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Le combat de Noémya Grohan contre le harcèlement scolaire

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 05 nov. 2015

Alors que le 5 novembre 2015 est décrété pour la première fois Journée nationale de lutte contre le harcèlement à l'école, ce reportage diffusé dans le journal télévisé de 13 heures sur France 2 s'intéresse à la question du harcèlement scolaire. Noémya Grohan, 27 ans, harcelée pendant quatre ans à l'école quand elle était enfant, témoigne de son calvaire, de la façon dont elle a essayé d'y faire et de son sentiment, à l'époque, vis-à-vis des adultes censés la protéger. 

Niveaux et disciplines

Ressources pédagogiques utilisant ce média

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Générique :
Garcia Diego (Journaliste), Poulain Benjamin (Journaliste)
Date de diffusion du média :
05 nov. 2015
Production :
@ 2015 -  France Télévisions
Page publiée le :
17 oct. 2023
Modifiée le :
20 nov. 2023
Référence :
00000005851

Contexte historique

Par Jean-Pierre Vrignaudjournaliste spécialisé en histoire )

L’instauration, en 2015, de la première journée nationale « Non au harcèlement » marque une nouvelle étape dans la prise de conscience du phénomène en France. Notre pays a du retard. En Europe du Nord, le school bullying a pourtant été défini dès les années 1970. Le psychologue norvégien Dan Olweus fut le premier à décrire le harcèlement scolaire à partir de trois caractéristiques : la volonté de nuire, une relation agresseur/agressé dissymétrique et la répétition des faits dans la durée. En 2015, on dénombre en France 700 000 élèves harcelés chaque année, sans qu’on puisse déterminer si ce chiffre augmente de manière significative. Un clip, imaginé et financé en dehors de l’Éducation nationale, est diffusé cette année-là à destination des élèves du primaire. Son message : « Le harcèlement, si je n’en parle pas, il ne s’arrête pas. » Un élève roux subit moqueries et brimades tandis que le professeur, tournant le dos à la classe pour écrire au tableau, ne voit rien. C’est une camarade de classe qui viendra au secours du garçon. Le clip est alors critiqué par des syndicats enseignants qui y voient une mise en cause de l’attitude des professeurs. L’important, c’est d’en parler, répond alors la ministre de l’Éducation Najat Vallaud-Belkacem, qui annonce des formations pour les enseignants, un protocole d’action, des outils pour repérer les signaux faibles et un numéro vert, le 3020, qui, signe des temps, sera supprimé à l’automne 2023, laissant la place à l’unique 3018, dédié au cyberharcèlement. 

Éclairage média

Par Jean-Pierre Vrignaudjournaliste spécialisé en histoire )

Pour illustrer le phénomène du harcèlement scolaire, le JT de 13 heures de France 2 donne à entendre le témoignage d’une jeune femme qui a été harcelée… onze ans auparavant. L’histoire de Noémya, souffre-douleur de ses camarades au collège, montre que les conséquences d’un harcèlement se font sentir bien après les faits. Noémya, qui a écrit un livre intitulé De la rage dans mon cartable et intervient dans les écoles, a besoin d’en parler pour panser ses plaies, mais cela n’est possible pour elle qu’une fois devenue adulte. On note que la présentatrice introduit le reportage avec cette phrase : « Le problème, c’est que, trop souvent, les enfants ne parlent pas », qui reprend le thème de cette première journée nationale et sous-entend que c’est d’abord aux élèves de réagir. Le témoignage de Noémya montre en réalité l’impossibilité de cette prise de parole. La jeune femme, qu’on moquait pour ses oreilles décollées et ses vêtements trop ordinaires, évoque la honte et la culpabilité qui l’empêchaient de parler, y compris dans sa famille. « Pardonnez-moi d’avoir gardé le silence », écrivait-elle dans son journal intime d’adolescente, comme si c’était sa faute. Avec le recul, elle n’en veut pas à ses harceleurs, mais à l’équipe éducative et aux adultes en général, y compris sa famille, de n’avoir rien vu.  

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