La guerre en Espagne en 1937

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 01 janv. 1937 | Date d'évènement : 1937

Document muet constitué d'images d'archives de la guerre civile espagnole.

Niveaux et disciplines

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Les Actualités françaises
Date de l'évènement :
1937
Date de diffusion du média :
01 janv. 1937
Page publiée le :
06 avr. 2023
Modifiée le :
04 sept. 2023
Référence :
00000005360

Contexte historique

Par Arnaud Papillonprofesseur agrégé d'histoire )

En février 1936, les élections générales portent au pouvoir en Espagne une coalition de partis de gauche : le Frente Popular. Les résultats électoraux radicalisent les positions antagonistes d'un camp républicain, d'une part – dont certains membres sont partisans d'une révolution socialiste – et, d'autre part, d'une fédération de partis conservateurs qui a les faveurs de l'armée. 

Aux grèves insurrectionnelles, complots, manifestations et affrontements souvent meurtriers des mois précédents succède, le 18 juillet 1936, une tentative de coup d'État militaire, animée depuis les possessions espagnoles du Maroc par le général Franco, mais qui touche simultanément plusieurs régions et grandes villes de la péninsule. Si les nationalistes parviennent à s'emparer dans les jours qui suivent de près de 40 % du pays, ils échouent à s'imposer dans quelques-unes des principales agglomérations d'Espagne, dont Barcelone et Madrid. 

Le 5 août 1936, les troupes espagnoles du Maroc, commandées par le général Franco, traversent le détroit de Gibraltar grâce à l’appui aérien fourni par l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste. Elles remontent alors progressivement vers le Nord, s'opposant aux républicains et pratiquant une répression impitoyable. En octobre 1936, elles sont aux portes de Madrid, tandis que Barcelone est menacée depuis les Baléares. 

Pour autant, le conflit se joue sur plusieurs fronts et s'installe dans la durée, alternant phases de mouvements et guerre de positions. Les forces républicaines défendent avec acharnement Madrid (à laquelle les nationalistes devront finalement renoncer en mars 1937), mais échouent, lors de leurs contre-offensives, à reprendre aux troupes franquistes le terrain perdu. Au 1er janvier 1937, l'Espagne est ainsi divisée en deux, tandis que le général Franco s'est fait reconnaître par ses pairs comme seul dirigeant du camp nationaliste et que le conflit s'internationalise.

Éclairage média

Par Arnaud Papillonprofesseur agrégé d'histoire )

Le film s'apparente à un reportage sur la guerre civile espagnole. Il est muet et provient des Actualités françaises. Il a été diffusé le 1er janvier 1937, mais n'est ici associé à aucun commentaire identifiant précisément les lieux, les acteurs ou les intentions du réalisateur. Les différentes scènes permettent cependant d'émettre quelques hypothèses et de reconstituer un récit.

La séquence s'ouvre sur un cimetière de voitures exposées dans une arène de tauromachie, que quelques recherches permettent d'identifier comme celle de Barcelone. Plusieurs véhicules détruits sont marqués FAI-CNT (Fédération anarchique ibérique-Confédération nationale du travail). Les éléments anarchistes étant, à Barcelone, très nombreux parmi les forces républicaines, on peut penser que les carcasses exposées illustrent le prix payé par la CNT lors des combats livrés aux militaires putschistes dès le 18 juillet 1936.

La scène suivante s'ouvre avec des images du palais national de Barcelone. Des destructions attestent des bombardements subis par la ville. Les déambulations de civils dans les rues, puis les images d'explosions en zones rurales signifient toutefois que les affrontements se sont déportés vers les campagnes. Les scènes suivantes ont d'ailleurs pour cadre des paysages ruraux, à l'exception d'images nocturnes d'une ville en flamme et d'un wagon de chemin de fer détruit, qui peuvent renvoyer à la permanence de bombardements aériens. La présence d'idéogrammes chinois sur certaines images interroge toutefois sur le lieu exact de ces prises de vue.

Les militaires filmés représentent les deux camps en présence. Si le drapeau de la CNT permet d'identifier des républicains parmi les effectifs prenant position dans un village détruit, le type nord-africain d'autres soldats renvoie davantage aux troupes maures servant dans le camp nationaliste. Le reportage, qui s'achève sur des images de miliciens républicains faisant feu depuis un piton rocheux, montrerait ainsi l'enlisement du conflit. 

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