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L'affaire du foulard islamique en 1989

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 05 oct. 1989

En octobre 1989, deux élèves musulmanes sont exclues du collège Gabriel-Havez de Creil (Oise) parce qu'elles refusent d'enlever leur voile en classe.

Niveaux et disciplines

Ressources pédagogiques utilisant ce média

  • Niveaux: Lycée général et technologique - Lycée professionnel

    La laïcité en France

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
05 oct. 1989
Production :
INA
Page publiée le :
2005
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000448

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

Au début du mois d'octobre 1989, le collège Gabriel-Havez de Creil (Oise), situé en Zone d'éducation prioritaire (ZEP), exclut, au nom du principe de neutralité et de laïcité scolaire, trois élèves qui refusent d'enlever leur foulard islamique en classe. Si le 9 octobre, le principal du collège, après avoir négocié avec les familles, obtient que le foulard soit retiré pendant les cours, l'affaire devient nationale et la polémique s'engage.

Le ministre de l'Éducation nationale, Lionel Jospin, sollicite l'avis du Conseil d'État qui répond de façon nuancée le 27 novembre 1989 : il rappelle le droit des élèves à manifester des convictions religieuses dans l'école, mais établit des limites à l'expression de signes religieux « ayant un caractère ostentatoire et revendicatif ». Un autre arrêt du Conseil d'État, en novembre 1992, à propos d'une affaire identique au collège Jean-Jaurès de Montfermeil, impose cependant la réintégration d'élèves exclus pour port du foulard, encourageant ainsi les groupes islamistes qui défendent ardemment le voile.

La question rebondit périodiquement pendant près de quinze ans, posant surtout le problème de l'intégration des musulmans dans la société française. Les féministes soulèvent également la question du caractère inégalitaire du voile pour les femmes musulmanes. Dans ce contexte, et alors que l'islam radical progresse en France, une commission présidée par Bernard Stasi est chargée par le président de la République Jacques Chirac, en juillet 2003 de réfléchir à l'application du principe de laïcité dans la République. Rendant son rapport le 11 décembre 2003, elle relève des atteintes préoccupantes à la laïcité.

Suivant l'une des conclusions de cette commission, Jacques Chirac se prononce en faveur d'une loi interdisant le port de signes religieux « ostensibles » par les élèves dans les établissements scolaires publics. Cette loi est ainsi adoptée le 15 mars 2004 et appliquée à partir de la rentrée 2004.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Ce reportage est organisé en trois moments. Dans un premier temps, il s'attache à présenter deux des trois jeunes filles exclues du collège de Creil en les filmant chez elles. Le sujet met particulièrement en valeur la force de leurs convictions et leur pratique de l'islam : on les voit ainsi étudier le Coran au tableau noir. L'une d'elles, Fatima, interrogée, dit également sa volonté de porter le voile jusqu'à sa mort.

Dans une seconde séquence, la journaliste revient sur l'exclusion proprement dite avec, en illustration, des images d'élèves dans la cour du collège. L'interview du principal, Ernest Chenière, éclaire les raisons de l'exclusion. Il est à noter qu'aucun enseignant n'est invité à donner son avis sur le sujet. Enfin, dans un dernier moment, la caméra filme une discussion devant le collège entre le principal et le père des deux jeunes filles, illustrant le début du « dialogue engagé » pour permettre la réintégration des élèves.

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