Vidéo
Proposé par Institut national de l’audiovisuel
Date de diffusion : 22 avr. 2002 | Date d'évènement : 21 avr. 2002
Les militants socialistes apprennent l'élimination de Lionel Jospin au premier tour de l'élection présidentielle le 21 avril 2002. Lionel Jospin s'adresse ensuite à eux pour annoncer son retrait de la vie politique.
Niveaux et disciplines
Ressources pédagogiques utilisant ce média
Niveaux: Cycle 4 - Lycée général et technologique - Lycée professionnel
L’élection présidentielle, une longue histoire
Niveaux: Cycle 4 - Lycée général et technologique - Lycée professionnel
Ces législatives qui ont changé l’histoire de la Ve République
Informations et crédits
- Type de ressource :
- Forme :
- Collection :
- Date de l'évènement :
- 21 avr. 2002
- Date de diffusion du média :
- 22 avr. 2002
- Production :
- INA
- Page publiée le :
- 2005
- Modifiée le :
- 29 juin 2023
- Référence :
- 00000000419
Contexte historique
Seize candidats participent au premier tour de l'élection présidentielle le 21 avril 2002, soit le nombre le plus élevé lors d'un scrutin présidentiel sous la Ve République. On compte notamment quatre candidats représentant la droite parlementaire (le président sortant Jacques Chirac, François Bayrou, Alain Madelin, Christine Boutin) et cinq la gauche plurielle, majorité sortante à l'Assemblée nationale (le Premier ministre Lionel Jospin, Robert Hue, Noël Mamère, Jean-Pierre Chevènement et Christiane Taubira).
La campagne électorale, dominée par le débat sur l'insécurité, passionne peu l'opinion. Cela se traduit par une très importante abstention lors du premier tour, 27,86% des Français ne se rendant pas aux urnes le jour du premier tour de l'élection présidentielle. Mais par-delà cette faible abstention, le 21 avril 2002 marque surtout un véritable séisme politique : le président du Front National, Jean-Marie Le Pen, arrive en deuxième position derrière Jacques Chirac, avec 16,95% des voix, assurant pour la première fois la présence d'un candidat d'extrême droite au second tour d'une élection présidentielle.
Jacques Chirac ne recueille lui que 19,71% des suffrages exprimés, résultat inférieur à celui qu'il avait obtenu en 1995 et même en 1988, le plus faible pour un président de la République sortant. Surtout, le Premier ministre socialiste Lionel Jospin n'obtient que 16,12% des suffrages : pour la première fois depuis 1969, la gauche n'est ainsi pas présente au second tour d'une élection présidentielle. Atteint par cette déroute, Lionel Jospin annonce immédiatement son retrait de la vie politique après la fin de l'élection présidentielle. Quant à Jacques Chirac, au soir du premier tour, il s'adresse aux Français, les appelant à un "sursaut démocratique" et proclamant : "La République est entre vos mains". Rapidement, les principaux responsables de gauche appellent à voter pour lui au second tour, insistant sur la nécessité de "faire barrage à l'extrême droite" le 5 mai.
Jean-Marie Le Pen, pour sa quatrième participation à une élection présidentielle, a indéniablement profité du thème de l'insécurité, mais également de l'éparpillement des voix sur les petits candidats, parvenant même en tête dans trente-cinq départements. Il est à noter que ce premier tour est également marqué par le plus mauvais score du PCF à une élection présidentielle (Robert Hue ne recueille que 3,39% des voix) et la forte poussée de l'extrême gauche (Arlette Laguiller, de Lutte ouvrière, obtient 5,75% des suffrages et Olivier Besancenot, pour la LCR, 4,27%).
Éclairage média
Ce reportage diffusé le 22 avril 2002 revient sur le principal résultat du premier tour de l'élection présidentielle qui s'est déroulée la veille : l'élimination de Lionel Jospin de "la course à l'Elysée". Précédé d'un lancement plateau par la présentatrice du journal qui décrit la situation en quelques mots, ce sujet a entièrement été réalisé à l'Atelier de campagne, QG de la candidature de Lionel Jospin situé rue Saint-Martin à Paris. Les équipes de télévision s'attachent en effet lors des soirées électorales à filmer la réaction des militants réunis au siège des différents partis. Dans le cas présent, le sujet est uniquement traité sous l'angle de la très vive émotion qui saisit les militants socialistes à l'annonce de l'élimination de Lionel Jospin, puis de son retrait de la vie politique.
Les images montrent qu'il s'agit bien plus que d'une simple déception électorale. Les premiers plans du reportage s'attardent ainsi sur de jeunes militants au moment où, à 20 heures, ils apprennent la nouvelle : on ne voit pas les résultats s'afficher sur un écran, mais seulement la grande stupeur qui s'empare d'eux. Sonnés, le regard atterré, ils portent la main à leur bouche comme s'ils semblaient de ne pas croire à ce résultat. Passés les premiers instants, le choc reste perceptible : la caméra montre des militants pleurant, une jeune fille interrogée dit son incompréhension, et le député du Nord Christian Bataille, interviewé sur le vif, ne parvient pas à retenir ses larmes. Dans un second temps, le reportage est centré sur Lionel Jospin lui-même qui vers 22h20 fait son apparition à l'Atelier de campagne où il vient prononcer une déclaration.
Lors de son arrivée et de son discours, l'émotion apparaît là aussi très nettement palpable dans la salle. Au moment où il annonce aux militants qu'il "assume pleinement la responsabilité de cet échec" et en "tire les conclusions en se retirant de la vie politique", on peut entendre des hurlements de militants, choqués par cette nouvelle. De même, traversant la salle et serrant quelques mains, Lionel Jospin est acclamé, applaudi. Signe de la solennité de cette soirée, certains entonnent une Marseillaise. Les dernières images du reportage montrent de manière symbolique le départ du candidat battu, accompagné de sa femme.