occasion, France 3 Grenoble décide de revenir sur l’histoire de ce maquis au travers d'une série en quatre épisodes. Le second volet, intitulé « Une poignée d’insoumis », évoque les actions menées par les résistants dans le département au début de l'année 1944. Il permet donc de replacer la constitution du maquis des Glières à la fin du mois de janvier 1944 dans le contexte plus large de la Résistance haut-savoyarde.

Pour illustrer le propos, le réalisateur s’appuie sur une série d’entretiens menés avec d’anciens résistants et d’anciennes résistantes en 2004, à l’occasion du 60e anniversaire des événements de l’année 1944. Les témoignages sélectionnés illustrent la grande diversité des actions menées. Celui de Jean Bosse, ancien résistant à Annecy, évoque l’importance de la lutte armée à travers l’intensification des sabotages de voies ferrées. Constant Paisant, ancien combattant FTP et rescapé des Glières, explique le rôle des corps francs, chargés des opérations contre les collaborateurs et les Miliciens. Il revient sur l’opération spectaculaire qui a permis d’enlever à Bonneville et à La Roche-sur-Foron une vingtaine de policiers, surnommés les « canadiennes » en raison des manteaux qu’ils portaient. Le témoignage de Jeanne Brousse, employée à la préfecture d’Annecy qui profitait de ses fonctions pour fabriquer de faux papiers, illustre de son côté davantage la résistance civile et la mobilisation d’une partie de la société pour venir en aide aux résistants, réfractaires, juifs persécutés, prisonniers de guerre évadés. Jean Bosse rappelle toutefois que, au début de 1944, alors que le débarquement allié n’a pas encore eu lieu, la résistance active reste le fait d’une petite minorité (« On n’était pas nombreux. »).     

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