Vidéo
Proposé par Institut national de l’audiovisuel
Date de diffusion : 03 juin 1953
La retransmission, en direct, du couronnement de la reine Elizabeth II suscite l'enthousiasme des Parisiens. À cette occasion, des postes de télévision sont installés dans différents lieux de la capitale...
Niveaux et disciplines
Ressources pédagogiques utilisant ce média
Niveaux: Cycle 3 - Cycle 4 - Lycée général et technologique - Lycée professionnel
Elizabeth II, symbole de l’unité du royaume
Niveaux: Cycle 4 - Lycée général et technologique - Lycée professionnel
Il était une fois… la télévision
Informations et crédits
- Type de ressource :
- Forme :
- Collection :
- Date de diffusion du média :
- 03 juin 1953
- Production :
- INA
- Page publiée le :
- 2006
- Modifiée le :
- 29 juin 2023
- Référence :
- 00000000523
Contexte historique
Le couronnement de la jeune reine Elizabeth II est un événement historique de portée internationale, indissociable de l'histoire de la télévision. Il symbolise à la fois le progrès technique du direct et de l'Eurovision, et l'essor de ce média. Le couronnement est diffusé en direct pendant six heures dans cinq pays : Angleterre, France, Belgique, Pays-Bas, Allemagne. Afin de sensibiliser l'opinion, des émissions en direct de Londres ont été transmises pendant les quatre jours précédant le couronnement.
Cet événement marque l'entrée de la télévision française dans la société française. En effet, seulement 1 % des ménages français possèdent un récepteur en 1950 : le jour J, les gens se rassemblent dans les rues, devant les vitrines, dans les cafés ou chez des voisins. L'événement est retransmis sur écran géant dans des cinémas et des ambassades. Une foule de spectateurs se réunit devant le siège du Figaro où se trouvent cinq écrans.
Le lendemain du couronnement, un article du Figaro du 3 juin 1953 déclare que la télévision, grâce au couronnement, a fait la conquête du grand public
. En effet, le couronnement d'Elizabeth II provoque le premier boom dans la vente des télévisions en France. En 1950, 3 794 postes de télévision sont vendus, en 1954, 1 % des ménages est équipé en télévisions et, en 1957 déjà 6,1 %.
En Angleterre, 20 millions d'Anglais suivent la retransmission, la télévision permettant un rapprochement entre la monarchie et le peuple uni. En France, la performance dévoile l'insuffisance de l'équipement du territoire en émetteurs. Cela suscite l'attention du ministère de l'Information, qui présente un plan de développement quinquennal de la radio et de la télévision, voté le 31 juillet 1953.
Éclairage média
L'émission en direct a été minutieusement préparée pendant la semaine franco-britannique du 8 au 14 juillet 1952. Les images sont commentées par Étienne Lalou, Roger Debouzy, Jacques Sallebert et Pierre Tchernia.
Les événements sont filmés par 17 caméras.
Avec cette première émission en direct, la télévision se révèle comme un miroir des rituels collectifs majeurs, dont elle se nourrit. Le direct a un succès énorme. Dans les années 1950, l'émission En direct de... emmènera le téléspectateur sur un porte-avion, en plongée sous-marine, sous terre, dans un bloc chirurgical...
Le reportage commence avec un panorama sur une foule de Parisiens. Le mélange de générations est mis en valeur par des plans de coupe sur des enfants et des femmes âgées. La foule est captivée par la télévision dans la rue. Les cadreurs s'amusent à filmer des scènes drôles : une femme regarde la télévision avec des jumelles. La foule est filmée à différents endroits (siège de France Soir, magasins hifi, cafés...). Elle est filmée avec des panoramas verticaux pleins d'humour. Les cadreurs filment une scène dans un café, qui semble fictionnée : le serveur qui travaille et le petit garçon qui croque sa pomme (gros plan) sans arrêter de fixer l'écran. C'est évidemment mis en scène. Les cadreurs viennent du cinéma et cela se voit. Le cadre est très travaillé : il trahit le professionnalisme, le goût pour la photographie, les contre-plongées sur les gros plans et les mouvements panoramiques en plongée issus du cinéma. La composition de certains plans est également classique avec les diagonales qui leur donnent leur dynamique. L'horizontalité d'autres plans s'associe à un moment plus statique. Tout est encore filmé en 16 mm sans aucun son. Le commentaire sera fait ultérieurement en studio.
L'objectif du reportage est évidemment de convaincre que la télévision captive et que la retransmission est un succès populaire. On constate que c'est déjà l'aspect de proximité qui est privilégié par les journalistes. La télévision veut être un média populaire, qui descend dans la rue. Si les moyens techniques ne permettent pas encore d'interviewer les gens librement, l'idée est déjà là.