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Les Forces Françaises libres, incarnation de la France qui poursuit le combat [en anglais]

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 01 janv. 1944 | Date d'évènement : Aout 1940

A l’appel de De Gaulle, des soldats appartenant aux troupes de Norvège ou aux unités embarquées à Dunkerque le rejoignent pour s’engager à ses côtés. Ils constituent les premiers Français libres et combattent aux côtés des Britanniques dans les airs ou sur mer. Des femmes forment également un corps volontaire féminin.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de l'évènement :
Aout 1940
Date de diffusion du média :
01 janv. 1944
Production :
INA
Page publiée le :
29 oct. 2019
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000003441

Contexte historique

Par Fabrice Grenard

Les premiers Français à répondre à l’appel lancé par le général de Gaulle sur les ondes de la BBC le 18 juin 1940 sont dans leur grande majorité des expatriés. Ils appartiennent à la communauté française vivant en Angleterre, aux unités embarquées à Dunkerque avec les troupes britanniques dans le cadre de l’opération Dynamo ou au corps expéditionnaire de Norvège. Si les ralliements sont le plus souvent individuels, quelques équipages de navires ou de sous-marin font également le choix de rejoindre collectivement les FFL, comme ce fut le cas pour l’équipage du sous-marin Rubis qui vota à bulletin secret de manière quasi unanime un ralliement au général de Gaulle début juillet 1940. Le recrutement reste cependant lent et limité : à la fin du mois de juillet 1940, la France libre ne peut compter que sur 7000 hommes environ. Cela permet toutefois de constituer une petite armée dont certains membres sont engagés dans les airs et sur mer dès l’été et l’automne 1940 pour continuer la lutte contre le Reich aux côtés des Britanniques. 13 pilotes français participent ainsi à la bataille d’Angleterre, parmi lesquels Henry Lafont et René Mouchotte, tandis que plusieurs bâtiments français sont utilisés par les Britanniques pour organiser le blocus de l’Europe allemande. 

En s’engageant dans la France libre, les volontaires brûlent en quelque sorte tous leurs vaisseaux,  renonçant à leur passé, cessant leurs activités professionnelles et quittant leurs proches et leur famille. Ces « hommes partis de rien » selon l’expression de René Cassin, sont dans ce contexte particulier majoritairement de jeunes hommes célibataires. Plus de la moitié d’entre eux ont entre dix-neuf et vingt-trois ans au moment de leur engagement selon les statistiques établies par l’historien Jean-François Muracciole. La rareté des ralliements et l’inexpérience des volontaires sont en partie compensées par l’enthousiasme et la foi qui les animent. A ses débuts, la France libre compte peu de personnalités de premier plan, à l’exception de quelques politiques (Adrien Tixier, Georges Boris), du professeur de droit René Cassin, de l’archéologue Jacques Soustelle, des généraux Catroux et Legentilhomme et de l’amiral Muselier.  

Si les femmes sont en minorité, elles ne sont pas inexistantes, formant 4 % de l’effectif total des Français libres. Ce sont majoritairement des femmes qui étaient installés en Angleterre au début de la guerre (jeunes filles au pair, étudiantes, femmes de citoyens anglais), rejointes par quelques volontaires qui ont quitté la métropole à bord de navires (Jeanne Bohec) ou en passant par l’Espagne (Tereska Szwarc, future Torrès). Beaucoup servent comme civiles mais certaines veulent porter l’uniforme. Une unité militaire féminine, le Corps féminin, est créée à l’automne 1940. Elle est confiée à la championne de tennis Simone Mathieu, première femme à avoir demandé à s’enrôler dans les Forces françaises libres. Ces femmes occuperont des fonctions de secrétariat dans les états-majors, feront partie du personnel de l’intendance ou exerceront comme infirmières. Quelques rares femmes possédant le permis de conduire pourront être conductrices.

Éclairage média

Par Fabrice Grenard

Ce document rétrospectif qui vise à légitimer la France libre minore très largement les difficultés qui furent les siennes à ses débuts, préférant insister sur les ralliements qui semblent avoir été, selon le commentaire, importants dès l’été 1940, la plupart des Français se trouvant en Angleterre préférant y rester pour rejoindre de Gaulle plutôt que de rentrer en métropole.

En réalité, sur les 40 000 Français (dont 30 000 soldats et marins) qui se trouvent sur le sol britannique à la fin juin 1940, seule une petite minorité choisit de rester en Angleterre pour servir dans la France libre. La majorité des soldats, notamment ceux qui avaient été évacués depuis Dunkerque lors de l’opération Dynamo, préfère se faire rapatrier en France ou en Afrique du Nord. Quant aux Français qui vivaient en Angleterre, ceux qui adhèrent à la France libre se comptent « sur les doigts de la main » pour reprendre une formule d’André Gillois. La plupart des officiels, notamment les diplomates au sein de l’ambassade, refusent également de participer à l’aventure de la France libre, à l’image de Charles Corbin, qui fait le choix de rentrer en France et de Roger Cambon, future figure de la dissidence gaulliste. Chef de la mission française économique en Angleterre, Paul Morand rentre en métropole et se met à la disposition du maréchal Pétain, qui le nomme ambassadeur à Bucarest.  Contrairement à ce que peut laisser entendre le commentaire du reportage, les débuts de la France libre furent donc bien extrêmement difficiles, le nombre de volontaires rejoignant le général de Gaulle restant très limité au cours de l’été et de l’automne 1940.

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