Interview d'un couple d'Américains croyants et climatosceptiques

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 03 déc. 2015

Rencontre avec un couple de Virginie occidentale, très croyant, qui considère que l'homme ne peut avoir d'influence sur le climat, car selon eux seul Dieu peut en avoir. Pour eux, dans la Bible sont déjà inscrits le début et la fin du monde. Ils sont climatosceptiques et considèrent que le problème actuel, c'est qu'on voue un culte à la nature plutôt qu'à Dieu.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Envoyé spécial
Date de diffusion du média :
03 déc. 2015
Production :
@ 2015 -  France 2
Page publiée le :
31 oct. 2023
Modifiée le :
27 déc. 2023
Référence :
00000005853

Contexte historique

Par Axelle Szczygieljournaliste )

En 2015, la France se prépare à accueillir la COP21, qui doit se tenir à Paris entre le 30 novembre et le 12 décembre et réunir 196 parties (195 États et l’Union européenne). Elle aboutira à l’accord de Paris, traité international historique validé par tous les participants, qui fixe comme objectif une limitation du réchauffement mondial entre 1,5 °C et 2 °C d’ici à 2100.

En attendant, dès le début de l’année, chrétiens, bouddhistes, hindouistes, musulmans et juifs se mobilisent pour peser sur les négociations, appelant les gouvernements à prendre le problème du dérèglement climatique à bras le corps et allant jusqu’à rassembler 1,8 million de signatures dans une pétition commune plaidant pour que les pays riches aident les pays pauvres à faire face à la crise climatique. En juin, le pape François lui-même prend position en appelant, dans la première grande encyclique de son pontificat, les catholiques du monde à se joindre à la lutte contre le changement climatique. 

En France, le 1er juillet 2015, les représentants des six cultes principaux (catholique, orthodoxe, protestant, musulman,  juif, bouddhiste) publient un texte commun. « La crise climatique est un défi spirituel et moral, affirment-ils. Ayant perdu de vue sa relation à la nature et son intime interdépendance avec tout ce qui constitue celle-ci, l'humanité s'est fourvoyée dans un rapport de domination et d'exploitation mortifère de l’environnement ». Ainsi, l’origine humaine du réchauffement climatique, mise en évidence par les travaux scientifiques du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), ne fait aucun doute pour la plupart les autorités religieuses. Une exception notable toutefois : aux États-Unis – où est né le mouvement climatosceptique à la fin des années 1980 –, certains mouvements chrétiens évangéliques continuent de défendre ouvertement des thèses climato-sceptiques. La Cornwall Alliance, notamment, a développé une théologie selon laquelle les craintes autour du réchauffement global sont « infondées et non pertinentes ».

Éclairage média

Par Axelle Szczygieljournaliste )

Ce document est un extrait de l’émission Envoyé spécial, diffusée le 3 décembre 2015, en pleine COP21. Il dresse un portrait de l’Amérique climatosceptique, souvent républicaine ou travaillant dans le secteur des énergies fossiles, mais aussi, parfois, très croyante. Le couple interviewé, habitant en Virginie occidentale, en est un bon exemple. « Je trouve arrogant que l’homme puisse imaginer qu’il a le pouvoir d’écrire l’histoire à la place de Dieu », explique la femme interrogée. Son mari, Tim, 56 ans, est un chauffeur de bus à la retraite, mais aussi « une personnalité influente » puisqu’il est élu depuis dix-huit ans à un poste équivalent à celui d’un conseiller régional en France. Le seul changement climatique qu’il reconnaît, c’est celui du changement de saison. Selon lui, « le concept de réchauffement climatique est une religion ». Il estime qu’une grande partie de la population mondiale préfère désormais vouer un culte à la nature plutôt qu’à Dieu.

Ce reportage met en lumière les arguments religieux contre le consensus scientifique sur le changement climatique. « Leur influence au sein du climatoscepticisme américain demeure minoritaire », comparé à celle des « libertariens et des conservateurs partisans du désengagement de l’État dans l’économie qui se montrent les plus actifs sur le front du climat », estime Jean-Daniel Collomb, professeur à l’université Grenoble Alpes, spécialiste de la civilisation américaine (Climat et guerre culturelle, 2014, Revue française d’études américaines). Il n’empêche : en 2016, le vote des évangéliques blancs, qui glisseront à plus de 80 % le bulletin Donald Trump dans l’urne, contribuera à élire un climatosceptique à la Maison-Blanche. Le même qui annoncera, en 2017, la sortie des États-Unis de l’accord de Paris.

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