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Olivier Barrot présente le livre de Théophile Gautier, Baudelaire

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 29 janv. 1992

Le journaliste Olivier Barrot parle, dans une émission diffusée en 1992 sur FR3, de l'ouvrage de Théophile Gautier, Baudelaire, édité aux éditions du Castor Astral.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Date de diffusion du média :
29 janv. 1992
Production :
France Régions 3
Page publiée le :
09 août 2023
Modifiée le :
21 juin 2024
Référence :
00000005692

Contexte historique

Par Jean-Clément Martin BorellaJournaliste histoire et culture )

Lorsqu’il meurt, le 31 août 1867, Charles Baudelaire est inconnu du grand public. Tout au plus a-t-il une réputation, née du procès de 1857, quand la justice du second Empire l’avait condamné, pour outrage à la morale publique, à retirer six poèmes des Fleurs du mal. En ces premiers jours de septembre, la grande majorité des titres de presse se contente de faire le portrait d’un homme fantaisiste, ne disant presque rien du poète, qu’ils vouent à l’oubli. 

Certaines plumes s’écartent néanmoins de l’opinion générale, comme celle de Théophile Gautier. Ami intime de Baudelaire depuis le milieu des années 1840, Gautier est le dédicataire des Fleurs du mal, preuve de l’estime que son cadet lui portait. Et s’il n’est pas présent aux obsèques de Baudelaire, n’ayant pu faire le voyage à temps depuis la Suisse, Gautier lui rendra par écrit un hommage.

Le 9 septembre 1867, il publie un article nécrologique intitulé Mort de Baudelaire, en lieu et place du feuilleton qu’il tient dans Le Moniteur universel, le journal officiel de l’Empire français. Au lecteur affilié à la moralité artistique du second Empire, Gautier vante les fleurs férocement bariolées et tigrées, d’une pourpre semblable à du sang figé de son défunt ami. Et, six mois plus tard, entre le 7 mars et le 18 avril 1868, il publie dans L’Univers illustré un second texte, à la fois étude sur le poète et hommage à l’homme. Depuis leur rencontre survenue une vingtaine d’années plus tôt, alors que Baudelaire était déjà un talent inédit, se préparant dans l’ombre pour la lumière, un génie capable de faire entrer dans les possibilités du style des sensations innomées, Théophile Gautier sert avec vigueur la postérité de Baudelaire. Ce second texte constituera d’ailleurs la préface à la première édition des Œuvres complètes publiées en cette même année 1868 chez Michel Lévy. Avant de devenir un livre à part entière.

Éclairage média

Par Jean-Clément Martin BorellaJournaliste histoire et culture )

Le 29 janvier 1992, l’émission de FR3 Un livre, un jour – qui présentait un ouvrage aux téléspectateurs en deux minutes – s’intéresse à la monographie de Charles Baudelaire que Théophile Gautier a écrite en 1868 et alors tout juste rééditée par les éditions du Castor astral, sous la direction du critique Jean-Luc Steinmetz. Le présentateur, Olivier Barrot – sur lequel la caméra se fixe presque tout du long – rappelle d’abord l’amitié qui unissait les deux hommes. Elle est illustrée, selon lui, par la dédicace que Baudelaire accorda à Gautier dans Les Fleurs du mal. S’il ne précise pas que Gautier avait refusé la première dédicace proposée par Baudelaire – la trouvant trop longue et trop intime – celui-ci accepta en effet la seconde comme un témoignage d’amitié. Autre preuve d’un lien sincère mentionné par le présentateur : leur goût commun supposé pour les délices et dérives opiacés. En vérité, Baudelaire a très peu participé aux soirées organisées au Club des haschischins et s’est très vite détourné des drogues récréatives, mais c’est là un poncif qui accompagne toujours le traitement médiatique du poète. Le livre de Gautier est un portrait, l’occasion pour FR3 de montrer, ensuite, deux clichés de Baudelaire, l’homme de lettres le plus photographié de son temps. Le premier, pris par le photographe Nadar en 1954, orne la couverture de l’ouvrage. Le second, choisi par l’équipe de l’émission, est signé d’un autre ami de Baudelaire, Étienne Carjat. Daté de 1862, c’est l’un des plus connus, ce qui assure la bonne identification du personnage par les téléspectateurs.

Enfin, le programme loue l’art de Baudelaire et cherche à montrer que le plus grand intérêt du livre de Gautier est de démythifier la légende entourant le poète et qui s’entête à le considérer comme un personnage extravagant. Citant Gautier, Olivier Barrot insiste sur la politesse extrême de Baudelaire, le raffinement de son langage, avant d’exposer rapidement les idées-forces de son idéologie poétique : sa haine de la nature, son idée de la beauté, son amour des chats…

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