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Gilbert Robin récite À la musique, poème d'Arthur Rimbaud

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 04 avr. 1965

Dans l’émission de l’ORTF « Le Club des Poètes » du 4 avril 1965, Gilbert Robin récite l'un des poèmes du Cahier de Douai d'Arthur Rimbaud : À la musique.

Niveaux et disciplines

Ressources pédagogiques utilisant ce média

  • Niveaux: Cycle 4 - Lycée général et technologique - Lycée professionnel

    Cahier de Douai, d’Arthur Rimbaud

  • Niveaux: Cycle 3 - Cycle 4 - Lycée général et technologique - Lycée professionnel

    Toutes nos ressources sur Arthur Rimbaud

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Date de diffusion du média :
04 avr. 1965
Production :
Office national de radiodiffusion télévision française
Page publiée le :
08 août 2023
Modifiée le :
12 mars 2024
Référence :
00000005695

Contexte historique

Par Jean-Clément Martin BorellaJournaliste histoire et culture )

Ma ville natale est supérieurement idiote entre les villes de province, écrit Arthur Rimbaud à son instituteur, Georges Izambard, le 25 août 1870. Le jeune Ardennais n’a alors que 15 ans, mais déjà une idée affirmée d’un endroit où il ne voudra jamais vivre : la petite ville bourgeoise. Peuplée de 12 000 habitants, Charleville connaît, sous le Second Empire, une prospérité économique qui attire les notables de la région, ainsi que des Belges relativement aisés, ces « bourgeois à boutons clairs, bedaine flamande », que décrit Rimbaud dans À la musique. Le poème, composé en pleine période adolescente (en 1870) figure aujourd’hui dans Le Cahier de Douai. En brillant élève de la tradition poétique, Arthur Rimbaud compose ici en alexandrin sur un thème cher aux jeunes poètes de l’époque : la révolte contre la vie rangée des bourgeois. Le poème est localisé Place de la Gare, à Charleville, ce qui tend à prouver que Rimbaud a véritablement assisté, avec sa mère et ses sœurs, à des concerts militaires, d’autant plus nombreux que Charleville est alors une ville de garnison située près de la frontière allemande. Le ton du poème est caractéristique de l’humeur rimbaldienne, moqueuse. Le notaire est un gandin (un jeune homme d’une élégance excessive), qui se croit obligé de parader au premier rang, les pioupious caressent les bébés pour enjôler les bonnes, tandis que le poète est, certes, débraillé comme un étudiant, mais au moins n’a-t-il pas à entrer dans une ridicule comédie sociale pour que les alertes fillettes tournent vers lui leurs yeux pleins de choses indiscrètes.

Éclairage média

Par Jean-Clément Martin BorellaJournaliste histoire et culture )

Au début des années 1960, le poète et ancien résistant Jean-Pierre Rosnay lance, sur l’ORTF, une émission intitulée « Le Club des poètes ». Il s’agit de faire entendre au plus grand nombre des textes littéraires et de rendre, selon sa formule, la poésie contagieuse et inévitable. Le succès est au rendez-vous et la phrase d’accroche prononcée par Rosnay, Amis de la poésie, bonsoir, marquera durablement le patrimoine audiovisuel français, à la manière du Chers amis, bonjour, encore en vigueur dans le « Jeu des 1 000 euros » de France Inter.

Loin d’être austère, cette émission tranche avec les codes de la télévision naissante. Elle se tient souvent – c’est le cas dans cet extrait – dans Le Club des poètes créé en parallèle (qui existe toujours, au 30 rue de Bourgogne, à Paris), ce qui lui confère une ambiance amicale. Sur des banquettes réparties le long des murs, Jean-Pierre Rosnay et ses amis écoutent – plus ou moins attentivement – la récitation de Gilbert Robin. La caméra s’attarde sur différents angles du visage expressif du récitateur, tantôt pris de face, tantôt de profil. Le producteur aimait à jouer avec les images, au point de quitter parfois le cabaret pour des décors plus exotiques. Ainsi, une femme récita un jour les Conseils aux poètes de Philippe Soupault en nageant dans la mer. La femme et l’homme placés aux côtés de Rosnay sont des jeunes gens. Ce n’est pas un hasard. Leur présence ici illustre la grande certitude de Jean-Pierre Rosnay : la poésie est vivante puisque les nouvelles générations se la réapproprient toujours.

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