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Guernica, de Picasso, dénonciation de toutes les barbaries

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 07 oct. 2015 | Date d'Ă©vènement : 1937

Reportage consacrĂ© Ă  l'histoire et Ă  la signification d'un des plus cĂ©lèbres tableaux au monde : Guernica, peint par l'Espagnol Pablo Picasso en 1937. L'Ĺ“uvre, inspirĂ©e du bombardement du village basque de Guernica le 26 avril 1937, est un plaidoyer pacifiste. Didier Ottinger, historien de l'art, explique que ce tableau illustre l'affrontement entre les lumières et les tĂ©nèbres.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de l'Ă©vènement :
1937
Date de diffusion du mĂ©dia :
07 oct. 2015
Production :
France 2
Page publiĂ©e le :
06 avr. 2023
ModifiĂ©e le :
05 sept. 2023
RĂ©fĂ©rence :
00000005369

Contexte historique

Par Arnaud Papillonprofesseur agrĂ©gĂ© d'histoire )

Le 17 juillet 1936, l'Espagne bascule dans la guerre civile, le gouvernement lĂ©gal rĂ©publicain devant faire face Ă  un pronunciamiento (une opĂ©ration militaire destinĂ©e Ă  renverser le pouvoir) qui s'empare rapidement de près de la moitiĂ© du pays. Les insurgĂ©s sont soutenus par l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste qui y acheminent troupes et matĂ©riels. Le 26 avril 1937, des avions allemands de la lĂ©gion Condor, escortĂ©s par des chasseurs italiens, bombardent, un jour de marchĂ©, la petite ville basque de Guernica, faisant de très nombreuses victimes civiles. Cette attaque aĂ©rienne massive, une des premières prenant dĂ©libĂ©rĂ©ment pour cible des non-combattants, provoque un vif Ă©moi qui dĂ©passe très largement les frontières de l'Espagne et inspire Ă  Pablo Picasso, peintre espagnol alors installĂ© en France, son tableau Ă©ponyme, l'un des plus cĂ©lèbres de la peinture occidentale du XXe siècle (3,49 m x 7,77 m).

En 2015, cette dĂ©nonciation des barbaries de la guerre, de sa violence intrinsèque, mais aussi de ses victimes civiles, conserve toute son actualitĂ©. L'Europe occidentale est en effet en butte aux attaques terroristes d'une nĂ©buleuse islamiste. Aux morts des attentats parisiens de janvier 2015, perpĂ©trĂ©s au siège du journal satirique Charlie Hebdo (Paris) et de l'Hypercacher de la porte de Vincennes, rĂ©pondent les victimes de l'attentat du musĂ©e du Bardo (Tunisie) et les massacres subis par les civils kurdes ou irakiens dans les zones contrĂ´lĂ©es par Daech. La permanence du « massacre des innocents Â» et des horreurs de la guerre fait ainsi le lien entre les Ă©poques. Si le tableau de Picasso s’inscrit bien Ă©videmment dans le contexte particulier de la guerre civile espagnole, il embrasse des thèmes universels et intemporels qui lui permettent, dans le contexte troublĂ© de 2015, de conserver toute son actualitĂ© et sa puissance dĂ©nonciatrice.

Éclairage média

Par Arnaud Papillonprofesseur agrĂ©gĂ© d'histoire )

Cette sĂ©quence a Ă©tĂ© diffusĂ©e le 7 octobre 2015 dans le cadre du journal tĂ©lĂ©visĂ© de France 2. Le prĂ©sentateur, David Pujadas, annonce « le choix du 20 heures Â» en Ă©voquant « le retour de la folie Picasso Â» et « une grande exposition [qui] ouvre Ă  Paris, plus de quarante ans après sa mort Â».

De fait, en octobre 2015, deux expositions majeures sont consacrĂ©es Ă  l'artiste mort le 8 avril 1973. L'une s'ouvre au Grand Palais (« Picasso.mania Â») le 7, l'autre au musĂ©e Picasso (« L'exposition anniversaire Â») le 20. Le prĂ©sentateur Ă©voque ici sans la nommer l'exposition Picasso.mania, ce que confirme l'interview en fin de reportage de l’historien de l'art Didier Ottinger, commissaire de l'exposition du Grand Palais.  

« Le choix du 20 heures Â» peut surprendre puisqu'il porte sur Guernica, Ĺ“uvre certes emblĂ©matique de Picasso, mais non exposĂ©e Ă  Paris en 2015. Didier Ottinger n'est d'ailleurs interviewĂ© que devant une reproduction photographique de l’œuvre.  

Le reportage commence avec une évocation de la guerre d'Espagne (1936-1939), associant des images d'archives à un portrait photographique de Picasso par André Rogi datant de 1945. La destruction de Guernica par les avions allemands de la légion Condor est illustrée par des images de chasseurs bombardiers Stukas qui ne participèrent pas à l'opération.

La composition du tableau est ensuite analysée, les symboliques de certaines représentations, comme le cheval ou le taureau, restant toutefois sujet à débat. Les nombreux dessins préparatoires, tout comme les autres œuvres ayant pu inspirer l'artiste, ne sont pas évoqués. Les photos de Picasso en train de réaliser le tableau, prises par sa maîtresse Dora Maar et utilisées par l’artiste, au moment de la création, pour retravailler certains éléments, illustrent le propos.

Le reportage évoque pour finir le voile jeté sur la reproduction de Guernica, à l'ONU, lors des débats de 2003 sur l'intervention militaire en Irak. L'anecdote peut être interprétée comme une critique implicite des bombardements américains qui ont suivi.

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