vidéo -  Apostrophes

Lucie Aubrac à propos de son engagement dans la Résistance

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 05 oct. 1984

Lucie Aubrac, invitée de l'émission Apostrophes, parle de son livre Ils partiront dans l'ivresse et de son engagement dans la Résistance.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Apostrophes
Date de diffusion du média :
05 oct. 1984
Production :
Antenne 2
Page publiée le :
15 juin 2023
Modifiée le :
25 janv. 2024
Référence :
00000005455

Contexte historique

Par Olivier PingalEnseignant d'histoire-géographie au collège Jean-Macé, Suresnes )

Lucie Bernard (1912-2007) est née à Paris dans un milieu modeste, celui de travailleurs qui font de nombreux sacrifices pour pousser leur fille dans la voie des études. Boursière, brillante élève, Lucie réussit le certificat d’études, puis le concours d’entrée à l’École normale d’institutrices. À 17 ans, elle décide de vivre seule à Paris pour poursuivre ses études. Elle obtient son agrégation d’histoire en 1938 alors qu’elle milite déjà contre le fascisme et se réclame du parti communiste tout en gardant toujours une grande indépendance à son égard. Elle épouse un jeune ingénieur de confession juive, Raymond Samuel, en 1939. Mobilisé en 1940, puis prisonnier à Sarrebourg (Lorraine), Raymond s’échappe grâce à Lucie et devient alors l’un des cadres de Libération-Sud, puis l’un des responsables de l’Armée secrète, tandis que Lucie s’occupe des filières des réfractaires au STO (Service du travail obligatoire). Dans le livre Ils partiront dans l’ivresse, paru en 1984, Lucie Aubrac relate plus particulièrement le journal de ses neuf mois de grossesse et les moments-clés de son engagement dans la Résistance au sein du réseau Libération-Sud de mai 1943 à février 1944. Cette période couvre notamment l’arrestation de Jean Moulin et celle de Raymond Aubrac à Caluire (21 juin 1943) lors d’une réunion clandestine. Elle y fait également le récit de sa rencontre avec Klaus Barbie, le chef de la Gestapo, à Lyon, ainsi que celui de l’évasion de son mari avant leur départ pour Londres le 8 février 1944. Le titre de l’ouvrage Ils partiront dans l’ivresse correspond d’ailleurs au message diffusé sur les ondes de la BBC pour annoncer l’arrivée de l’avion qui les ramènera vers Londres. Après la guerre, Lucie milite contre la bombe atomique, se bat pour les droits des femmes puis pour la paix en Indochine et en Algérie tout en poursuivant sa carrière d’enseignante. Elle témoigne par ailleurs à de nombreuses reprises dans des établissements scolaires.

Éclairage média

Par Olivier PingalEnseignant d'histoire-géographie au collège Jean-Macé, Suresnes )

Lucie Aubrac est l’invitée de l'émission Apostrophes le 5 octobre 1984. Ce magazine littéraire, présenté par Bernard Pivot, a été diffusé de 1975 à 1990 sur Antenne 2. Il proposait des discussions ouvertes entre un ou plusieurs écrivains. Lucie Aubrac y évoque ce jour-là la sortie de son livre Ils partiront dans l'ivresse, ainsi que son engagement dans la Résistance. C’est la perspective du procès de Klaus Barbie et le comportement des défenseurs de l’ancien chef de la Gestapo lyonnaise qui ont convaincu Lucie Aubrac à sortir du silence. En effet, début 1983, la France obtient l’extradition de Klaus Barbie de Bolivie afin que celui-ci puisse être jugé pour crimes contre l’humanité. Son avocat, Jacques Vergès, opte alors pour une stratégie visant à renverser l’accusation et à faire en sorte que l’image de la Résistance ne sorte pas indemne du procès. C’est ainsi qu’il accuse notamment Raymond Aubrac d’avoir indiqué à Barbie le rendez-vous de Caluire par l’intermédiaire de sa femme. Les Aubrac obtiennent une condamnation pour diffamation, mais Lucie ne s’arrête pas là et publie, en septembre 1984, ses souvenirs de résistance. Ils partiront dans l’ivresse atteint sa cible et la polémique retombe progressivement.

Au début de l’extrait, Bernard Pivot commence par brosser rapidement le portrait de la résistante en soulignant son destin extraordinaire avant de rappeler que la publication de son ouvrage Ils partiront dans l’ivresse intervient quarante ans après les faits. Lucie Aubrac rappelle le rôle du procès dans sa décision de témoigner et précise qu’elle souhaite ainsi, notamment auprès des nouvelles générations, rétablir la vérité. Bernard Pivot évoque ensuite la rencontre avec Raymond Aubrac (la caméra se resserre sur lui, assis dans le public juste derrière sa femme, sans que sa présence ne soit explicitement mentionnée), puis les liens des deux époux avec le parti communiste. L’extrait se termine par une question sur les raisons qui ont poussé Lucie Aubrac à entrer en Résistance. Pour elle, ce fut une évidence. Pour Lucie Aubrac, c’est une série d’actes individuels comme les siens, qui peu à peu, ont constitué ce que l’on a appelé a posteriori la Résistance.

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