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Auschwitz, la mémoire d'un lieu

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 27 janv. 2003

Plus d'un million de personnes, juives pour la plupart furent exterminées à Auschwitz-Birkenau, le plus vaste système concentrationnaire construit par les nazis. Symbole de la Shoah, le camp est devenu un lieu privilégié de la mémoire du génocide.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
27 janv. 2003
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001103

Contexte historique

Par Julie Le Gac

Auschwitz , le plus grand camp de concentration conçu par les nazis désigne désormais par métonymie la Shoah. Dans le cadre de la transmission de la mémoire du génocide, de nombreux voyages scolaires y sont organisés.

Auschwitz, est un immense complexe concentrationnaire. Le camp de concentration naît en avril 1940, lorsque Heinrich Himmler décide d'installer un camp de quarantaine pour les Polonais dans les faubourgs d'Owiesciem, petite ville de Haute Silésie, située à un carrefour ferroviaire. Sous l'impulsion de son commandant, Rudolf Höss, le camp croît rapidement. Auschwitz I, le camp originel, compte jusqu'à 20 000 détenus, et bien qu'il s'agisse essentiellement d'un camp de concentration, une chambre à gaz fonctionne dans les sous-sols de la prison jusqu'en octobre 1942, puis dans le bâtiment du four crématoire. La construction d'Auschwitz II ou Auschwitz-Birkenau débute en octobre 1942, à 3 km du premier camp. Il s'étend sur 175 hectares et comprend des sections réservées aux hommes, aux femmes, aux Tsiganes et aux familles déportées du ghetto de Terezin. Des chambres à gaz fonctionnant au zyklon B sont construites dans le bunker I puis le bunker II. Auschwitz III, également appelé Buna et Monowitz est créé en 1941, à 14 km de Birkenau, pour fournir des travailleurs à l'usine de caoutchouc synthétique de Buna. 405 000 prisonniers y sont enregistrés. Une zone de 64 km2 autour du camp, appelée "zone de développement" regroupe les divers kommandos dans lesquels les détenus sont employés à des tâches agricoles, ou dans des carrières. Ainsi, le complexe d'Auschwitz-Birkenau, qui regroupe à son apogée, jusqu'à 100 000 prisonniers, est à la fois camp de travail, camp de concentration et camp d'extermination.

Auschwitz-Birkenau joue un rôle fondamental dans l'organisation de la Solution Finale en Europe. A partir de l'été 1942, des trains arrivent chaque jour en provenance de toute l'Europe. L'été 1944 est marqué par la déportation massive de 440 000 Juifs hongrois. A l'arrivée des déportés, une sélection est effectuée sur la Judenrampe et ceux jugés inaptes au travail, sont directement envoyés dans la chambre à gaz. Parmi les 76 000 Juifs Français déportés à Auschwitz, seuls 2 500 survivent. Au total, environ 1 million de Juifs sont exterminés, tout comme 75 000 Polonais, 21 000 tsiganes et 15 000 prisonniers de guerre soviétiques.

Ainsi, Auschwitz plus grand cimetière du monde, devient progressivement le symbole de l'extermination des Juifs d'Europe et de la barbarie nazie. A cet égard, il constitue également un lieu privilégié de transmission de la mémoire de la Shoah. Depuis la fin des années 1980, des voyages scolaires sont organisés au camp d'Auschwitz. Le premier d'entre eux se déroule à l'initiative du Congrès juif mondial et du Ministère de l'Education Nationale en 1988. Fortement médiatisé, il est encadré par des historiens, tels Serge Klarsfeld et Jean-Claude Pressac et d'anciens rescapés comme Ida Grinspan. Ces voyages, souvent financés par les élus locaux, sont destinés à rendre plus concrète l'histoire du génocide et sont érigés en symbole de la transmission de la mémoire de la Shoah aux jeunes générations.

Éclairage média

Par Julie Le Gac

A l'occasion de la journée européenne de l'holocauste, fixée au 27 janvier, date anniversaire de l'ouverture du camp d'Auschwitz, France 2 diffuse dans son journal de 20 heures un document consacré à la visite du camp par un groupe de lycéens originaires de la banlieue parisienne.

Le reportage suit le parcours des élèves, du car qui les conduit jusqu'aux abords du camp à la visite de ce dernier.

Les témoignages des anciens déportés Ida Grinspan et Jo Wajsblat tentent de rendre concrète l'expérience qu'ils ont vécue plus de 50 années auparavant. Notamment, Jo Wajsblat insiste sur le froid dont souffraient les détenus, un froid qui pèse encore sur les lycéens, pourtant chaudement vécus. Les explications fournies par Ida Grinspan aident les lycéens à mieux comprendre le fonctionnement des chambres à gaz, dont ne demeurent que les ruines sur le site de Birkenau. Enfin, la visite du musée d'Auschwitz, qui conserve les bagages que durent abandonner les déportés avant leur entrée dans le camp ou leur assassinat dans les chambres à gaz, ou encore les 2 tonnes de cheveux des détenus, permet de mesurer l'ampleur du génocide.

Centré sur la transmission, le reportage s'efforce de recueillir les impressions des lycéens. Certains, interviewés, s'appliquent à mettre des mots sur leurs émotions. Leur professeur est quant à elle persuadée qu'une fois rentrés en France, les lycéens seront en mesure de transmettre à leur tour le savoir qu'ils ont acquis auprès des anciens déportés.

Ce document loue vivement ce type d'expériences, jugées particulièrement nécessaires dans les banlieues défavorisées, où l'importation du conflit israélo-palestinien nourrit une nouvelle forme d'antisémitisme. Le présentateur, lorsqu'il mentionne au cours du lancement plateau les difficultés d'enseigner dans certaines banlieues, adopte d'ailleurs un ton singulièrement moralisateur. Néanmoins, l'historienne Annette Wieviorka rappelle que l'organisation de voyages à Auschwitz est inutile sans transmission préalable de savoir. Seule la connaissance de l'histoire du camp rend en effet possible la transmission de la mémoire de ce lieu où plus d'un millions de personnes fut exterminé.

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