Marie-Claude Vaillant-Couturier : la solidarité entre déportées à Ravensbrück
Il faudra que je me souvienneNotice
Résumé
Dans cet extrait d’une émission d’avril 1967 consacrée aux témoignages d’anciennes déportées du camp de Ravensbrück, Marie-Claude Vaillant-Couturier décrit la solidarité à l’oeuvre à l’intérieur du camp entre les Françaises mais aussi envers les victimes d’expériences pseudo-médicales pratiquées par les médecins nazis.
Informations
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- Date de diffusion : 30 avr. 1967
- Référence : 01837
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Contexte historique
Marie-Claude Vaillant-Couturier, née le 3 novembre 1912, reporter photographe à L’Humanité, s’engage dans la Résistance dès le début de l’Occupation en participant à la rédaction de publications clandestines (notamment L’Université Libre dont le premier numéro date de novembre 1940). Arrêtée le 9 février 1942, elle est détenue à la prison de la Santé puis au fort de Romainville. Déportée de Compiègne le 24 janvier 1943, elle arrive au camp d’Auschwitz le 27 janvier 1943. Envoyée au camp de Ravensbrück le 3 août 1944, elle revient en France le 25 juin 1945. En 1946, elle témoigne au procès de Nuremberg puis poursuit une carrière politique : députée de 1946 à 1958 puis de 1962 à 1974, elle fut la première femme vice-présidente de l’Assemblée Nationale.
La fraternité s’exprime fortement entre les résistantes-déportées françaises, classées NN (Nacht und Nebel). Plus de 8 000 Françaises ont séjourné dans le camp : si les premières arrivées remontent à l’année 1942, les convois sont plus nombreux à partir d’avril 1943. Arrivées tardivement et peu nombreuses, les Françaises sont particulièrement maltraitées au sein du camp.
Une résistance non organisée se met alors en place. Cela passe par des gestes de survie (partage d’une ration de pain et de vêtements) mais aussi par le maintien du lien avec la culture : échanges de cadeaux à Noël, réalisations de dessins cachés clandestinement, confection de livres de poésie. Germaine Tillion y imagine même une opérette, Le Verfügbar aux enfers : elle en raconte des extraits à ses camarades pour leur remonter le moral. Certaines déportées choisissent également de résister par le refus de travailler dans les usines Siemens : elles circulent à l’intérieur du camp et se cachent pour échapper à la vigilance des gardiennes SS.
Marie-Claude Vaillant-Couturier est particulièrement bien placée pour évoquer cette fraternité qu’elle incarne au sein du camp. Sa maîtrise de la langue allemande lui permet d’obtenir un poste au Revier, où les malades sont regroupés. Elle peut ainsi transmettre certaines informations utiles aux autres déportées. Souhaitant continuer à s’occuper des malades malgré l’évacuation du camp, elle parvient à rester à leurs côtés au-delà de la date de libération du camp par l’armée soviétique, le 30 avril 1945. Ne rentrant en France qu’à la mi-juin, elle ne cessera de témoigner jusqu’à sa mort survenue en 1996. Première présidente de la Fondation pour la mémoire de la déportation en 1990, elle reçoit en 1995 la cravate de Commandeur de la Légion d'Honneur des mains d'une de ses compagnes de déportation, Geneviève de Gaulle.
Éclairage média
Ce témoignage de Marie-Claude Vaillant-Couturier, alors vice-présidente de l’Assemblée nationale est extrait d’une émission consacrée aux survivantes de Ravensbrück, 22 ans après la libération du camp.
Son titre, Il faudra que je me souvienne, reprend celui d’un des poèmes que Micheline Maurel a écrit en déportation. Sa diffusion intervient deux ans après la publication par l’Amicale de Ravensbrück et l’Association des déportés et internés résistants (ADIR) d’un livre de référence intitulé Les Françaises à Ravensbrück.
Marie-Claude Vaillant-Couturier, alors vice-présidente de l’Assemblée nationale fait partie des sept anciennes déportées présentes en plateau : elle est notamment entourée de Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Marie-José Chombart de Lauwe et Denise Vernay (la sœur de Simone Veil).
Marie-Claude Vaillant-Couturier, filmée en plan resserré, évoque ici la solidarité unissant les femmes déportées au camp de Ravensbrück, surnommé "l’enfer des femmes". Elle prend l’exemple du sauvetage des jeunes femmes polonaises victimes d’expériences pseudo-médicales. A partir de l’été 1942, les médecins nazis commencent à sélectionner 80 femmes, majoritairement polonaises, afin de tester l’efficacité de certaines substances chimiques sur la cicatrisation des plaies. Les dommages corporels causés à celles qui furent surnommées "les lapines" sont irrémédiables. A l’approche de l’armée soviétique, les nazis cherchent à se débarrasser des preuves de leurs crimes. Ces déportées deviennent alors des cibles privilégiées mais certaines, cachées par les autres détenues au moment de l’appel, parviennent à échapper à la mort, même si elles souffrent par la suite de dommages corporels permanents. Au sein du camp, les Françaises sont parvenues à conserver des preuves de ces expériences : elles ont photographié les sévices infligés aux "lapines" et ont réussi à faire sortir la pellicule du camp au moment de l’évacuation de Germaine Tillion par la Croix Rouge.
La fraternité évoquée dans son témoignage se poursuit au-delà de l’expérience concentrationnaire entre des femmes qui demeurent très liées jusqu’à leur décès. Malgré leur divergences politiques, c’est notamment le cas de Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Marie-Claude Vaillant-Couturier, qui se vouèrent une amitié indéfectible.
Transcription
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