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L'évasion de Raymond Aubrac en 1943

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 08 mai 1990 | Date d'évènement : 1943

En 1990, Lucie et Raymond Aubrac racontent les conditions de détention et les interrogatoires subis par ce dernier lors de son incarcération pour faits de résistance à Lyon ainsi que son évasion le 21 octobre 1943.

Niveaux et disciplines

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Réalisation :
Bonan Jean Denis
Date de l'évènement :
1943
Date de diffusion du média :
08 mai 1990
Production :
@ 1990 -  Institut national de l'audiovisuel  |  France Régions 3
Page publiée le :
14 juin 2023
Modifiée le :
22 janv. 2024
Référence :
00000005526

Contexte historique

Par Olivier PingalEnseignant d'histoire-géographie au collège Jean-Macé, Suresnes )

En 1943, la Résistance est à la fois en voie d’unification et gravement menacée par les services allemands qui ont entrepris de la démanteler méthodiquement. Au mois de janvier, envoyé par le général de Gaulle pour convaincre les dirigeants de la Résistance intérieure de s’unir, Jean Moulin obtient, dans la zone Sud, la création des Mouvements unis de Résistance (MUR) qui regroupent Combat, Franc-Tireur et Libération-Sud. Le 27 mai, il crée le Conseil national de la Résistance (CNR), qui fédère les principaux mouvements clandestins, les syndicats, les partis politiques ainsi que les mouvements de résistance du Sud, mais aussi du Nord. L’arrestation du général Delestraint à Paris, le 9 juin, prive bientôt l’Armée secrète (nom donné au regroupement des branches militaires des différents mouvements) de son patron. C’est pour remédier à cette situation qu’une réunion est convoquée par Jean Moulin. Elle se tient le 21 juin à Caluire, dans la banlieue lyonnaise, au cabinet du docteur Dugoujon. Mais tous les participants y sont arrêtés, victimes d’un traquenard organisé par Klaus Barbie, le chef de la Gestapo lyonnaise. Raymond Aubrac (un des fondateurs du mouvement Libération-Sud alors associé à la direction de l’Armée secrète) est également arrêté.

En octobre 1943, Lucie Aubrac, membre du cercle des dirigeants de Libération-Sud, entreprend de libérer son mari. Ce dernier est alors incarcéré au fort de Montluc et interrogé par Klaus Barbie dans les locaux de l’École de santé militaire, devenue le siège de la Gestapo lyonnaise. Le 21 octobre, en plein jour, les armes à la main, à la tête d’un groupe franc des MUR, elle attaque la camionnette qui transfère Raymond Aubrac et treize autres prisonniers de Montluc au siège de la Gestapo. Après cette évasion réussie, désormais identifié et recherché par les polices allemandes et vichystes, le couple erre de cachette en cachette dans l'attente de s’envoler pour Londres.

Éclairage média

Par Olivier PingalEnseignant d'histoire-géographie au collège Jean-Macé, Suresnes )

Cet extrait d’un témoignage des époux Aubrac a été diffusé le 8 mai 1990 sur France 3 dans une émission intitulée « Autoportrait de la Résistance ». Les époux Aubrac, Lucie et Raymond, interviennent tour à tour. L’extrait s’ouvre sur les propos d’un narrateur qui rappelle le traquenard de Caluire et sur trois photos d’archive en noir et blanc représentant Raymond et Lucie Aubrac dans les années 1940, ainsi que l’ancienne maison du docteur Dugoujon à Caluire. C’est dans cette maison que Jean Moulin, président du Conseil national de la Résistance, a été arrêté par Klaus Barbie et la Gestapo le 21 juin 1943 avec sept chefs de la Résistance de la zone Sud, dont Raymond Aubrac. Alternent ensuite des interventions filmées en plans rapprochés de Lucie et Raymond Aubrac devant une même bibliothèque. Ces interventions sont à chaque fois introduites par des photos d’époque représentant les deux résistants. Lucie Aubrac commence par raconter le stratagème inventé pour provoquer sa rencontre avec Klaus Barbie, le chef de la Gestapo de Lyon qui tient en captivité son mari. Elle insiste sur la cruauté du personnage. Raymond Aubrac décrit ensuite ses conditions de détention et les interrogatoires menés par Klaus Barbie. Les époux Aubrac racontent ensuite comment Lucie, sous une fausse identité et arguant de son état (elle démarre alors une seconde grossesse) réussit à obtenir l’organisation d’un mariage fictif pour préserver son honneur. Le narrateur précise que c’est grâce à ce subterfuge que Lucie connaît le trajet du fourgon où est enfermé Raymond. Suit le récit à deux voix et avec force détails de l’attaque du convoi qui mène Raymond et treize autres prisonniers de l’École militaire jusqu’à la prison de Montluc le 21 octobre 1943, au niveau du boulevard des Hirondelles, à Lyon. Après l’évasion, Lucie Aubrac, enceinte, Raymond et leur fils Jean-Pierre entrent dans la clandestinité. Ils parviennent à rejoindre Londres le 8 février 1944 avec leur fils aîné.

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