PISTE PÉDAGOGIQUE

Le processus d'assassinat systématique des Juifs en Pologne. Les rafles dans le ghetto, les déportations et la révolte (2/3)

Copyright de l'image décorative: © United States Holocaust Memorial Museum, courtesy of National Archives and Records Administration, College Park

Des Juifs arrêtés par les soldats allemands pendant la répression du soulèvement du ghetto de Varsovie, en mai 1943. 
Par Iannis Roderprofesseur d'histoire-géographie
Publication : 17 avr. 2023 | Mis à jour : 11 avr. 2024

Niveaux et disciplines

 

À partir de l’exemple de la liquidation du ghetto de Varsovie, cette piste pédagogique vise à expliquer comment les nazis ont envisagé l’assassinat industriel de millions de personnes, hommes, femmes et enfants. Elle propose un focus sur la déportation à partir de témoignages et d’une photographie clandestine de l’Umschlagplatz (la place du transfert).

Place dans le programme

Objectifs pédagogiques

Problématique

Il s’agit de mettre en exergue la volonté d’assassinat systématique des Juifs par les nazis en insistant sur les aspects méthodiques et industriels de cette politique génocidaire.

Durée et organisation de l'activité

Une session ou deux sessions de 55 minutes en fonction des niveaux de classe et des propositions de mises en œuvre. Il est ainsi possible de donner un travail préparatoire aux élèves afin d’avancer plus vite lors de la restitution en cours.

Les professeurs peuvent également, notamment en collège, en fonction du niveau auquel ils enseignent, mais aussi de leurs classes, ne pas utiliser tous les documents et choisir parmi les documents proposés tout en respectant la progression de la séquence.

Repères historiques

     

La politique nazie de ghettoïsation

Les historiens situent majoritairement à l’hiver 1941-1942 la décision prise par les nazis de mettre en œuvre le génocide des Juifs. Celui-ci est organisé lors de la conférence de Wannsee, dans la banlieue de Berlin, le 20 janvier 1942. 

Dans le gouvernement général de Pologne, les nazis débutent son application en mars 1942, lors d’une première phase qui dure jusqu’en juin. 

La première phase de cette action génocidaire – qui prend le nom d’Aktion Reinhard – concerne principalement le district de Lublin (dans le sud-est de la Pologne) et fait un peu plus de 70 000 victimes, assassinées à Belzec et Sobibor.

À partir de juillet 1942, avec les grandes déportations au départ du ghetto de Varsovie, les nazis accélèrent et généralisent les déportations vers les centres de mise à mort de Belzec, Sobibor et Treblinka. Ce sont alors 1 200 000 personnes qui sont assassinées entre juillet et décembre 1942.   

À partir de janvier 1943, les nazis décident la liquidation progressive des 350 000 derniers Juifs du gouvernement général (ils étaient près de 2 millions en 1939). C’est ainsi qu’ils pénètrent dans le ghetto de Varsovie, mais se heurtent, pour la première fois, à une résistance. Ils se retirent et reviennent le 19 avril. Cette date marque le début de l’insurrection du ghetto.

Peu à peu, le gouvernement général est vidé de ses habitants juifs qui sont assassinés méthodiquement dans les centres de mise à mort. Les 50 000 derniers travailleurs forcés juifs du gouvernement général sont abattus en novembre 1943, à Majdanek, Trawaniki et Poniatowa. Quelques petits camps de travaux forcés pour Juifs subsistent alors. Ils sont progressivement liquidés entre fin 1943 et mi-1944. 

Chronologie

Frise chronologique : la pologne aux mains des nazis

Frise chronologique intitulée "La Pologne aux mains des nazis"

  • Octobre 1939 : création du Gouvernement général de Pologne
  • Octobre 1939 : premier ghetto créé en Pologne
  • Octobre-novembre 1940 : mise en place du ghetto de Varsovie
  • Juin 1941 : début de l’invasion allemande de l’URSS, premières tueries par les Einsatzgruppen
  • Août 1941 : généralisation des assassinats des juifs sur les territoires de l’URSS conquis par les nazis
  • Hiver 1941-42 : décision du génocide
  • 20 janvier 1942 : Conférence de Wannsee visant à l’organisation du génocide, appelée « la Solution finale de la question juive » par les nazis.
  • Mars 1942 : début de « l’Aktion Reinhard »
  • Mars 1942 : 1er convoi partant de France pour Auschwitz
  • Eté 1942 : généralisation des déportations, principalement vers Auschwitz, à partir de l’Europe de l’Ouest (France, Belgique, Pays-Bas).
  • Juillet 1942 : généralisation des déportations dans le Gouvernement général
  • Mars 1943 : début des déportations des juifs de Grèce vers Auschwitz
  • Avril 1943 : insurrection du ghetto de Varsovie
  • Novembre 1943 : liquidation des derniers juifs du Gouvernements général
  • Novembre 1943 : Après le démantèlement des centres de mise à mort de l’Aktion Reinhard, Auschwitz devient l’épicentre de la « Solution finale ».
  • Mai-juillet 1944 : grandes déportations de Hongrie vers Auschwitz
  • Juillet 1944 : les Soviétiques découvrent les traces de Treblinka
  • Janvier 1945 : Libération, par les Soviétiques, du complexe d’Auschwitz
Téléchargez ici la frise chronologique de la Pologne aux mains des nazis de 1939 à 1945

Les ghettos en Pologne en 1940

Carte des ghettos dans le gouvernement général de Pologne en 1939-1941

Carte des ghettos dans le gouvernement général de Pologne en 1939-1941. Les différents pays représentés sont:

  • l'URSS
  • la Lettonie
  • la Lituanie
  • l'Allemagne
  • la Bohême-Moravie
  • la Slovaquie
  • la Hongrie
  • la Roumanie

La ligne de démarcation germano-soviétique est représentée par un trait blanc courant de la mer baltique, au nord jusqu'à la hongrie, au sud. La frontière du gouvernement général de pologne sont beaucoup plus restreintes que ne l'est la pologne en 1939, empiétées à l'est par l'URSS et à l'ouest par l'allemagne. Les différents ghettos représentés sur la carte, tous situés dans le gouvernement général de pologne sont les suivants (du nord au sud):

  • Varsovie
  • Minsk Mazowiecky
  • Lodz
  • Tomaszow Mazowiecki
  • Radom
  • Starachowice
  • Beichatow
  • Lublin
  • Opole Lubelskie
  • Kielce
  • Czestochowa
  • Bedzin
  • Sosnowiec
  • Tarnow
  • cracovie

Répartition des ghettos dans le gouvernement général de Pologne en 1939-1941. Données : United States Holocaust Memorial Museum. Graphisme : Patrick Bonaldi, INA.

Téléchargez ici la carte des ghettos dans le gouvernement général de Pologne

Phase 1 : Le basculement dans la politique génocidaire

Consigne : Lisez ce témoignage d'un rescapé du ghetto de Varsovie et répondez aux questions suivantes.

Des soldats SS pénétrèrent dans le bâtiment

Le 25 août 1942, vers 18 h 30, la fabrique de miel où j'étais employé, au 19 de la rue Zamenhof, fut barricadée. Des soldats SS pénétrèrent dans le bâtiment et nous fûmes tous poussés dans la cour. Leurs armes pointées sur nous, ils menaçaient de nous tirer dessus si nous n'obéissions pas. Une fois dehors, ils nous ordonnèrent de nous mettre en rang. (...) Les femmes et les enfants des travailleurs furent également raflés.

Le Scharführer (SS) me donna un coup de pied pour me signifier d’avancer plus vite. Des coups de feu avaient été tirés (...) et nous vîmes les corps étendus de plusieurs hommes qui s’étaient cachés dans le jardin. 

Nous vîmes plusieurs soldats SS dans la rue, les manches retroussées et des mitraillettes à la main, qui ressemblaient à des bouchers dans un abattoir (…). Nous vîmes également des Juifs ensanglantés, poussés le long de la rue Walinske, tandis que des bandes d’Ukrainiens entraient dans les bâtiments vides pour piller les appartements délaissés (…). 

Nous fûmes conduits vers l’Umschlagplatz. Je m’arrangeai pour marcher en dernier parce que je comptais m’enfuir à la première occasion. Mais cela était tout à fait impossible, il y avait bien trop d’Allemands (…). Je fus donc contraint de m’engager sur la place et compris que j’étais perdu (…). Des hommes armés de mitraillettes s’approchèrent de nous, nous donnant des coups sur la tête. Ils nous poussèrent en direction des wagons (…). Nous montâmes dans les trains de marchandises (…).

Source : Extrait du témoignage d’Avraham Krzepicki, échappé de Treblinka, publié dans la Revue d’histoire de la Shoah n° 196, janvier-juin 2012, p. 163 à 237.

Téléchargez ici le témoignage d'Avraham Krzepicki sur la rafle.

question 1

Quand le témoin est-il arrêté ? Quelle était alors son activité ?

question 2

Avec qui est-il arrêté et par qui ?

question 3

Quels sont les éléments du texte qui témoignent de la brutalité de l’arrestation ?

question 4

Que deviennent les biens appartenant aux Juifs arrêtés ?

question 5

Où les personnes arrêtées sont-elles emmenées ? Quelle est la première intention du témoin ? Pourquoi doit-il y renoncer ?

question 6

Que doit-il alors faire ? Quel est son sentiment ?

Bilan de la phase 1 : Les déportations à partir du ghetto de Varsovie

Entre le 22 juillet et le 12 septembre 1942, les convois se sont succédé tous les jours à partir de la place du transfert du ghetto (Umschlagplatz) à raison de 6 000 personnes par jour, répartis dans 60 wagons. Le ghetto a ainsi été progressivement vidé dans des opérations de police (des rafles) quotidiennes et méthodiques, qui ne cessèrent de faire se déplacer les limites du ghetto. 

Durant cette période (nommée Aktion par les nazis), près de 265 000 personnes sont déportées vers le centre de mise à mort de Treblinka ; 10 000 sont assassinées sur place et 11 500 sont placées dans des camps de transit. 8 000 Juifs ont alors réussi à se cacher du côté aryen de Varsovie et 55 000 personnes subsistent dans le ghetto (35 000 légalement et environ 20 000 cachées). 

Une fois l’Aktion (nom que les nazis donnent aux arrestations massives et déportations des Juifs des ghettos vers les centres de mise à mort dans la gouvernement général de Pologne) terminée, la grande majorité des policiers juifs du ghetto et leur famille sont déportés le 21 septembre 1942. 

Phase 2 : La mise en œuvre du génocide : les déportations à partir du ghetto de Varsovie

Consigne : Regardez ce court extrait d’images d’archives et répondez aux questions suivantes. 

Le ghetto de Varsovie
1969 - Le ghetto de Varsovie [EXTRAIT]

question 7

Vingt-et-un mois après la création du ghetto, que décident les nazis ?

question 8

Que semblent faire les personnes que l’on voit sur les différentes images ? Comment apprend-on ce que sera leur sort ?

question 9

À quoi peut-on les identifier ?

question 10

À votre avis, qui tourne ces images ?

Phase 3 : La mise en œuvre du génocide : les déportations à partir du ghetto de Varsovie

Consigne : Observez la photographie et répondez aux questions.  

Des Juifs rassemblés sur la Umschlagplatz (la place du transfert) du ghetto de Varsovie embarquent dans des trains en partance pour les camps nazis

Des Juifs rassemblés sur la Umschlagplatz (la place du transfert) du ghetto de Varsovie embarquent dans des trains en partance pour les camps nazis. On voit des soldats allemands, dont un officier en premier plan. Ils sont armés et portent leurs casques. L'officier porte une casquette. On voit de nombreuses personnes entrer dans les wagons et s'entasser à l'intérieur.

Des Juifs rassemblés sur la Umschlagplatz (la place du transfert) du ghetto de Varsovie embarquent dans des trains en partance pour les camps nazis. Entre 1942 et 1943. © USHMM, courtesy of the Jewish Historical Institute in Varsovie.

question 11

Décrivez la photographie en identifiant les différents types de personnes.

question 12

Cette photographie a été prise clandestinement, c’est-à-dire sans autorisation. Pourquoi selon vous et qu’est-ce qui nous permet de le voir ?

Phase 4 : La déportation vers Treblinka racontée par un témoin

Consigne : Lisez le texte et répondez aux questions.

La situation dans le wagon empirait de minute en minute

Nous sommes tous entassés les uns sur les autres. Chacun se presse vers la fenêtre dans l’espoir d’un peu plus d’air, mais il est impossible de réellement s’en approcher. Dans le wagon règne une atmosphère irrespirable.

Notre convoi s’arrêta pour la nuit dans une petite station (…). Vers 5 heures du matin, nous vîmes passer, par notre petite fenêtre, de nombreux convois transportant d’autres Juifs. Les gens du wagon étaient très mal en point et criaient aux ouvriers de chemin de fer polonais de bien vouloir leur donner de l’eau, qu’ils paieraient pour cela une forte somme, pourvu qu’on leur donne de l’eau (…). Les uns et les autres criaient que leur père s’était évanoui, que leur mère se sentait mal, que leur enfant avait un malaise et l’on se partageait alors le peu d’eau achetée.

La situation à l’intérieur du wagon empirait de minute en minute. Il n’était que 7 heures du matin, mais le soleil était déjà haut dans le ciel et la chaleur devenait à chaque instant plus intense. Nous aurions donné n’importe quoi pour un peu d’eau.

Vers 10 heures du matin, nous aperçûmes par la fenêtre l’Allemand chargé de notre convoi. L'un des hommes de notre wagon s'adressa à lui et lui demanda de nous faire donner de l'eau. L'Allemand lui répondit qu'il nous fallait patienter encore un peu, dans une heure nous serions parvenus à destination, au camp de Treblinka, nous recevrions de l'eau. Là, nous serions sélectionnés et tous affectés au travail. Il nous dit également de conserver notre calme. Pendant le discours de l'Allemand, les gens du wagon se tinrent tous tranquilles. L'homme qui lui avait parlé par la fenêtre se retourna vers les gens pour les rassurer, en disant que promesse avait été faite que chacun trouverait du travail, selon sa profession. Certains se mirent à applaudir en criant bravo, d'autres se mirent à réfléchir aux divers métiers qu'ils pouvaient exercer, un tel était paysan, tel autre menuisier, tel autre serrurier. L'atmosphère à l'intérieur du wagon changea du tout au tout...

Extrait du témoignage d’Avraham Krzepicki, échappé de Treblinka, publié dans la Revue d’histoire de la Shoah n° 196, janvier-juin 2012, p. 163 à 237.

 

Téléchargez ici le témoignage d'Avraham Krzepicki sur le transport vers Treblinka.

question 1

Que comprend-on des conditions de voyage des Juifs déportés de Varsovie ?

question 2

Quel a été, jusque-là, le parcours du train ?

question 3

Comment peut-on comprendre que le génocide des Juifs est alors mis en œuvre ?

question 4

Qu’est-ce qui montre que les gens n’ont pas d’informations sur le lieu vers lequel ils se dirigent ?

Phase 5 : L'arrivée à Treblinka

Consigne : Lisez le texte ci-dessous et répondez aux questions.

Les femmes et les enfants à gauche, les hommes, à ma droite !

Nous restâmes à l'arrêt encore plusieurs heures dans la station. Le train ne se remit en marche que vers 4 heures de l'après-midi. Après un court trajet, nous arrivâmes en gare de Treblinka. Ceux qui se tenaient près de la fenêtre annoncèrent aux autres personnes qu'ils voyaient un tas immense de vêtements et de chiffons (...). Mais d'où pouvaient bien provenir de telles quantités de vêtements ?

Nous roulâmes encore quelques centaines de mètres avant d'entrer dans le camp. Notre convoi passa un portail, surmonté d'une grande pancarte de chemin de fer et gardé par un Ukrainien (...). Une fois notre convoi arrêté, toutes les portes des wagons s'ouvrirent d'un coup. (...). Sur le quai se tenaient des soldats SS allemands, armés de mitraillettes. De nombreuses personnes étaient encore couchées sur le sol des wagons, à moitié évanouies. Peut-être certaines étaient-elles déjà mortes. Notre voyage avait duré une vingtaine d'heures. Si nous avions dû rouler encore ne serait-ce qu'une demi-journée, le nombre de morts aurait été bien plus important, à cause de la chaleur et du manque d'air. J'appris plus tard que des convois entiers de cadavres étaient arrivés à Treblinka. Sur l'ordre des SS, les Ukrainiens armés de mitraillettes sautèrent à l'intérieur des wagons et contraignirent les gens à en descendre le plus rapidement possible (...). Nous regardâmes autour de nous et aperçûmes une véritable montagne de vêtements. Avec un pincement au cœur, nous nous demandâmes tous où pouvaient bien être passés les propriétaires de tous ces vêtements (...). Nous fûmes contraints de courir et de passer un autre portail, vers une place entourée de barbelés sur laquelle se trouvaient deux baraques. Un Allemand se tenait là, qui criait : Les femmes et les enfants à gauche, les hommes, à ma droite ! Deux Juifs furent amenés sur la place pour servir d'interprètes et expliquer aux gens où ils devaient se rendre. Les hommes reçurent l'ordre de s'asseoir le long de la baraque de droite. Les femmes, elles, furent conduites à l'intérieur de l'autre baraque. Nous comprîmes vite qu'on les y contraignait à se déshabiller, pour ensuite les faire sortir par une autre porte. Elles devaient alors courir le long d’un couloir étroit, entouré de barbelés, puis à travers un petit bois, avant d'atteindre le bâtiment (...). À peine quelques minutes plus tard, nous entendîmes les horribles cris de douleur, mais il nous fut impossible de rien voir : les arbres du bois cachaient la vue.

Extrait du témoignage d’Avraham KRZEPICKI, échappé de Treblinka, publié dans la Revue d’histoire de la Shoah n° 196, janvier-juin 2012, p. 163 à 237.

Téléchargez ici le témoignage d'Avraham Krzepicki sur l'arrivée à Treblinka.

question 1

Où arrivent les familles prisonnières du train ?

question 2

Que doivent faire les gens à l’ouverture des wagons ?

question 3

Les gens savent-ils ce qu’il se passe dans le lieu où ils arrivent ? Quels sont néanmoins les indices que rien de positif ne se déroulera ?

question 4

Par qui et comment sont-ils accueillis à leur destination ?

question 5

Que sont obligés de faire les gens une fois arrivés sur la place entourée de barbelés ?

question 6

Pourquoi dès lors peut-on imaginer le pire ?

Phase 6 : Insurrection et liquidation du ghetto de Varsovie

Consigne : Regardez cet extrait vidéo et répondez aux questions suivantes.

Le ghetto de Varsovie
1969 - Le ghetto de Varsovie [EXTRAIT]

question 1

Pourquoi, selon le document, les Juifs du ghetto décident-ils de se révolter ?

question 2

Que décident alors les autorités nazies ? Cela se déroule-t-il comme elles le pensaient ?

question 3

Que montrent les dernières images du documentaire ?

L’insurrection et la liquidation du ghetto de Varsovie

En janvier 1943, les nazis décident la reprise des déportations, mais sont accueillis par des tirs et des jets de grenades. Possédant peu d’armes, mais résolus à se défendre et à mourir les armes à la main, les jeunes combattants juifs de l’Organisation juive de combat (Zydowska Organizacja Bojowa) obligent les nazis au repli. 

Ceux-ci reviennent en force le 19 avril. Les combats durent alors plusieurs semaines. Les insurgés parviennent à résister, à la grande surprise des nazis dirigés par le général SS Jürgen Stroop, grâce à un réseau de bunkers et de cachettes souterrains qui ont été créés dans le ghetto les mois précédents. Le chef de l’insurrection, Mordechaï Anilewicz, est tué dans son bunker de la rue Mila le 8 mai et la grande synagogue de Varsovie est symboliquement dynamitée le 16 mai par Jürgen Stroop. Toutefois, des combats ont lieu jusqu’à la fin du mois de juin 1943. Les nazis décident alors de détruire le ghetto dans son intégralité, dynamitant et brûlant tous les immeubles et les caves où se cachent des survivants. Plus de 7 000 habitants du ghetto sont tués durant l’insurrection, 7 000 envoyés à Treblinka et 42 000 sont déportés dans les camps de travaux forcés du gouvernement général de Pologne. Environ 80 combattants du ghetto sont parvenus à se cacher ou à s’échapper. Certains meurent au moment du soulèvement de Varsovie en 1944.

Après la guerre, le quartier a été reconstruit, mais le tracé des rues ne correspond plus au tracé de l’époque. Un monument du sculpteur Nathan Rapoport, inauguré à Varsovie le 19 avril 1948, rappelle le martyr des 460 000 juifs du ghetto, totalement anéantis lors de la Shoah.

Pour aller plus loin

• Le 19 avril 1943, des résistants juifs prennent les armes contre les troupes nazies qui tentent de liquider la population du ghetto. Retour sur les 27 jours de l'insurrection avec notre article.

Niveaux: Cycle 4 - Lycée général et technologique - Lycée professionnel

19 avril 1943 : l’insurrection du ghetto de Varsovie

• Retrouvez également nos deux autres pistes pédagogiques sur le processus d'assassinat systématique des Juifs en Pologne, également pour les élèves du cycle 4 et du lycée.

Voir les documents suivants
Voir les documents précédents

 

Légende de la photo principale, en haut de l'article : Des Juifs arrêtés par les soldats allemands pendant la répression du soulèvement du ghetto de Varsovie, en mai 1943. Cette photographie a été prise par les nazis et portait cette légende : Extraits de force des bunkers. La femme en tête de la colonne, à gauche, est Yehudit Neyer. Elle se tient au bras droit de sa belle-mère. L'enfant est la fille de Yehudit. Son mari, Avraham Neyer, se trouve à gauche de la petite fille. Avraham était un membre du Bund, une organisation juive et socialiste qui joua un rôle moteur dans l'insurrection du ghetto de Varsovie. Des quatre membres de la famille arrêtés ce jour-là, Avraham sera le seul à survire à la guerre.

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