Pionnière de la résistance en zone occupée, Germaine Tillion témoigne de son engagement en 1940
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Résumé
Profondément choquée par le choix de l’armistice en juin 1940, l’ethnologue Germaine Tillion fait immédiatement le choix de la Résistance. Elle participe à l’organisation d’une filière pour prendre en charge les prisonniers de guerre évadés puis rejoint le réseau du Musée de l’Homme.
Date de publication du document :
29 oct. 2019
Date de diffusion :
07 mai 1990
Date d'évènement :
Juillet 1940
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Contexte historique
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Publication : 29 oct. 2019
L’ethnologue Germaine Tillion fait partie des pionniers de la Résistance en zone occupée. Sa trajectoire illustre la façon dont les premières résistants ont souvent commencé par des petits gestes de désobéissance au quotidien avant de s’engager dans les premières organisations qui commencent à se développer entre l’automne 1940 et le printemps 1941, parmi lesquelles figure le réseau dit du Musée de l’Homme à Paris.
Après avoir passé six années au cœur de l’Aurès Algérien dans le cadre d’une mission scientifique destinée à étudier les tribus chaouias, Germaine Tillion revient en France en 1940, au moment de la débâcle. Profondément patriote, elle refuse le choix de l’armistice effectué par le gouvernement du maréchal Pétain et cherche une façon d’agir, de « faire quelque chose » comme elle le formulera dans ses différents témoignages. Elle fait par hasard la connaissance du colonel Paul Hauet, qui s’occupe d’une association d’entraide, l’Union nationale des combattants coloniaux (UNC) dont l’objectif consiste à apporter une aide matérielle et morale aux prisonniers de guerre originaire d’outre-mer. Germaine Tillion se mobilise à ses côtés pour collecter des denrées et envoyer des colis en faveur des prisonniers. Mais derrière cette activité officielle et légale, elle apporte également une aide aux prisonniers de guerre évadés, participant à la mise sur pied de filières d’évasion et cachant même à plusieurs reprises à son domicile, au parc Saint-Maur, des évadés. Ses nombreux contacts et réseaux permettent à l’ethnologue de nouer des liens avec les premiers groupes de résistants qui commencent à se constituer dans le Paris occupé. Elle participe notamment à partir de la fin 1940 aux activités de l’organisation qui s’est constituée au sein du Musée de l’Homme autour de Boris Vildé, Yvonne Oddon et Anatole Lewitsky et mène à la fois un travail de renseignements tout en travaillant à la réalisation d’un journal clandestin, Résistance, dont le premier numéro paraît en décembre 1940.
Après les coups de filet qui déciment le réseau du Musée de l’Homme, auxquels elle a pu échapper, Germaine Tillion rejoint de nouvelles organisations comme les mouvements Valmy, Ceux de la Résistance ou les réseaux France liberté et Gloria SMH. Dénoncée par un agent de l’Abwehr infiltré, elle est arrêtée à la gare de Lyon le 13 août 1942. Incarcérée à la prison de Fresnes puis à la Santé, elle est ensuite déportée fin octobre 1943 comme prisonnière NN - Nacht und Nebel. Libérée le 23 avril 1945, elle est rapatriée en France courant juillet.
Éclairage média
Par
Après la guerre, Germaine Tillion a été un infatigable témoin de son expérience de femme résistante et déportée. C’est elle qui a pris en charge la liquidation administrative de l’organisation dite du réseau du Musée de l’Homme, dont elle obtient l’homologation afin de rendre hommages à tous ses anciens camarades victimes de la répression allemande. Tout en poursuivant sa carrière d’ethnologue, elle a également fait œuvre de chercheuse dans le domaine de l’histoire de la résistance et de la déportation, collectant pendant plus de dix ans une abondante documentation sur le sujet, qui lui serviront à écrire de nombreux ouvrages et articles. Pionnière de la résistance en zone occupée, Germaine Tillion apporte surtout dans ses témoignages des éléments de compréhension sur les débuts du phénomène en 1940, comme elle le fait dans cette émission de télévision de 1990 face au présentateur Frédéric Mitterrand.
Elle s’est toujours efforcée, et cet extrait le confirme, de combattre certaines idées reçues sur une résistance qui serait restée très marginale et isolée en France au cours de la première année de l’Occupation. Germaine Tillion a toujours insisté au contraire sur le développement d’actions résistantes très précoces, dès l’été et l’automne 1940, soulignant également l’existence de contacts et de liens entre les premières organisations, qui n’agissaient donc pas totalement seules. Mais cet extrait confirme également que Germaine Tillion ne considère pas de la même façon la résistance qui a pu se développer en zone occupée en 1940 avec celle qui apparaît en zone sud à la même période dès lors que les risques liés à l’occupation et à la répression allemande étaient bien plus nombreux dans la première que dans la seconde.
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