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Hélène Carrère d'Encausse sur la prise de pouvoir par Staline

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 07 déc. 1985

Hélène Carrère d'Encausse, historienne spécialiste de l'empire russe et de la période soviétique, revient sur la succession de Lénine à la tête du parti communiste : à la rivalité entre Trotski et Staline succède finalement la victoire de ce dernier, qui règne sans partage à la tête de l'URSS à partir de la fin des années 1920.

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Date de diffusion du média :
07 déc. 1985
Page publiée le :
26 janv. 2023
Modifiée le :
05 oct. 2023
Référence :
00000005249

Contexte historique

Par Nicolas LepoutreProfesseur agrégé d'histoire au lycée Guy de Maupassant de Colombes )

L’Union Soviétique est le fruit de deux révolutions successives en 1917. La première, dite « révolution de Février », provoque l’abdication du tsar Nicolas II et la fin de l’Empire russe : les difficultés engendrées par la Première Guerre mondiale (pertes humaines importantes, forte dégradation de la situation économique) et l’autoritarisme du régime ne sont plus acceptées par une partie de la population. Le nouveau gouvernement provisoire décide pourtant de rester engagé dans le conflit mondial et doit faire face à une opposition de plus en plus ouverte des bolcheviks dirigés par Lénine et Trotski. Ces derniers prennent le pouvoir au cours de la « révolution d’Octobre » et fondent ce qui deviendra officiellement l’URSS quelques années plus tard (en 1922).

En 1924, Lénine décède. Les tensions entre hiérarques communistes, déjà sous-jacentes, éclatent alors ouvertement. Staline, pourtant jugé dangereux par Lénine, parvient à se positionner comme son successeur légitime : il prend le contrôle de l’appareil soviétique et écarte progressivement ses différents rivaux. C’est le cas notamment de Trotski, proche compagnon de Lénine, acteur majeur de la Révolution puis de la guerre civile (fondant notamment l’Armée rouge) et commissaire du peuple à la Guerre : il est marginalisé dès 1925, exclu du Parti en 1927 et exilé début 1929.

Alors que l’URSS est confrontée à une très grave crise économique en 1929, Staline rompt avec la politique économique de Lénine (la « nouvelle politique économique » ou NEP) qui privilégiait des réformes progressives et une coopération entre classes ouvrière et paysanne. Celui-là lance une collectivisation autoritaire et très violente des terres, considérant que les paysans propriétaires (les « koulaks ») sont responsables des difficultés économiques du pays et doivent financer l’industrialisation (et donc permettre de remplir les objectifs du plan quinquennal de 1928).

Éclairage média

Par Nicolas LepoutreProfesseur agrégé d'histoire au lycée Guy de Maupassant de Colombes )

Tourné l’année de l’arrivée au pouvoir à Moscou de Mikhaïl Gorbatchev (en 1985), ce numéro de l’émission Le Journal d’un Siècle retrace l’histoire de l’URSS. L’extrait visible ici se divise en deux parties. Dans la première, une journaliste en voix off retrace à très grands traits la fondation de l’URSS ainsi que la façon dont Staline consolide son pouvoir et élimine ses opposants ; défilent diverses images, dont les portraits des principales personnalités mentionnées. Très allusive en raison de sa nature peut-être trop condensée pour relater toutes les péripéties politiques de la période 1917-1929, elle est également jalonnée de quelques remarques dépréciatives sur Lénine (propagande extrémiste, malgré les conseils de prudence).

C’est ensuite l’historienne Hélène Carrère d’Encausse qui est interrogée par le présentateur. Issue d’une famille géorgienne exilée pendant la guerre civile qui suit la prise de pouvoir des bolcheviks, Hélène Carrère d’Encausse est une spécialiste de la Russie et de l’URSS (aujourd’hui secrétaire perpétuelle de l’Académie française). Dans cet extrait, elle expose la politique de collectivisation mise en place par Staline à partir de 1929 et la répression qui l’accompagne en insistant notamment sur la grande violence du processus (qualifié de guerre contre la paysannerie et de vraie guerre civile).

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