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La vente aux enchères du revolver de Verlaine

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 26 nov. 2016 | Date d'évènement : 1873

Le 10 juillet 1873, à Bruxelles, Paul Verlaine tire deux coups de feu sur Arthur Rimbaud, son amant. Un siècle et demi plus tard, en 2016, le revolver le plus célèbre de la littérature française est vendu aux enchères, chez Christie’s à Paris.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Générique :
Verdeau Pascal (Journaliste)
Date de l'évènement :
1873
Date de diffusion du média :
26 nov. 2016
Production :
@ 2016 -  France Télévisions
Page publiée le :
07 mai 2024
Modifiée le :
21 juin 2024
Référence :
00000006027

Contexte historique

Par Jean-Clément Martin BorellaJournaliste histoire et culture )

Ils avaient fui Paris ensemble, le 7 juillet 1872, afin de vivre leur amour loin des regards désapprobateurs des cercles littéraires et de la famille de Verlaine. Pendant un an, à Bruxelles, puis à Londres, Arthur Rimbaud et Paul Verlaine vivront de poésie, d’alcool, mais aussi de disputes. Jusqu’au ras-le-bol. Un an après leur départ, Verlaine décide de retrouver sa vie d’avant, celle d’homme marié et de père de famille. Il quitte Londres et Rimbaud pour revenir à Bruxelles, d’où il supplie son épouse, Mathilde Mauté, de lui pardonner sa conduite. Il menace de se suicider et, le 10 juillet 1873 au matin, il achète un revolver à l’armurerie Montigny. Ce même jour, Rimbaud est lui aussi à Bruxelles, Verlaine a accepté de le revoir. Et alors qu’ils sont dans leur chambre, à l’hôtel À la ville de Courtrai, une nouvelle dispute éclate. Cette fois, c’est Rimbaud qui veut partir. Ivre et désespéré, Verlaine tire deux balles avec son arme : l’une blesse Rimbaud au poignet, l’autre se loge dans le plancher. L’affaire aurait pu s’arrêter là, mais après avoir été soigné, le jeune auteur du Bateau ivre entend toujours prendre le train du départ. Il est alors suivi par Verlaine qui, selon le témoignage de Rimbaud, aurait mis la main dans sa poche, comme s’il envisageait de se servir à nouveau de son arme. Au commissariat, Rimbaud n’accable pas son amant et décide de retirer sa plainte. Je suis persuadé qu’il n’y avait point de préméditation criminelle, écrit-il au juge instruisant l’affaire. Mais l’homosexualité de Verlaine, constatée par un examen médical, et son attitude envers sa femme et son fils, jugée indigne, entraîneront la condamnation de ce dernier à deux ans de réclusion à la prison de Mons.   

Éclairage média

Par Jean-Clément Martin BorellaJournaliste histoire et culture )

Le 30 novembre 2016, le journal télévisé Soir 3 consacre la fin de son édition à la vente aux enchères de l’arme la plus célèbre de l’histoire littéraire française : le revolver avec lequel, le 10 juillet 1873, Paul Verlaine a tiré sur Arthur Rimbaud. 

Le reportage est construit comme une intrigue, des figurants empruntant même les traits des deux poètes, silhouettes muettes, mais nécessaires à la narration. Le tournage se déroule à Bruxelles et pose notamment sa caméra devant la façade de l’hôtel où l’événement s’est produit. Marc Danval, journaliste, comédien et correspondant belge de l’association des amis de Rimbaud, assure un récit passionné de l’événement. 

Une succession d’images rythme le reportage, mais le cœur du sujet, à savoir le revolver de Verlaine, n’arrive que pour le conclure. Ce six-coups Lefaucheux à crosse de bois de calibre 7 millimètres a été acheté par Verlaine le matin même de l’incident. Estimé entre 50 000 et 70 000 euros, il est aujourd’hui mis en vente aux enchères par la maison Christie’s. L’arme sera finalement adjugée à un acheteur anonyme pour la somme 360 000 euros, soit un total de 434 500 euros une fois les frais de vente inclus.

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