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Le Manifeste du surréalisme d'André Breton vendu aux enchères

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 21 mai 2008

Le 21 mai 2008, à quelques heures de la vente aux enchères du manuscrit original du Manifeste du surréalisme, le journal de 13 heures de France 2 pose ses caméras dans la salle d’exposition parisienne de Sotheby’s

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
21 mai 2008
Copyright :
2008
Année de production :
2008
Page publiée le :
05 févr. 2024
Modifiée le :
28 juin 2024
Référence :
00000005939

Contexte historique

Par Jean-Clément Martin BorellaJournaliste histoire et culture )

Triomphe de l’imagination, écoute de l’inconscient, attitude anticonformiste… Le 15 octobre 1924, le poète et écrivain André Breton (1896-1966) expose dans un manifeste les caractéristiques d’un mouvement artistique capital du XXe siècle : le surréalisme.

Le propos de ce Manifeste du surréalisme ? Sortir l’art du carcan dans lequel il est enfermé et promouvoir la toute-puissance du rêve et le jeu désintéressé de la pensée. Pour André Breton, l’homme est un rêveur définitif. Il doit s’appuyer sur les songes et le hasard pour créer. Ainsi, l’écriture ne doit pas être le résultat de la réflexion, mais le fruit d’un automatisme qui réconcilie le rêve et la réalité. 

À l’origine, ce texte d’une dizaine de pages constitue la préface du recueil de poèmes en prose Poisson soluble, mais il en sera finalement extrait pour devenir une déclaration autonome. Cet écrit témoigne de la place d’importance que Breton accorde à la poésie, qu’il considère comme le genre idéal à l’exploration de la vie psychique. Mais le surréalisme se diffusera dans tous les arts et des peintres comme Salvador Dalí et Joan Miró, des photographes comme Man Ray ou des sculpteurs comme Jean Arp y adhéreront. 

En 1929, Breton rédigera un second Manifeste du surréalisme afin de resserrer un groupe en proie à des conflits internes. Il dénoncera alors les comportements de figures telles que Robert Desnos, Raymond Queneau, Jacques Prévert ou Georges Bataille.

Éclairage média

Par Jean-Clément Martin BorellaJournaliste histoire et culture )

Le 21 mai 2008, dans la salle parisienne de la société de vente aux enchères américaine d’œuvres d’art Sotheby’s, les héritiers de Simone Collinet, première épouse d’André Breton, proposent à la vente neuf lots ayant appartenu au poète, dont un particulièrement prestigieux : le texte original du Manifeste du surréalisme, écrit en 1924 alors qu’André Breton n’avait que 28 ans.

Quelques heures avant la vente, le journal de 13 heures de France 2 propose un reportage dans la salle de présentation des lots qui, le temps de quelques heures, devient alors un véritable lieu d’exposition sur le mouvement surréaliste, en littérature et en peinture.

De nombreux plans s’attardent sur le document mis en vente : un brouillon du manifeste, 19 pages en papier vélin en excellent état à l’origine du bouleversement des codes artistiques au XXe siècle. Pour Anne Heilbronn, responsable du pôle Livres et Manuscrits de Sotheby’s France, le surréalisme a été comme une bombe, dans l'histoire, pas seulement littéraire, mais artistique. Une révolution !

En 2008, la vente du manuscrit est estimée entre 300 000 et 500 000 euros. Il a finalement été acheté – avec les huit autres documents de la main d’André Breton – pour un total de 3,6 millions d’euros par un certain Gérard Lhéritier, davantage homme d’affaires que collectionneur passionné. En 2015, à la suite de la liquidation judiciaire de sa société Aristophil spécialisée dans l'achat et la revente de manuscrits à des fins spéculatives, l’original du Manifeste du surréalisme doit être à nouveau mis en vente à l’hôtel Drouot. Mais après une intervention des pouvoirs publics, le texte est retiré de la vente, puis acquis en 2021 par la Bibliothèque nationale de France avec le second Manifeste de Breton. Ces deux documents avaient auparavant été classés trésors nationaux en 2017, une mesure interdisant toute sortie du territoire national destinée à les protéger.

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